Noblesse Impériale
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Née dans la Douleur

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Message par Seu Ka'ann Sam 30 Sep - 0:01

Aldera, capitale d'Alderaan, 09 Welona, -2 TC


La neige recouvrait les toits et les bords des rues.
Quelques rares passants profitaient des derniers rayons d'un soleil froid ou admiraient les jets de fontaines gelés.

Les soldats en factions aux abords de l'hôpital général se réchauffaient en fumant ou en se racontant ce qu'ils allaient faire ce soir, une fois la relève passée.
A l'angle du bâtiment, les Enseignes Brins et Teehnal essayaient de faire abstraction des cris de douleur qu'une fenêtre entrouverte laissait s'échapper, quelques étages plus haut.

"Elle va finir pas le pondre, son chiard ? se plaint pour la énième fois depuis quatre heures l'Enseigne Teehnal.
- Va bien falloir, répondit placidement Brins en finissant de se rouler un mégot. Au pire, on finit dans une quarantaine de minutes...
- Trente-huit et vingt-trois secondes, exactement.
- Boh tu vois, on n'est plus à ça prêt.
- Hmm. En tout cas, qu'est-ce qu'elle gueule !
- Ah ça... faudrait être sourd pour pas l'entendre, philosopha Brins.
- Tu crois qu'elle gueule autant au plumard ?
- Teeh ! S'teu plaît...
- Roooh ça va... J'plaisante..."

Brins regarda son comparse d'un air méfiant en allumant sa clope, tout en sachant qu'il n'en resterait pas là.
"Mais si ça se trouve, relança Teehnal, c'est toi qui la mise en cloque lors de ta dernière visite au bordel du Bas-Quartier !"

Et il partit dans un grand rire gras.

Brins plissa les yeux tout en tirant une bouffée sur son mégot.

"T'es vraiment trop con...
- Haha ! Allez, c'est pour te mettre en boîte ! se justifia Teehnal. Je sais que t'aime pas l'humour lourd ! Mais je sais être distingué aussi !
- Oh ? Tu peux me la refaire sans trembler, celle-là ?
- Mais oui, je sais être sensible moi aussi ! Regarde, c'est pas magnifique ça ?!"

Il tourna la tête vers les derniers rayons de soleils qui s'abaissaient lentement derrière la ligne d'horizon.

Les deux hommes regardèrent la lumière mourante illuminer les bâtiments enneigés et les lacs gelés.
Pendant plusieurs secondes ils ne dirent rien.
Seuls les cris de la femme mettant au monde son enfant venait troubler leur quiétude.

Peu à peu, la lumière s'atténua et le dernier rayon de soleil disparu.
C'est à ce moment exact que les cris de la femme cessèrent, nets.

Les deux hommes se regardèrent bizarrement.

"Quoi ? fit Teenhal. Tu veux me rouler une pelle ? J'te préviens c'est pas parce qu'on vient de vivre un moment...
- Mais non mais ta gueule ! T'entends rien ?
- ... Ben non...
- Et ça t'étonne pas ? demanda Brins.
- ... Putain la pondeuse ! On l'entend plus !
- Ouais... juste quand y s'met à faire noir...
- Hmm... pour une naissance, y a eu mieux comme heureux présage...
- Tu l'as dit, mon pote. Pauvre gosse... ça n'augure rien de bon pour lui.
- Shhttt ! Ne lui portons pas le mauvais œil, à ce pauv' môme. Allez viens, on bouge. On rencontrera bien la relève en route.
- La meilleure idée que tu as eue depuis ces cinq dernières heures, blagua Brins.
- Ta gueule."

Et Brins partit en un grand éclat de rire franc tout en s'éloignant aux côté de son ami.


Quelques étages plus haut, Maairt Oiad vit par la fenêtre deux soldats quitter leur poste avant que la relève ne se fasse.
Il se dit qu'un rapport à ce sujet auprès des Organa pourrait les intéresser et lui ferait gagner des points auprès d'eux.

Tenant sa nouvelle née dans ses bras, il se retourna et observa sa femme, Jaayina Oiad, qui avait sombré dans l'épuisement une fois le travail terminé.
La sueur avait collé des mèches de cheveux sur son front et dans son cou, mais elle restait toujours aussi belle à ses yeux.
Son regard se reporta vers l'enfant dans ses bras, puis de nouveau vers sa femme, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il se mette à pleurer de joie et de tristesse.

Sa fille était magnifique. Elle avait hérité de la peau mate et des cheveux blancs de sa mère et nulle doute qu'elle hériterait également de sa beauté.
Mais dans son arrivée au monde, elle avait grièvement blessée sa mère.
L'accouchement s'était mal déroulé et Jaayina ne pourrait plus jamais remarcher, selon les trois docteurs qui étaient venus en renfort, deux heures plus tôt.
Pourtant, Jaayina avait tenu bon. Elle avait fait le maximum pour que cette enfant naisse dans les meilleurs conditions, qui à être handicapée à vie.
Les médecins lui avaient dit de ralentir la cadence, elle avait préféré forcer.

Pour sa fille à venir.
Pour l'amour qu'elle lui donnerait.
Et pour le bonheur qu'elle lui apporterait.

Maairt respectait ça.
Mais il était également superstitieux.
Naître en meurtrissant sa mère de la sorte n'était pas un signe bénéfique.

Il la regarda avec tendresse, essuyant des larmes qui venaient de tomber sur le visage de sa fille, née dans la tristesse.

Et pourtant, il l'aimait déjà, cette môme.
Dehors, des flocons aussi blancs que les cheveux de sa fille se mirent à tomber.
Maairt les regarda et y vit un signe d'espoir.

Il murmura doucement :
"Regarde, Faaip. Ça, c'est de la neige. Elle vient du ciel et est faite d'eau, l'élément le plus pur de la galaxie.
Et toi, tu es comme ces flocons, ma princesse. Belle et pure."

Il avait de grands projets pour elle.
Il en était sûr : elle ferait la fierté de la famille.

Les flocons, eux, s'écrasaient lentement, gelant ce sur quoi ils atterrissaient...
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Message par Seu Ka'ann Jeu 5 Oct - 23:37

Aldera, capitale d'Alderaan, 13 Telona, +5 TC


"Allez rends-le moi ! C'est à moi ! Non !
- Arrête de faire ton bébé ! T'en as plein des comme ça !
- Mais c'est mon cadeaauuu ! Pourquoi tu joues pas avec tes jouets ?
- Roooh ça va, prête-le moi un peu !
- Mais ça fait au moins des heures que tu l'aaaas ! Rends-le moi !
- Attends...
- Faaip, j'vais l'dire à ma Maman !
- Ta mère elle est en train de manger tous les petits fours du traiteur. Elle s'en fiche de toi, là..."

La jeune Faaip avait raison.
Mme Karys Kapios, mère du petit Ivanio, 6 ans, était en train d'alimenter sa surcharge pondérale en boulottant tous les cônes et muffins que Mme Oiad avait commandé pour ce thé.
Toutes les invités étaient des connaissances de Jaayina, et avaient le même but que les Oiad : se rapprocher le plus possible des hautes sphères et obtenir une place avec les mondains d'Alderaan.

Mais la chose n'était pas aisée.

Les familles haut placées étaient en place depuis des décennies, voire des siècles. Obtenir de leur part un peu d'intérêt, au mieux une reconnaissance sociale, était un luxe très prisé.
Et évoluer dans un panier de crabes telles que les huit femmes présentes dans le salon de Jaayina compliquait sérieusement la chose.
Tout était prétexte à couteaux dans le dos afin de rabaisser les autres et s'obtenir les grâces de Maisons aussi prestigieuses que l'illustre Organa.

Jaayina était fatiguée de tout cela, mais son mari semblait s'y complaire.
C'était d'ailleurs lui qui lui avait demandé d'organiser cette petite réunion hypocrite entre langues de vipères afin de mettre à mal un de ses concurrents industriels.
La rumeur disait qu'il avait un faible pour les jeunes filles pré-pubères et il comptait bien exploiter cette faille en laissant ces dames se charger d'amplifier la rumeur.

Donc effectivement, Mme Karys Kapios, mère du petit Ivanio, n'avait pour l'heure plus aucun intérêt pour son fils.


"Puisque c'est ça, je vais jouer avec tes poupées...
- Vas-y, joue avec... espèce de petite fille !
- Maaais..."

Le petit Ivanio se mit à sangloter, puis à pleurer à chaudes larmes.

"Faaip ? Qu'est-ce qu'il se passe ?"
La voix de Wiyann, la sœur de Faaip, venait du bas des escaliers. Le bruit de ses pas montant vers eux se fit entendre.

"C'est ma sœur ! T'es chiant, hein ! On va se faire gronder à cause de toi !
- Tant mieux, répondit Ivanio. Ça t'apprendra ! T'as qu'à pas être méchante... "

Faaip attrapa une de ses poupées qui traînait par terre et lança son bras vers le jouet qu'elle monopolisait depuis un moment déjà, en l'occurrence un Walker mécanique.
Le jouet vola tout seul vers Ivanio et Faaip fit comme si elle jouait avec sa poupée.

La grande sœur de Faaip passa le pas de la porte tandis que le petit garçon, perplexe, avait arrêté de pleurer et regardait la fillette aux cheveux blancs, les yeux écarquillés.

"Qu'est-ce qu'il se passe ici ? demanda Wiyann.
- Comment t'as fait ça ? murmura Ivanio."

Faaip ignora la seconde question et leva la tête vers sa sœur, de 6 ans son aînée.

"Rien du tout Wiyann, mentit-elle. Ivanio est triste parce que son nouveau Walker ne marche plus. Il doit être cassé...
- Ah ? Tu veux que je jette un œil, Ivanio ?" demanda sa grande sœur en se baissant vers le jouet.

Ivanio hocha la tête à Wiyann, toujours sur le coup de la surprise de ce qu'il venait de voir.

Wiyann s'empara du Walker miniature et le manipula pendant quelques instants.
Faaip, elle, faisait toujours mine de jouer avec sa poupée.
Ivanio la dévisageait, à la fois effrayé et fasciné.

"Tiens, il fonctionne très bien. C'est juste que tu avais appuyé sur ce bouton, là.
- M... Merci Wiyann, répondit l'enfant en reprenant le jouet qu'elle lui tendait.
- Faaip, tu le laisses s'amuser avec tes jouets, hein ?!
- Bien sûr grande sœur. Je venais juste de lui dire qu'il pouvait jouer avec mes poupées s'il voulait..."

Wiyann quitta la pièce et redescendit les escaliers.
À peine eut-elle atteint la dernière marche que Faaip se précipita sur le petit Ivanio en le saisissant par le col.
"Plus jamais tu refais ça, espèce de bébé !
- Ou... Oui... Mais comment t'as fait ça ?
- J'ai rien fait du tout, nia la fillette.
- Si ! Comment t'as fait pour bouger mon Walker sans le toucher ?
- J'ai rien fait du tout. Et si t'en parles, ça va barder !
- Ah ! Ça veut dire que tu l'as fait ! Tu as fait de la magie !
- C'est pas de la magie.
- Ah ben non, tu es une sorcière. C'est de la sorcellerie ! Ouh, la sorcière-euh !"

La main de Faaip claqua sur la joue du garçon.
Elle le secoua et le menaça :

"Écoute-moi, bébé ! Si tu me traites encore de sorcière ou que tu racontes à quelqu'un ce que tu as vu, je te préviens... C'est pas une simple gifle que tu auras !
- J'm'en fiche ! J'vais l'dire à tout l'monde et tout l'monde saura qu't'es une vilaine sorcière !"

Ivanio se dégagea d'un coup en repoussant Faaip et sorti de la chambre en courant.

Faaip se précipita à sa suite.

Le petit garçon venait de poser la main sur la rampe des escaliers et s'apprêtait à les descendre quand Faaip s'arrêta et murmura :

"Tu ne diras rien !"

Elle tendit les deux bras vers l'enfant qui fut propulsé en avant par une vague invisible.

Ivanio vola au-dessus des marches, sans émettre le moindre son.
Il termina sa course à deux mètres au-delà du bas des escaliers.

Il y eut un bruit sinistre de craquements d'os.
Faaip eut l'impression d'entendre un fruit trop mûr.

Elle descendit lentement les marches, regardant le corps désarticulé du petit garçon avec un regard de prédateur.

Un bruit de pas précipité se fit entendre dans le couloir inférieur et Faaip changea de visage, prenant l'air le plus attristé possible.

Sa sœur Wiyann arriva en courant et s'arrêta net en apercevant le corps sans vie de feu Ivanio Kapios.
Elle plaqua ses deux mains sur sa bouche, étouffant le cri qui remontait dans sa gorge.

Tremblante, elle s'approcha doucement et se tourna vers sa sœur, désormais en larmes.

"Qu... Qu'est-ce qui... Qu'est-ce qui s'est passé ? Faaip ? Que lui est-il arrivé ?
-  Il... Il voulait seulement... sanglota Faaip.
- Il voulait quoi ? Parles ! s'étrangla sa sœur."

La fillette aux cheveux blancs se força à lâcher quelques larmes de plus et finit par lâcher :

"Il voulait seulement te remercier pour son jouet !"


À l'autre bout du couloir, des pas précipités se firent entendre, rapidement suivis de divers cris et exclamations de surprise et d'indignation, tous dominés par le hurlement de douleur sortant de la gorge de Mme Karys Kapios, mère du petit Ivanio, décédé à l'âge de 6 ans.
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Message par Seu Ka'ann Dim 8 Oct - 15:02

Réception de message en cours........................
Aucun virus détecté.....................................................

Date : 28 Telona, +5 TC

Expéditeur : Corben Falls

Destinataire : Maairt Oiad


Sujet : Bien joué...


Monsieur,

Je tenais tout d'abord à vous féliciter pour le petit croc-en-jambe que vous m'avez fait.
Profiter de cette fausse rumeur de pédophilie pour me faire tomber comme vous l'avait fait est tout à fait digne du petit escroc minable que vous êtes.
Je ne pouvais en effet pas en attendre moins de vous.

Comme vous le savez, cette petite manipulation m'a fait perdre la moitié de mon porte-feuille client sur ce marché déjà très concurrentiel qu'est celui du datapad. Les seuls clients qui me sont restés fidèles sont ceux de longue date, qui savent qu'ils auraient tout à perdre à travailler avec une petite ordure comme vous.

Néanmoins, je dois vous faire part de mes interrogations vous concernant, à défaut de remerciements.
Vous aviez la possibilité de profiter de cette ignoble rumeur pour me faire passé devant la justice et ainsi m'enterrer définitivement, faisant de vous le numéro 1 sur le marché du datapad dans ce secteur de la galaxie.
Mais vous avez préféré laisser la rumeur s'étendre d'elle-même, tirant juste deux ou trois ficelles pour que cela me discrédite, me fasse perdre socialement la face... m'affaiblir en somme... et que vous ayez assez de preuves juste pour me faire chanter ?!

Il est de notoriété publique que vous êtes un homme ambitieux et que vous souhaitez que votre nom soit inscrit dans les anales d'Alderaan.
Mais de là à penser que de vous approprier mes titres de noblesse fera de vous un véritable noble d'Alderaan... je ne vous pensais pas aussi stupide.
Mais c'est vous qui tirez les ficelles.


Vous trouverez donc en pièce jointe l'attestation certifiée conforme du transfert de ma particule à votre nom propre.


Je ne m'appelle donc plus Corben De Falls, mais seulement Falls.
Et je suppose que je devrais vous appeler De Oiad.

Mais pour moi, vous ne serez jamais que le sale petit arriviste de merde qui a ruiné plusieurs générations d'honnête labeur juste pour péter plus haut que son cul.

Si vous pensez vraiment que le charisme passe avant l'attitude, c'est peut-être le cas du côté des Hutts ou de l'Empire, mais les gens d'Alderaan sont vrais.
Je vous souhaite bien des mondanités avec votre nouvelle noblesse, mais sachez que vous ne tromperez personne.


En ne vous souhaitant pas une bonne continuation,


Corben Falls

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Message par Seu Ka'ann Mer 11 Oct - 22:21

Aldera, capitale d'Alderaan, 22 Helona, +8 TC

Le ciel était radieux et une agréable chaleur imprégnait les rues de la capitale. Les préparatifs des fêtes de Shelova battaient leur plein et une douce indolence s'était emparée des habitants, leur conférant une bonne humeur naturelle.
La menace impériale avait beau être présente, personne ne semblait s'en soucier. Même les soldats en faction aux postes clefs de la ville étaient détendus.
Certains avaient même ôté leur casque et affichaient des sourires insouciants.

C'était le cas du Sergent Teenhal, qui faisait sa ronde dans un quartier plutôt tranquille de la ville. Il avait profité de sa récente promotion et s'était arrangé pour retrouver son ami Brins lors de trajets de ronde pas franchement règlementaires, lui-même promu à ce grade l'année précédente.

Il marchait le long d'une allée ensoleillée, flanquée de deux grands espaces verts sur lequel des familles venaient régulièrement pique-niquer, où des enfants aimaient jouer à divers jeux et où des étudiants se plaisaient à réviser.
Il venait d'apercevoir son ami Brins et s'apprêtait à lui faire un signe de la main quand un cri sur sa gauche le fit sursauter.

Il se tourna vivement en braquant son arme... et vit une adolescente à la peau mat et aux cheveux châtain tentant de sauver sa robe blanche qu'elle venait de tâcher.
Une autre enfant, plus jeune et aux cheveux d'un blanc intense, riait en se moquant d'elle.

"Faaip ! Arrête, t'es pénible à la fin !"

Teenhal soupira en abaissant son arme. Une famille de quatre personnes était en train de pique-niquer dans l'herbe. Le père de famille affichait un sourire désinvolte tandis que la mère, en chaise aéroportée, semblait fatiguée d'entendre ses filles se chamailler.
Visiblement, cela semblait récurrent.

"Quoi ? J'ai rien fait," dit en ricanant la fillette aux cheveux blancs.

Le sergent Teenhal tourna les talons à la famille Toulmonde et se dirigea vers son ami Brins, entendant encore la querelle entre sœurs .

"Papa ! Regarde elle a encore abîmée une de mes robes juste pour faire son intéressante ! se plaint Wiyann.
- Même pas vrai, rétorqua sa petite sœur d'un ton peu crédible.
- Les filles, vous pouvez pas passer une heure sans vous chamailler ? soupira Jaayina.
- Mais c'est elle qui a commencé ! Elle est toujours en train de me lancer des trucs, là, avec son machin de Force !
- "Elle est toujours en train de m'envoyer des trucs" gnia gnia gnia ! l'imita Faaip. Tu dis ça parce que t'es jalouse !
- Faaip, n'en rajoute pas s'il te plaît, intervint leur mère.
- Roooh ça va... bouda la fillette.
- Allez les filles. Cessez-le-feu un instant, fini par dire leur père. Wiyann, on ira t'acheter une nouvelle robe avant Shelova. Et puis, il faut bien que ta sœur s'exerce...
- En fichant mes affaires en l'air ?
- Ce ne sont que des vêtements... On t'en achètera d'autres.
- Mais c'est pas que les vêtements ! Elle est toujours à m'envoyer à la figure tout ce qui lui passe sous le coude ! La dernière fois, je me suis pris un de ses jouets sur le coude. Regarde j'ai encore un bleu !
- C'est comme ça que font les Jedi pour se défendre ! rétorqua sa petite sœur.
- Les Jedi... Parce que tu te prends pour un Jedi, toi maintenant ? En m'envoyant des pots de sauce et des jouets à la figure ? Tu parles d'une Jedi..."

Cela faisait maintenant plusieurs mois que l'affinité de Faaip avec la Force avait été découverte par sa famille. Aux yeux de son père, il s'agissait d'une véritable bénédiction.
Maairt ne cachait jamais ses ambitions et la présence d'un utilisateur de la Force dans sa famille était une véritable aubaine. Il n'arrêtait pas de raconter à qui voulait l'entendre que sa cadette s'améliorait de jours en jours et allait bientôt faire des miracles avec la Force.
Aussi, il prévoyait de contacter rapidement le Conseil Jedi pour leur faire part des capacités de sa fille et leur demander de la former.
Quoi qu'en dise sa femme.
Mais d'abord, il devait laisser la rumeur se propager.
Et ce qu'il avait appris l'avant-veille allait grandement l'aider dans ses plans.
Il avait emmené toute sa petite famille pique-niquer pour profiter du temps magnifique mais surtout pour leur annoncer une nouvelle qui allait, il en était certain, les ravir.
Il attendait le moment du dessert avant de se prononcer.

Faaip s'était fermée, suite à la remarque de Wiyann, et la fixait d'un air mauvais.
Celle-ci, toute occupée à essayer de rattraper les dégâts sur sa robe, ne remarqua pas le regard noir posé sur elle.

"Allez les filles, dit-il en cherchant dans la glacière métallique, qui veut du sorbet ?
- Moi ! fit Wiyann qui semblait avoir oublié la querelle avec sa sœur.
- Moi... répondit Faaip qui ne la lâchait toujours du regard."

Maairt servit ses deux filles et rangea le sorbet, oubliant volontairement sa femme.

"Et moi ? s'offusqua cette dernière, je compte pour un Hutt ?
- Toi... Tu as droit à... ÇA !"

Et il sorti de la glacière une bouteille d'un champagne extrêmement coûteux, dont il fit sauter le bouchon d'un mouvement rapide et très sonore.
À quelques dizaines de mètres, les sergents Teenhal et Brins, que l'on aurait pu croire en pause se retournèrent en entendant le bruit.

Jaayina écarquilla les yeux.

"Mais tu es fou ? En quelle occasion as-tu fait cette folie ?
- Madame De Oiad, répondit Maairt d'un ton faussement pompeux tout en remplissant deux coupes, je tenais à vous annoncer que nous avons été retenus pour accueillir l'un des Maîtres Jedi qui fera partie de la délégation présente lors de la fête de Shelova !
- Un Jedi ? Chez nous ? s'extasia Faaip.
- Oui ma belle ! Un vrai !
- Quoi ? demanda Jaayina en fonçant les sourcils. Mais... comment...
- Et bien, j'ai usé de mon influence sur les grands de ce monde..."

Jaayina regarda son mari d'un air méfiant.
Wiyann, elle, ne disait rien, observant ses parents et sentant que le joli pique-nique en plein soleil allait vite tourner au ciel d'orage.

"Ton influence, hein ?! ironisa Jaayina. Tu veux plutôt dire que tu as utilisé le don de ta fille pour appuyer ta demande... Et tu me mets devant le fait accompli, comme ça, sans même me demander mon avis ?!"

Maairt ne répondit pas, souriant d'un air amusé en lui tendant une coupe de champagne.
Elle le connaissait si bien !

Mais elle devait aussi savoir qu'il n'abandonnait pas facilement.

"Je te préviens Maairt, continua Jaayina, ne compte pas sur la venue de ce Jedi pour envoyer notre fille dans je ne sais quel coin de la galaxie afin qu'ils la forment à devenir l'une d'entre eux, juste pour le prestige de la famille et ta satisfaction personnelle !
- Un Jedi va venir pour me former ? demanda la concernée à son père.
- Oui ma belle ! répondit Maairt à sa fille, choisissant d'éviter la confrontation avec sa femme. Et tu deviendras une Jedi très respectée !"

Wiyann regarda sa mère d'un œil triste, n'osant pas intervenir.
Cette dernière activa deux boutons sur le panneau de contrôle de son fauteuil.

"Les filles, soyez gentilles et commencez à ranger les affaires. Votre père et moi devons parler seul à seul," annonça-t-elle tout en fixant son époux.

Elle fit s'éloigner doucement son moyen de locomotion, tandis que Maairt lui emboîtait mollement le pas, résigné à devoir subir une conversation désagréable.

Wiyann les regarda s'éloigner et commença à ranger les couverts sales.
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Message par Seu Ka'ann Dim 15 Oct - 22:46

Aldera, capitale d'Alderaan, 22 Helona, +8 TC

"Tu vois, je vais devenir Jedi ! lança Faaip à sa sœur d'un ton victorieux.
- Ouais ben c'est pas dit... répondit Wiyann en continuant de ramasser assiettes et couverts.
- Si, c'est Papa qui l'a dit !
- Oui mais Maman n'a pas l'air vraiment d'accord. Surtout si c'est juste pour le prestige...
- Qu'est-ce que ça peut lui faire ?" maugréa la cadette.

Wiyann se tourna vers sa petite sœur restée debout.

"Ça lui fait que t'es sa fille et qu'elle a pas envie de te voir partir si vite ! Elle t'aime et tu es encore trop jeune pour nous quitter ! Sans compter que d'ici deux ans, j'irai probablement faire mes études sur Coruscant. Si elle se retrouve seule avec Papa...
- Si elle m'aime tellement, elle a qu'à me laisser devenir une Jedi ! rétorqua Faaip avec un aplomb qui choqua presque sa sœur.
- Mais t'es bête ou quoi ? Je viens de te dire qu...
- Ne me dis pas que je suis bête ! Je vais être une Jedi. Et pas toi !"

Faaip avait presque crié.
Wiyann dévisagea sa sœur en levant les sourcils.

"Non mais t'as vu comment tu te comportes ? Espèce de gamine capricieuse...
- Tais-toi... siffla Faaip.
- Pour être une Jedi, il faut être calme et pas colérique comme toi...
- Tais-toi je te dis..."

La voix était un grondement.
Par terre, des brins d'herbe avaient frémis, malgré l'absence de vent.

"Tu n'arrêtes pas de te comporter comme une princesse alors que tu n'es qu'une sale petite peste... continua Wiyann.
- Tais... Toi..."

Un filet de fumée s'échappa d'un pot en métal remplit d'huile resté à terre.

"Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as et du mal que tu fais autour de toi... "

Le pot en métal fumait de plus en plus.

"Je ne te le répèterai pas, Wiyann. Tais-toi !
- Tu ne réalises pas tout l'amour que Maman te porte, continua cette dernière, sans remarquer la fumée . Elle te donne tant ! Et toi... Tu ne fais que lui en demander toujours plus, sans un remerciement, sans lui apporter aucune considération..."

Dans le pot, l'huile bouillait maintenant franchement.

Faaip, elle avait les yeux fermés et le visage déformé par la colère.

"De toute manière, depuis toute petite tu agis comme une sale égoïste ! poursuivit Wiyann. Tu sais pourquoi Maman t'apporte autant ? C'est pour se prouver que tout ça n'aura pas servi à rien. Parce que rappelle-toi... si elle ne peut plus marcher, c'est à cause de toi !"

Faaip ouvrit brusquement les yeux en criant de rage.

Toute la colère qu'elle avait emmagasinée depuis ces dernières minutes s'échappa sans qu'elle ne puisse l'en empêcher.
Elle avait pourtant essayé de la contrôler, pour prouver à sa grande sœur qu'elle avait tort, et l'avait canalisée vers un objet au hasard, en l'occurrence ce pot en métal qu'elle croyait vide.

Mais les derniers mots de Wiyann avaient été parmi les plus durs qu'il lui avait été donné d'entendre.
La cadette avait donc relâché le trop-plein, perdant tout contrôle de la projection de ses émotions.

Le pot et son contenu bouillant furent expulsés en ligne droite.
Wiyann ne put que détourner la tête pour éviter le pire.

L'huile bouillante éclaboussa le côté droit de son visage et se répandit dans son cou, dans un horrible bruit de cuisson.
Le cri qui sortit de sa gorge couvrit celui de sa petite sœur qui stoppa net, visiblement surprise par ce qu'elle avait fait.

À une centaine de mètres, Maairt et Jaayina De Oiad, débattant quant au futur de leur cadette, virent leur fille aînée se plier en deux de douleur, des volutes de fumée s'échappant de son visage.
Criant le nom de son aînée, Maairt couru aussi vite qu'il le put mais fut stoppé net en pleine course.

Wiyann se redressa d'un seul coup en hurlant le prénom de sa petite sœur et un éclair balaya tout dans un rayon de 50 mètres.

Maairt n'eut pas le temps de voir ses deux filles s'écrouler par terre.
Totalement aveuglé, il sombra lui-même dans l’inconscience, n'entendant au loin que les cris et les pleurs de sa femme...
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Message par Seu Ka'ann Mar 17 Oct - 13:09

Aldera, capitale d'Alderaan, 23 Helona, +8 TC

Le Sergent Teehnal bailla à gorge déployée.
Il n'avait pas dormi de la nuit car trop occupé au bien-être du Sergent Brins.
Il posa de nouveau le regard vers son ami et une pointe d'inquiétude lui traversa la poitrine. Brins dormait à poing fermé, un bandeau recouvrant ses yeux aveugles, une perfusion de kolto dans le bras gauche et un moniteur cardiaque émettant un "bip-bip" régulier.

Teehnal n'avait pas compris ce qu'il s'était réellement passé, la veille, dans ce parc.
Son ami et lui discutaient des courses de fonceurs intergalactiques lorsqu'ils avaient entendu un cri inhumain.
Il s'était retourné pour voir l'adolescente à la robe tachée se plier en deux, tandis que Brins s'était mis à courir vers elle, sans doute pour l'aider.
À quelques dizaines de mètres, le père de la gamine courait lui aussi vers elle.
Teehnal n'avait même pas eu le temps de se mettre à courir à son tour qu'une grande lumière blanche avait surgit comme un flash tout autour de la jeune fille. Teehnal avait juste été ébloui mais son ami avait été pris en plein dans l'éclair de lumière.
Une fois le flash dissipé, la scène qui s'était offerte à Teehnal était désolante : quatre personnes étaient allongées par terre, inconscientes, dont son ami. La femme en chaise aéroportée tentait en vain d'attraper la main d'une de ses filles en pleurant de manière quasi-hystérique.
Teehnal avait accouru vers elle pour la calmer, puis avait appelé les secours.

Tous s'étaient donc fait rapatrier en urgence à l'hôpital général et mis en examen. Teehnal s'était vite désintéressé de la famille bourgeoise pour se consacrer à son ami.
Le diagnostic était incertain : les médecins ne savaient pas si Brins pourrait retrouver la vue.
Il l'avait donc veillé toute la nuit, afin de s'assurer qu'il irait bien s'il venait à se réveiller.

C'était maintenant le début de l'après-midi et son ami dormait toujours.
Le "bip-bip" du moniteur le berçait doucement et Teehnal ferma les yeux pendant quelques secondes, puis quelques minutes.
Sa tête bascula et il se réveilla d'un coup, tout aussi épuisé. Il décida de quitter le chevet un instant, le temps d'aller se chercher un café ou autre chose qui le maintiendrait éveillé afin de pouvoir continuer de veiller son ami.

Il sorti de la chambre de Brins et marcha doucement vers le réfectoire.
Au bout de quelques mètres, il passa devant une chambre ouverte et s'arrêta un instant.

Le père des deux fillettes, pris lui aussi dans le flash déclenché par l'une d'elle, était assis sur une chaise à l'envers, la tête et les mains appuyées sur le dossier, face à deux lits. Dans chacun d'eux reposait une de ses filles.
Celle aux cheveux blancs avait été aveuglé elle aussi et portait un bandeau similaire à celui de Brins.
Celle aux cheveux châtains, qui avait déclenché l'éclair de lumière, portait un pansement lui couvrant la partie inférieure droite de son visage.
Brins la regarda avec aversion.
C'était à cause d'elle si son ami venait à devenir aveugle définitivement.
Il n'eut pas le temps de se gargariser de sa colere, le père de famille tourna la tête vers lui.
Il avait les yeux boursouflés et cerclés de rouge.

Mais il voyait.

Cela redonna de l'espoir à Teehnal et toute émotion négative disparu instantanément.
L'homme le reconnut visiblement. Il lui adressa un signe de tête, un petit sourire se dessinant.
Teehnal répondit d'un signe de tête également et poursuivit son chemin jusqu'au réfectoire.


Une fois le soldat parti, Maairt De Oiad resta un moment à regarder l’encadrement de la porte, hagard.
Puis il reporta son attention sur ses deux filles et une bouffée de fierté inonda sa poitrine.
Ses deux princesses.
Ses deux merveilles.
Capables d'utiliser la Force.
C'était incroyable !

Que seule Faaip le soit était déjà une bénédiction en soi.
Mais que Wiyann le soit aussi... ça tenait du miracle !

Il n'y avait plus aucun doute : ses deux filles allaient devenir de puissantes Jedi respectées et le nom des Oiad serait connu dans toute la galaxie.
Il ne pouvait en être autrement.
Tous les signes concordaient.

Certes, les deux sœurs ne s'entendaient à la base pas très bien et elles allaient sans doute désormais se vouer une aversion encore plus profonde l'une à l'autre. Mais avec le bon entrainement Jedi, elles apprendraient bien à effacer leurs griefs, à se pardonner et, qui sait, à combattre côte à côte.
Maairt en était persuadé.

Sa femme beaucoup moins.

Jaayina le lui avait clairement dit la veille : il était hors de question qu'elle laisse son mari envoyer Faaip à l'autre bout de la galaxie pour risquer sa vie à être formée dans un entrainement qui ferait d'elle une combattante risquant de mourir à tout moment. Elle ne voulait pas un jour recevoir de la part du gouvernement Républicain une missive lui présentant ses sincères condoléances.
Et même si Faaip avait un caractère infect et pouvait s'avérait parfois cruelle... même si Maairt et elle ne savaient toujours pas ce qui s'était véritablement passé avec le petit Ivanio, il y a quelques années...
C'était sa fille et elle l'aimait plus que tout.
Elle avait tout donné pour elle.
Jusqu'à l'usage de ses jambes.
Jaayina souhaitait une vie simple pour ses deux filles : une bonne éducation, un époux les mettant à l'abri du besoin, une belle demeure pour chaque...

Une vie sans intérêt, selon Maairt.
Bon sang, que sa femme pouvait avoir l'esprit étroit !

D'autant que maintenant, leurs deux filles étaient aptes à être Jedi !
Jaayina ne pourrait plus nier que le destin de ses filles était trop important pour être gâché dans une petite vie minable à faire des courbettes.

Dans quelques jours, un Jedi allait résider chez eux.
Il attesterait de la puissance de leurs filles et convaincrait Jaayina de les former à devenir comme lui.
Et si le Jedi ne parvenait pas à convaincre sa femme, Maairt y arriverait.

Par tous les moyens.

Malgré la fatigue et les yeux qui brûlaient encore, un sourire se dessina sur ses lèvres.
Il posa le menton contre le dossier de la chaise et observa ses deux fiertés, dormant comme des anges.

Quelques minutes plus tard, il s'endormait, la tête pleine de rêves de grandeur...
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Message par Seu Ka'ann Sam 4 Nov - 14:42

Aldera, capitale d'Alderaan, veille de la semaine Shelova, +8 TC

Le spatioport était bondé de nouveaux arrivants. Des hommes, des femmes, des enfants, des humains, des aliens, des marchands, des saltimbanques... Tous se retrouvaient pour les fêtes de Shelova.
Si on cherchait bien, on pouvait même y trouver des Jedi.

Parmi la masse grouillante, le Sergent Teehnal en cherchait un en particulier.
Ou du moins, il tentait de le récupérer, ne pouvant faire deux pas sans buter dans une valise ou une cage à oiseaux.

"Restez avec moi", lança-t-il d'un ton peu aimable aux deux personnes qui l'accompagnaient

Contre sa volonté, le Sergent Teehnal avait été choisi pour accueillir une partie de la délégation Jedi qui arrivait tout droit de Coruscant. Les membres de celle-ci allaient, pour la plupart, être logés au sein de maisons dirigeantes telles que les Organa.
Par manque de place, d'autres membres allaient être placés chez des familles d'importance sociale moindre, telles que les De Oiad.

Maairt était impatient de rencontrer le Maître qu'il allait héberger une semaine entière.
Il était surtout impatient de lui présenter ses deux filles et de lui faire part de sa volonté qu'elles soient formées à devenir Jedi.
Il leur avait demandées de l'accompagner au spatioport, avec ce militaire, dont ils avaient fait la connaissance lors de "l'incident" du parc.
Seule Faaip avait accepté, de bon cœur.
Wiyann était restée murée, cherchant tant bien que mal à camoufler les brûlures sur son visage.
Quant à Jaayina, elle refusait toujours en bloc les idées de son mari concernant leurs filles. Pire, elle le tenait responsable de l'accident : Faaip avait failli devenir aveugle et Wiyann serait marquée à vie.

Maairt, lui, trouvait qu'elle exagérait.

Ce n'était pas de sa faute si ses filles ne savaient pas comment manipuler la Force. Au contraire, un apprentissage leur permettrait de mieux se contrôler et d'éviter ce genre de problème.
Et puis, concernant les brûlures de Wiyann, ce n'était pas bien grave : il demanderai au Jedi. Les Jedi devaient bien savoir faire disparaître ce genre de blessures...

"Par ici", lança le Sergent Teehnal à Maairt qui tenait sa fille par la main.

Ils arrivèrent enfin à la salle d'arrivées où avaient atterris les Jedi.
Ils étaient visiblement en retard, puisque seul un Zabrak, accompagné d'un droïde de service aux formes féminines, patientait en admirant l'architecture des lieux.

Teehnal se dirigea vers lui, talonné par Maairt et sa fille, et le droïde s'exprima d'une voix étonnamment douce.
"Voici les personnes que nous attendions.
- 'jour, fit Teehnal. 'scusez le retard, y a trop d'monde, c'est...
- Bonjour, Maître ! le coupa Maairt en le bousculant et en s'empressant de serrer la main du voyageur. Je suis Maairt De Oiad et voici ma fille, Faaip.
- Bonjour Maître ! s'exclama la fillette avec un grand sourire, visiblement admirative devant le Jedi.
- Monsieur De Oiad. Faaip. Je suis ravi de faire votre connaissance, dit d'une voix douce le Zabrak.
- Tout le plaisir est pour nous, Maître.
- Je vous en prie, ne m'appelez pas Maître. Je me nomme Ksypio.
- Ah, mais quelqu'un de votre rang mérite le respect qui lui est dû, insista pompeusement Maairt.
- Vous savez, nous autres Jedi ne goûtons guerre aux besoins d'afficher notre rang. D'autant que celui-ci n'est pas le mien.
- Comment ça ? demanda Maairt avec un sourire aussi faux que la fleur à sa boutonnière.
- Et bien je ne suis pas Maître.
- Pas Maître ? Que... Que voulez-vous dire ? redemanda Maairt, le sourire figé.
- Tout simplement que je n'ai pas le statut de Maître, expliqua le Zabrak Je suis Jedi. Je ne suis certes plus Padawan depuis maintenant deux ans, mais il me faudra encore attendre pas mal d'années avant de devenir Maître, si un jour je le devient."

En entendant ces mots, le sourire de Maairt s'était effondré.
Pas un Maître ? Mais qu'est-ce que c'était que ces conneries ? À peine un gosse sorti de ses couches culottes ! Ce n'était certainement pas lui qui allait pouvoir attester des pouvoirs de ses filles. Vraiment, il ne voyait pas ce qu'il allait pouvoir foutre de cet alien jaunâtre avec ses cornes à la con sur le crâne !

"Je sens de la frustration en vous, Monsieur De Oiad, annonça le Jedi Ksypio. Quelque chose vous perturbe ?"

Si quelque chose me perturbe, espèce de con ? Tu vas te prendre ta sollicitude à deux ronds et ton sabre laser dans le cul, tu vas la sentir ta frustration !

"Pour être tout à fait franc, et sans vouloir vous vexer, j'avais espéré héberger un Maître Jedi afin de lui présenter mes filles qui ont des prédispositions avec la Force.
- Je crois comprendre votre désarroi. Mais présentez-moi donc vos filles, je pourrai en référer à mon Maître dès demain.
- Pourquoi pas aujourd'hui ? demanda Faaip.
- C'est toi qui veux devenir Jedi ? demanda Ksypio en s'agenouillant devant la fillette.
- Oui, répondit-elle fièrement. Et je deviendrai la plus grande Jedi qui soit.
- Hahaha ! Et bien tu vas d'abord devoir apprendre ta première leçon : la patience est une vertu. Soit patiente et tu obtiendras tout ce que tu veux."

Le Zabrak se redressa et se tourna vers le père de l'enfant.

"Je vous remercie en tout cas de vous être porté volontaire pour accueillir un Jedi chez vous.
- Mais de rien, répondit Maairt d'un air pincé.
- En ces temps troublés, notre Ordre ne fait pas l'unanimité. Il est rassurant de voir que des personnes comme vous savent faire preuve de générosité et d'abnégation."

Mais qu'est-ce qui me chante, celui-la ?! Rien à foutre de t'accueillir chez moi ! J'ai juste besoin qu'un putain de Jedi voit mes filles !

Maairt hocha la tête, l'air gêné, en grimaçant un sourire.

"Oui, heu, en effet... Allons-y. Vous n'avez que ça comme bagage ?
- Oui, répondit Ksypio. Et le droïde.
- Bien. Sergent, les valises de Monsieur le Jedi, je vous prie."

Teehnal ouvrit la bouche pour protester mais se retint.
Il laissa De Oiad ouvrir la marche, se saisit des bagages et leur emboîta le pas, passant tout de même devant le droïde.

Faut pas déconner, non plus...
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Message par Seu Ka'ann Ven 8 Déc - 22:21

Aldera, capitale d'Alderaan, veille de la semaine Shelova, +8 TC


Face à son miroir, Wiyann se passa la main sur le bas du visage et dans le cou.
Elle pouvait ressentir tous les reliefs, toutes les boursouflures de la grande et unique brûlure qu'on lui avait infligé.
Que sa sœur lui avait infligé.

Volontairement ou non, Faaip l'avait marquée à vie.

Wiyann eut envie de pleurer.
Les émotions se mélangèrent en bloc dans sa tête.
La colère contre sa sœur, la jalousie d'être toujours passée après la dernière-née, la tristesse de ne pas trouver grâce aux yeux de son père...
Du moins jusqu'à cet accident.

Qu'avait-elle fait exactement ?
Elle avait failli rendre aveugle un militaire, sa propre sœur et son père.
Et maintenant, ce dernier semblait fou de joie. Il disait qu'elle aussi allait devenir une Jedi.

Mais Wiyann ne voulait pas.

Elle voulait prendre le temps d'aller étudier à Coruscant. La philosophie, les sciences politiques, l'ingénierie, le droit constitutionnel... Tant de connaissances différentes et toutes aussi intéressantes les unes que les autres.
Pourquoi irait-elle sacrifier sa soif de savoir pour s'appliquer à devenir un Jedi froid et sans émotion ?
D'autant plus qu'au-delà de l'aspect éducatif, Wiyann souhaitait aussi rencontrer un jour quelqu'un, tomber amoureuse et fonder une famille.
Une vie simple et riche en découvertes culturelles.

Mais pour l'heure, ses plans pour trouver un homme semblaient compromis.
La brûlure lui mangeant le bas de la joue et le cou restait visible quoi qu'elle fasse.
Et la douleur était toujours présente.

Wiyann finit par craquer et éclata en sanglots.
Une partie de sa vie était gâchée.

Se laissant aller, elle entendit à peine quand quelqu'un vint toquer à la porte.
Sans doute sa mère qui venait s'inquiéter pour elle.

"Ça va, Maman, lança-t-elle d'une voix qui disait le contraire. Tu peux me laisser seule."

Il n'y eut pas de réponse, juste de nouveau le "toc-toc" contre la porte.

Wiyann ouvrit à la volée en répétant :
"Je te dis que ça v... Oh !"

Elle interrompit sa phrase en se retrouvant nez-à-nez avec un alien grand, d'une rare beauté, à la peau fauve striée de tatouages géométriques très précis, et une série de petites cornes lui donnant un côté impertinent.

"Excusez-moi, dit le Zabrak d'une voix incroyablement douce. Je me rendais dans mes appartements lorsque j'ai entendu vos pleurs et ressenti votre détresse.
- Vos... appartements ? Ah ! Vous devez être le Jedi que mon père attendait tant.
- Et bien, je ne sais pas si je suis celui qu'il attendait, mais je suis bien le Jedi qui va habiter chez vous cette semaine. Je me nomme Ksypio.
- Wiyann De Oiad.
- Enchantée, Wiyann. Puis-je vous demander quelle est la nature de votre peine ?
- Heu... Et bien... Une autre fois peut-être...
- Oui, bien entendu ! s'excusa le Jedi. Veuillez me pardonner, je ne voulais pas m'immiscer dans des choses qui ne me regardent pas.
- Il n'y a pas de mal, concéda la jeune fille. Mais vous... vous disiez avoir ressenti ma peine ?
- Oui, la Force véhicule les émotions. De manière d'autant plus forte si les émotions en question émanent d'une personne elle-même sensible à la Force.
- N'espérez pas me faire devenir Jedi, Maître Ksypio. Je n'en ai aucune envie.
- Je ne suis pas Maître. Et personne ne vous obligera à devenir Jedi si vous n'en avez pas envie.
- Je l'espère.
- Je vous le garanti."

Wiyann esquissa un sourire et le Zabrak lui sourit en retour.

"Bien, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, dit la jeune fille d'un air gêné. Vous avez sans doute envie de vous reposer.
- Oh c'est moi qui m'excuse, rétorqua le Jedi de sa voix de velours. J'espère que nous aurons l'occasion de reparler.
- Oui moi aussi..."

Le Jedi lui fit un signe de tête en souriant et parti vers sa chambre. Wiyann le regarda s'éloigner et murmura pour elle-même :

"J'espère..."
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Message par Seu Ka'ann Dim 10 Déc - 23:08

Aldera, capitale d'Alderaan, premier jour de Shelova, +8 TC


"Non.
- Non ?
- Non."

La voix de Maître Rawsnim était nette et forte.

"Je n'enverrai aucune de vos filles recevoir la formation des Jedi.
- Mais pourquoi donc ?"

Maairt n'en revenait pas.
Sous sa pression, Ksypio avait demandé à son Maître de le rejoindre chez les De Oiad avant le début officiel des festivités en ville. Maairt avait donc réuni sa famille et les deux Jedi dans le petit salon afin de présenter ses filles au Maître et de lui exposer ses projets les concernant.
Mais ce petit vieux dégarni, haut comme trois pommes, était en train de réduire à néant tous les espoirs d'avenir de Jedi qu'il nourrissait pour ses filles.

"M... Mais... Mais pourquoi ?
- La grande, là, est trop vieille, rétorqua Maître Rawsnim en désignant Wiyann. Il est trop tard pour commencer une formation, son esprit n'est plus aussi réceptif et malléable qu'il aurait pu l'être il y a dix ans.
- Mais et Faaip ? demanda Maairt en saisissant sa cadette par les épaules. Elle est encore jeune et elle manipule déjà la Force ! Elle est la candidate idéale !"

Le Maître Jedi jaugea la fillette en fonçant les sourcils. Faaip soutint son regard, sans se laisser impressionner.
Ils se toisèrent durant de longues secondes, dans un silence religieux.
Rawsnim finit par détourner le regard et secoua la tête en signe de négation.

"Mais pourquoi ? Expliquez-moi pourquoi !" supplia Maairt en lâchant sa fille et en se précipitant vers le vieil homme qui tournait déjà les talons.

Faaip resta plantée au milieu du salon, à les regarder sortir. Une fois les deux hommes disparus elle se tourna vers sa mère et sa sœur.
Elles étaient ravies.

Faaip serra les poings, s'enfonçant les ongles jusqu'au sang.
Que sa mère veuille les garder auprès d'elle, elle le comprenait et l'acceptait.
Mais Wiyann...

Si elle rêvait de la même vie minable que ses parents, c'était son problème. Elle, Faaip De Oiad, avait tout pour être une puissante Jedi.
Et tout venait de s'écrouler.
A cause de sa sœur.
Elle n'avait pas le droit de lui faire ça.
Elle allait devoir le payer.

Faaip la regarda enlacer sa mère, puis se tourner vers le Jedi Ksypio.
La colère grondait en elle, assourdissante, prête à lui éclater les tympans.
Mais cette fois, elle la contrôla.
Elle n'allait pas reproduire le schéma de l'accident du parc.
La fillette regarda le Jedi parler à sa sœur.
Elle allait écouter sa première leçon.
Elle allait être patiente.
Elle allait obtenir ce qu'elle voulait.
Et ce qu'elle voulait en ce moment précis était de se venger.
Elle regarda sa sœur rire et sut exactement comment elle s'y prendrait.

Faaip fut interrompue dans ses pensées par sa mère.
Dirigeant lentement son fauteuil aéroporté, Jaayina s'approcha de sa fille, un sourire triste aux lèvres.

"Tu es déçue, hein ?!"

Faaip joua le jeu et hocha la tête d'une mine boudeuse.

"Viens par là," dit sa mère en ouvrant les bras.

La fillette grimpa dans le siège de sa mère et se blottit contre elle, leurs magnifiques cheveux blancs s'entremêlant.
Jaayina caressa la tête de sa fille, cherchant à la réconforter.
Faaip, elle, observait par-dessus son épaule l'objet de sa haine. Sa sœur continuait de discuter avec le Jedi et elle sentit cette faim dévorante s'accroître de plus en plus.

Oui.
Elle serait patiente.
Elle attendrait le bon moment.

Et elle frapperait quand ça ferait le plus mal.
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Message par Seu Ka'ann Jeu 14 Déc - 22:48

Aldera, capitale d'Alderaan, dernier jour de Shelova, +8 TC


Wiyann était aux anges.
Elle venait de passer les plus beaux jours de sa vie en compagnie de la personne la plus exceptionnelle rencontrée à ce jour.
Le beau et fascinant Ksypio.

Il avait su lui redonner confiance en elle et en l'humanité.
Il avait su lui faire oublier sa brûlure et la faire se sentir désirable de nouveau.
Il avait su lui redonner l'envie de vivre pleinement.
À ses côtés.

La veille au soir, après une semaine riche en découvertes mutuelles, le Jedi avait déposé sur ses lèvres un baiser doux mais passionné.

Wiyann était consciente de ce que cela représentait pour un Jedi.
Mais elle s'en fichait.
Si le beau Zabrak venait à briser ses vœux pour faire d'elle la femme la plus heureuse de la galaxie, alors soit.
Cela lui importait peu qu'il soit Jedi ou éboueur. Elle était tombé amoureuse d'une personne et non pas d'un titre ou d'un statut social.
Contrairement à Faaip, elle se fichait de ce que représentait les gens.

Elle n'avait d'ailleurs que très peu vu sa petite sœur, ces derniers jours.
Depuis l'annonce de Maître Rawsnim de ne pas lui faire faire de formation Jedi, sa cadette avait passé son temps dans sa chambre, probablement à bouder.
Ça lui passerait, Wiyann en était convaincue. Et sinon, tant pis.
Sa sœur pouvait bien faire ce qu'elle voulait, ça lui était égal.

Wiyann ne voyait désormais son avenir qu'en compagnie de Ksypio.

Ils avaient déjà prévu de se retrouver sur Coruscant lorsqu'elle partirait y faire ses études.
Il serait alors dans l'Enclave en compagnie de Maître Rawsnim.
Et si les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre en ce moment étaient toujours présents, le Zabrak rendrait son sabre laser.

À cette pensée, un sourire se dessina inconsciemment sur le visage de la jeune fille.

Les fêtes de Shelova étaient souvent prétexte à déjeuner en famille.
Ksypio ayant du participer à une réunion de Jedi ou un truc du même genre qui lui échappait totalement, Wiyann avait passé la journée chez ses cousines et n'avait pas vu son beau Zabrak depuis la veille, après le baiser qui l'avait faite chavirer.
Elle poussa la porte d'entrée, la referma discrètement et rentra chez elle.
Ses parents étaient encore en train de se disputer dans le petit salon, aussi passa-t-elle sur la pointe des pieds, ne voulant en aucun cas être y mêlée... et risquer de rater son rendez-vous, un étage plus haut.

Le Zabrak repartait le lendemain et Wiyann avait bien l'intention de profiter de sa présence autant que possible.
Ça serait peut-être même LE grand soir.
Sa toute première fois.

En y pensant, elle sentit ses jambes se dérober avec plaisir et du se rattraper à la rampe pour ne pas tomber dans l'escalier.
Elle atteignit l'étage supérieur lentement, laissant monter son appréhension et son excitation.
Dans la lueur de la lune, elle vérifia son allure dans un des grands miroirs que sa mère avait fait accrocher un peu partout, sans pour autant essayer de cacher sa brûlure.
Ksypio s'en fichait.
Il l'aimait comme elle était.

Elle prit une grande inspiration et souffla lentement, puis reprit son chemin vers la chambre du Jedi.
La porte close laissait passer un peu de lumière bleutée, signe qu'il était toujours éveillé.
Elle frappa légèrement à la porte.

Pas de réponse.

"Ksypio ?" murmura-t-elle avant de frapper de nouveau un peu plus fort.

Toujours aucune réponse.

Wiyann finit par actionner la poignée et poussa doucement la porte.
Sa douce euphorie s'envola immédiatement, laissant place à une folle inquiétude.

Le grand Zabrak était allongé sur le dos, respirant avec peine, les yeux grands ouverts, ne pouvant visiblement pas bouger.
Assise en tailleur sur son torse musclé, Faaip tenait à deux mains le sabre laser du Jedi, observant avec fascination la lame cyan qui vibrait légèrement.
La scène avait un côté quasi onirique.

Se plaquant les mains sur la bouche, Wiyann étouffa un cri de peur.

"Faaip, souffla-t-elle. Qu'est-ce que tu fais ?"

Sa petite sœur parut à peine remarquer sa présence.
Elle tourna doucement vers elle un visage hagard, la joue gauche en sang.

"Tiens, ma chère grande sœur...
- Faaip... Qu'est-ce que tu as à la joue ?
- Oh ça ?! sembla s'étonner la fillette en se passant deux doigts dessus avec nonchalance. Une surprise inattendue. Tu savais que les Jedi pouvaient user de violence et faire vraiment très mal ? Je m'y attendais pas.
- Faaip... reprit sa sœur d'une voix plus assurée en avançant d'un pas. Pose cette arme, tu risques de te blesser.
- Et tu savais que les Zabraks avaient deux cœurs ? poursuivit Faaip en ignorant totalement sa grande sœur. Heureusement que je m'étais bien renseignée, sinon j'aurais pas préparé le bon dosage.
- De quoi tu parles ?" demanda Wiyann d'une voix qui trahissait sa peur, tout en continuant d'avancer lentement.

Le regard de sa cadette se durcit.

"Tu as gâché ma vie, Wiyann. Je ne fais que te rendre la pareille..."
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Message par Seu Ka'ann Mer 20 Déc - 23:33

Aldera, capitale d'Alderaan, dernier jour de Shelova, +8 TC

Deux heures plus tôt.



"Mais j'vous jure, Monsieur l'Jedi, que cette potion vous fera devenir capable de vaincre tous vos ennemis !"

La jeune Faaip avait prononcé ces mots d'une voix volontairement enfantine et exagérée.
Ne pas être prise au sérieux.
Le meilleur moyen d'arriver à son objectif.

Le Zabrak l'avait regardée d'un air amusé et avait fait mine de se prendre au jeu.

"Ah oui ? Et c'est toi qui l'a préparée ?"

Faaip avait hoché la tête d'un air extatique et lui avait tendu la boisson des deux mains.
Le Jedi avait posé un genou à terre pour prendre le mug d'une main et ébouriffer les cheveux blancs de l'enfant de l'autre.
C'est vrai qu'il était beau. Wiyann avait bon goût.
Tant pis pour lui.

"Je suppose que c'est ta mère que je remercierai demain matin pour cette tisane ?!
- Buvez tant que c'est chaud !" l'avait pressé la fillette de son air faussement gamin.

Ksypio s'était relevé en souriant toujours et avait porté la petite chope à ses lèvres.
Tandis qu'il buvait sans aucune hésitation, le sourire de Faaip s'était transformé en rictus et son regard s'était durcit.

"Mmh ! Délicieux !
- Je sais c'est moi qui l'ai faite, je vous l'ai dit, avait-elle rétorqué d'un ton sec.
- Ah heu... Et bien merci Faaip," avait répondu le Jedi, surpris du changement d'attitude de la fillette. Tu... Tu peux retourner dans ta chambre, si tu veux.
- Pourquoi ? Vous n'appréciez pas ma compagnie ?
- Si, bien sûr. Qu'est-ce qui t'arri...?
- Vous préféreriez être avec ma sœur, pas vrai ?!
- Faaip, je ne sais pas ce qui te prends, mais je ne discuterai pas de ça avec toi."

Le Zabrak s'était passé la main sur la poitrine.
Un geste somme toute anodin mais qui n'avait pas échappé à Faaip.

"Vous savez, ce qu'il y a de bien durant Shelova, c'est qu'on peut trouver de tout et n'importe quoi sur les étals."

Ksypio avait froncé les sourcils, pas tant à cause de la douleur qui grandissait dans son torse que par le changement de sujet soudain de la gamine.

"Il y a tellement de marchands et d'attractions qu'on pourrait facilement se faire avoir ou se perdre dans tous ces produits bizarres..."

Le Jedi s'était assis au bord du lit, pris de vertiges.

"... sauf si on sait précisément ce que l'on cherche" avait poursuivi la fillette en ramassant la tasse qui venait d'échapper des mains du Zabrak.

"Faaip... Qu'est-ce que tu m'as fait boire ?"

La voix était pâteuse et... oui ! C'était de l'inquiétude que la fillette avait perçu, à son grand plaisir.

"Vous savez, c'est dommage que ça tombe sur vous. Vous, vous êtes plutôt gentil...
- Faaip...
- ... mais vu que vous êtes maintenant lié à ma soeur...
- Qu'est-ce que...
- Ah oui. Pour ce qui est du contenu de la "tisane", il s'agit d'une recette trouvée sur l'holonet. En cherchant un peu, on trouve plein de trucs pour apprendre à faire des poisons foudroyants...
- Qqqquueee...?
- ... mais rassurez-vous, vous n'allez être que paralysé pendant quelques heures...
- Faaip... pourq...
- ... le temps pour nous d'attendre Wiyann, qui va sans doute venir pour que vous l'embrassiez de nouveau. Et là, alors..."

Secoué de spasmes aléatoires, Ksypio s'était à moitié avachi sur le sol, contre le lit, et ne parvenait pas à se relever.
La fillette s'était retournée, ne se préoccupant absolument pas de ce qu'endurait le Jedi.
Les mains tenant toujours le mug, elle en avait observé le fond, sans le voir, d'un air presque nostalgique.

"J'aurais pu devenir une Jedi, moi aussi. Vous auriez été mon Maître, vous ou un autre, et ensemble, on aurait combattu les méchants et fait régner l'ordre et la justice dans la galaxie ! J'aurais eu un beau sabre laser, les gens m'auraient respectée pour ça et les bandits m'auraient crainte..."

Elle avait soupiré tandis que derrière elle, le Zabrak luttait toujours.

"Mais il a fallu que Wiyann s'en mêle.
Elle pouvait pas rester dans son coin et se taire ? Nan, il a fallu qu'elle la ramène !"

Dans son dos, les mouvements du Zabrak s'étaient estompés.

"Tout ça c'est à cause d'elle. C'est tellement agaçant, tellement énervant... ça fait mal ici. "

Elle s'était posé une main sur le torse.

"Nous n'avons pas grand chose en commun, elle et moi. Mais là, c'est la première fois que je regrette autant que ça soit ma sœur..."

L'enfant aux cheveux d'ange avait posé le mug sur une commode et s'était tournée vers le Jedi.

"Ben oui, je ne peux décemment pas éliminer ma sœur. Alors..."

Elle lui avait fait son plus beau sourire avant de lui lâcher :

"Sans rancune ?"

Sans doute mû par l'énergie du désespoir, Ksypio avait ponctué la remarque de Faaip par un mouvement du bras, expédiant par la Force la tasse qu'elle venait de déposer vers sa tête, espérant sans doute l'assommer.
Celle-ci était venue se fracasser sur la pommette gauche de la gamine, lui entaillant profondément la joue.
La fillette avait eu un petit cri de surprise et avait titubé dans la pièce, légèrement sonnée.
Elle avait rapidement repris ses esprits et, se tenant la joue, s'était rendue compte du sang qui en coulait. À sa vue, la douleur dans sa poitrine s'était évacuée en un flot de colère vers le Jedi.

"Saleté !"

La haine de Faaip avait projeté le corps paralysé du Zabrak contre le mur, faisant voler vêtements et bibelots dans toute la pièce.
Aveuglée par la colère, elle avait réussi sans le vouloir à maintenir sa victime en suspend contre le mur.

"Tu as osé m'attaquer ?! Tu as osé abîmer mon visage ?! Tu ne vaux vraiment pas mieux que ma sœur, immonde rat !"

La jeune fille avait exercé une autre poussée, faisant de nouveau voler tout autour du Jedi.

Un objet avait alors capté toute son attention en retombant sur l'épaisse moquette, faisant disparaître toute trace de colère de ses yeux.
Elle avait relâché son flot de Force, laissant tomber le Jedi sur le sol en un bruit sourd, et s'était dirigé vers l'objet de sa convoitise sans se préoccuper de sa victime.

La haine avait laissé place à l'émerveillement et à la fascination.
Il était magnifique.
La poignée légèrement incurvée était plus lourde qu'elle ne l'aurait pensé et elle avait du s'y prendre à deux mains afin de pouvoir le soulever sans peine.
La lame cyan avait jailli en vrombissant doucement lorsqu'elle eut activé le sabre laser.
Faaip avait ouvert la bouche sans qu'aucun son ne pu en sortir.
Dans un autre contexte, on aurait pu penser qu'elle venait de recevoir le cadeau d'anniversaire dont elle avait toujours rêvé.
Ce qui, en un sens, était presque le cas.

Plusieurs minutes s'étaient écoulées avant qu'elle ne décide de vérifier l'état de paralysie de Ksypio.
Elle avait donc rejoint le corps certes vivant mais toujours immobile avant de reprendre sa contemplation hypnotique, assise sur l'alien.

Avec une telle arme dans ses mains, nul doute qu'elle ferait une parfaite Jedi.
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Message par Seu Ka'ann Dim 31 Déc - 14:24

Aldera, capitale d'Alderaan, dernier jour de Shelova, +8 TC


"De quoi tu parles, Faaip ?"

L'expression d'inquiétude avait laissé place à l'étonnement sur le visage de Wiyann.
La toisant toujours du regard, sa petite sœur lui répondit :

"Ne fais pas l'innocente ! On sait toutes les deux que tu as forcé la main à ton Zabrak de Jedi et à son nabot de Maître pour qu'ils ne nous fassent pas accéder à la formation Jedi !
- Quoi ? Mais non, bien sûr que n...
- Si tu ne veux pas devenir Jedi, c'est ton problème, mais n'empêche pas les autres d'accomplir ce pourquoi ils sont nés !
- Faaip, je te jure que je ne suis pour rien dans ce...
- Tais-toi ! Si tu voulais la même vie que Maman, à passer son temps à s'occuper de ses gosses et à se disputer avec son mari, grand bien te fasse ! Mais tu n'avais pas à interférer dans mon destin...
- Faaip...
- Tout ce que tu avais à faire, c'était te taire. Mais même là, tu parles encore ! Pour rien...
- Je t'en prie, écoute-moi !
- ... parce que tout ce que tu pourras dire ne changera rien. Tu dois payer, Wiyann.
- Mais puisse que je te dis que je n'ai rien fait !
- Tu es ma sœur. Il parait que je dois t'aimer. C'est peut-être vrai, que je t'aime. Et pourtant, j'ai envie de te voir disparaître.
- Quoi ?
- Toi, la source de mon problème. Disparue. Envolée...
- C'est.. atroce...
- ... mais comme je le disais, tu es ma sœur. Je ne vais pas te tuer. Je ne peux pas !
- ...
- Tu as détruit mon univers, je vais détruire le tiens. Égalité !
- Faaip, tu ne...
- Dis au revoir à Ksypio."

La lame cyan plongea deux fois dans le corps du Zabrak, atteignant respectivement chacun des deux cœurs.

Wiyann tomba à genou en hurlant, les yeux exorbités, tentant de se rattraper avec les mains pour ne pas tomber en avant, tandis que le regard de son aimé se révulsait à chaque impact.
Le corps du Jedi tressauta brièvement avant que la vie ne le quitte définitivement.

Lentement, Faaip se releva et fit quelques pas, brandissant en l'air le sabre laser de sa victime, tel un héros venant de terrasser un dragon.
En transe, elle ignora totalement sa sœur qui rampait vers le Zabrak en tremblant, les cheveux ayant brutalement virés au blanc sous le choc de l'horreur à laquelle elle venait d'assister.

A l'étage du dessous, le cri de Wiyann avait glacé d'effroi Jaayina et Maairt, qui se précipitait maintenant dans les escaliers, n'ayant aucun idée de ce qui l'attendait.
Le spectacle qui s'offrit à lui était irréaliste : sa plus jeune fille faisait des passes d'armes maladroites dans le vide avec une arme Jedi tandis que son aînée, dont les cheveux étaient inexplicablement devenus blancs également, berçait et caressait en pleurant le visage du Jedi alien, visiblement mort.
Les deux trous bien nets dans sa poitrine confirmèrent ses craintes et il eut un mouvement de recul.

Sa femme arriva par la suite, son fauteuil aéroporté ne lui permettant pas la même rapidité.
L'inquiétude était pourtant plus que présente dans sa voix.

"Maairt... ? Qu'y a-t-il ? Que s'est-il pass..."

Elle s'interrompit en se plaquant les deux mains sur la bouche quand elle découvrit également la scène.
Sa cadette avait l'air d'une démente et elle eut du mal à reconnaître Wiyann.
Choquée, elle parvint pas à articuler quoi que ce soit.

Maairt interpella son aînée d'une voix peu assurée.

"Wiyann... que s'est-il passé ? Que vous est-il arrivé ?"

Mais ce ne fut pas cette dernière qui répondit, trop occupée à pleurer son aimé.
Faaip se tourna vers son père en l'entendant et le regarda avec des grands yeux pleins d'excitation.

Pleins de folie, pensa Maairt.

Elle brandit de nouveau le sabre laser en l'air, toute fière d'elle.

"Regarde Papa ! Je suis devenue une Jedi !"
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Message par Seu Ka'ann Sam 6 Jan - 14:26

Station d'achalandage de Oi(P)ad GmbH, orbite d'Alderaan, +8 TC.

La même nuit.



Maairt scrutait l'obscurité en espérant que la navette ne tarderait pas trop.
Il jeta un œil à sa montre : plus qu'une heure avant que les sédatifs qu'il avait administrés à Wiyann et Jaayina ne s'estompent.
En soi, ça n'était pas un réel problème qu'elles se réveillent s'il n'était pas encore rentré : il préférait éviter d'avoir à subir tous ces états d'âmes de bonnes femmes quant à l'état de Wiyann et à la mort de ce con de Jedi.
Mais il avait tout intérêt à être rentré quand viendrait l'heure d'expliquer où était passée leur petite dernière, Faaip.

Il baissa les yeux sur sa fille qu'il tenait dans ses bras, lourdement sédatée, et eut envie de pleurer.
Un ange de la mort qui dormait.
Le mal à l'état pur.

Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer dans ta tête ?

La raison du crime qu'elle avait commis le soir même échappait totalement à Maairt.
Il savait que Faaip rêvait de devenir un Jedi et que la décision du nabot de lui refuser la formation l'avait attristée au plus haut point. Lui-même était entré dans une rage folle quand il s'était rendu compte que ça ne servait à rien d'insister auprès de ce soi-disant Maître.

Mais de là à tuer un Jedi pour atteindre son autre fille... il ne voyait pas le rapport.
Même s'il s'agissait d'une vengeance, Wiyann n'avait aucun lien avec la décision de Rawsnim.

La réaction de Faaip était tout simplement dénuée de sens.

Tout ce que Maairt savait à l'heure actuelle, c'est que ça allait le mettre dans une merde noire.
Un Jedi qui se faisait tuer n'était pas une chose anodine. Il voyait déjà l'enquête, les intrusions, les procès, sa fille en captivité des Jedi qui lui dissèqueraient le cerveau...

Mais surtout, l'image.
L'image de la famille De Oiad allait se ternir, sinon s'écrouler, à cause de ce meurtre. Il avait consacré sa vie à la créer et à la faire briller, cette image. Il ne pouvait se résoudre à la voir partir en fumée parce que sa couillonne de fille n'avait pas pu se contrôler.

Il ne fallait pas que ça se sache.
Et pour ça, il fallait faire comme si rien ne s'était passé.

Il jeta un regard dégoûté au paquet en toile de jute derrière lui.
Ce grand con de Zabrak pesait une tonne.

Ses yeux glissèrent vers sa fille.
Ses plans la concernant n'avaient pas changés : elle accomplirait de grandes choses.
Il regarda le beau visage de sa fille, abîmé par le Jedi.

Il avait peur pour elle.

Là où il l'enverrait, nulle doute qu'elle serait acceptée.
Même si, de ce qu'il en savait, c'était un endroit extrêmement dangereux, on y accueillait avec plaisir les gens "comme elle".
Si elle venait à y succomber, il n'en saurait certainement rien mais l'honneur de la famille serait sauf.
Mais si elle y survivait et devenait quelqu'un, nul doute qu'elle serait reconnaissante envers son père de l'avoir envoyée là-bas et lui apporterait un soutien de taille.
Il serait alors temps de changer de fusil d'épaule et de montrer aux snobinards d'Alderaan qu'ils ne contrôlaient pas tout et que la roue pouvaient tourner.

Sa femme allait sans doute être folle de tristesse et de colère et ne s'en remettrait peut-être pas.
Mais il n'avait plus le choix.

La navette finit par surgir de nulle part et vint se poser sur l'aire d'atterrissage.
Maairt sentit aussitôt une boule se former dans son ventre et remonter jusque dans sa gorge.

Il eut envie de hurler.

Le père de famille qui sommeillait en lui hurlait d'arrêter cette folie, de rentrer avec sa fille, d'accepter les conséquences du meurtre qu'elle avait commis et de renoncer à ses rêves de grandeurs pour mieux profiter de ce que la vie lui avait offert : une formidable épouse et deux enfants magnifiques.
Mais le battant, l'homme d'affaires, le gagnant ordonnait au père de famille d'arrêter de geindre comme une pucelle et de se conduire en homme qui veut accomplir son destin.

La rampe d'accès de la navette se déploya et les deux mercenaires à qui il avait l'habitude de confier ses livraisons douteuses en sortirent : un géant d'âge mûr au visage bardés de cicatrices suivi d'un plus petit aux allures de Jedi.

Maairt avala une grande bouffée d'air et déposa un baiser sur le front de sa fille adorée.
Il ne pouvait plus faire marche arrière.

Arrivé à sa hauteur, le géant s'adressa à lui d'un ton neutre.

"M'sieur De Oiad...
- Monsieur Clavis.
- Où sont les colis ?
- Vous en avez un derrière, indiqua Maairt en faisant un signe de la tête vers le sac contenant le corps du Zabrak. Jetez moi ce déchet dans le vide à l'autre bout de la galaxie."

L'encapuchonné ne dit, comme à son habitude, pas un mot et déploya un diable sur lequel il chargea le sac avant de faire demi-tour vers la navette.
Le géant affichait un air circonspect.

"C'est tout ? demanda-t-il, méfiant.
- N... Non... Il y a aussi..."

Maairt ne put prononcer un mot de plus et tendit ses bras vers le mercenaire, déposant ainsi sa fille dans les siens.
Clavis regarda la gamine, puis interrogea Maairt du regard.

"C'est ma fille, annonça ce dernier en ajustant les cheveux de l'enfant endormie.
- Et ? répondit le géant de sa voix rocailleuse. J'en fais quoi ?
- Vous allez l'emmener loin d'ici. Sur Korriban."

Le mercenaire regarda longuement Maairt tandis que ce dernier continuait de replacer ça et là des mèches de cheveux de sa fille.
Il finit par arrêter son manège et reporta son attention sur Trapp Clavis

"Faites attention à elle. Dans tous les sens du terme, s'il vous plaît... Vous aurez comme d'habitude votre paiement par virement sous une semaine."

Clavis hocha la tête et tourna les talons, la fillette dans les bras.

Lorsque ce dernier arriva à la rampe d'accès de sa navette, Maairt eut une pulsion et ouvrit la bouche pour lui crier de revenir lui rendre sa fille.
Puis il s'interrompit et, sans un mot, laissa sa cadette disparaître dans la navette.

Le cœur vide, il resta à regarder les réacteurs se remettre en marche, la navette se mettre en position puis quitter l'aire de décollage.
Il resta prostré plusieurs minutes après son départ, essayant de se convaincre qu'il avait fait le bon choix.

Tout va bien se passer, ma fille...
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