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Le prix du pouvoir - Chapitre IV

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Message par Claire Sazraêl Dim 11 Fév - 11:35

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Claire Sazraêl : Sith de rang (humaine)

Kenntrav Havern : Garde de la maison Sazraêl (humain)

Miha : Esclave de la maison Sazraêl (Twi'lek femme)

Dix-sept : Compagnon de Claire (droide)

Aya Faurrel : Noble de Zakel, retenue par la maison Sazraêl (humaine)

Teneb Asren : Seigneur sith, gouverneur du système Galaan (humain)

Kaleb Asren : Seigneur sith (humain)






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Demeure Sazraêl : Dromund Kaas. Bordure extérieure, secteur Esstran, système Dromund (territoire impérial)

Palais Faurrel : Zakel. Régions inconnues.
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Message par Claire Sazraêl Dim 11 Fév - 11:36

Journal de Claire Sazraêl
Entrée 38, enregistrement audio
Katunda 32 Kelona 23 Ap. TC



Quelle imbécile…
Quelle imbécile ! Quelle imbécile ! Quelle imbécile !

Et dire que j’en suis réduite à cela. Déterrer un vieux journal, datant d’une époque que je m’efforce d’oublier. Déversant mes pensées dans cet enregistrement audio comme le ferait une adolescente en manque d’attention.
J’ignore pourquoi je suis revenue à ce vieux journal qui prenait la poussière. Le besoin d’un exutoire ? L’envie de retrouver quelque chose de connu ? Autrefois je pensais que tenir un journal m’aidait à mettre un peu d’ordre dans mes pensées. Que le simple fait d’écrire ou de parler permettait de m’éclaircir les idées.
Et bon sang, que j’en ai besoin !


Deux mois…il m’aura fallut moins de deux moins pour tout foutre en l’air. Mais quelle conne !

Tout allait pourtant si bien pour le moment. Ma base de pouvoir se construisait, mon réseau de connaissance s’étendait, les autres sith finissaient par me reconnaître comme une des leurs, et même les tentatives d’assassinat avaient cessées.
Et moi, avec cette bonne situation qu’est-ce que je décide de faire ? Je fous tout en l’air ! Je vole mes plus précieux alliés ! Je mens aux services secrets ! Et tout ça pour quoi ? Pour une *censuré* de Zakelienne ! Une ennemie, dont la famille se prélassait dans le luxe pendant que son peuple saignait à blanc le reste de la galaxie ! Une foutue gamine que j’ai vendue sans hésitation la dernière fois.

Bon sang, mais pourquoi je prends la peine d’en parler ? Qu’est-ce qui m’empêche de contacter les Asren, et de leur rendre la gamine ? Un simple appel, et tout sera réglé. Avec de la chance peut-être même qu’ils récompenseront ma loyauté. Pour une vraie sith, la question ne se poserait même pas.


[Un long silence suis avant que l’enregistrement ne reprenne, laissant entendre une voix blasée]


Mais je ne peux pas…

Comment pourrais-je ? Comment oublier les marques et les cicatrices sur son dos ? Le regard qu’elle m’a lancé dans cette navette…comme si j’étais un monstre encore pire que les Asren. Est-ce que c’est ce que je suis devenue ? Un monstre ? Après tout j’ai tué sa protectrice, et je l’ai livré aux assassins de sa famille. Les marques qu’elle porte, la torture qu’ils lui ont fait subir sont tout autant ma faute que la leur.

Mais *censuré* de *censuré* de *censuré* *censuré* *censuré* quel genre de personne peut infliger une telle chose à un enfant ?
Et quel genre de personne je serais en leur livrant, maintenant que je sais ce qui l’attend là-bas ?


[Nouveau silence, aussi long que le précédent]


Je n’ai pas le choix. J’ai menti à cet homme des services secrets, et j’ai menti directement aux Asren. Peu importe l’excuse que je leur sortirais à présent, je suis de toute façon foutue. Tout ce que je peux faire, s’est garder la gamine aussi cacher que possible, en attendant de trouver une solution au problème.
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Message par Claire Sazraêl Jeu 15 Fév - 17:40

Journal de Claire Sazraêl
Entrée 39, enregistrement écrit
Atunda 36 Kelona 23 Ap. TC


A croire que tout le monde s’est donné le mot pour m’agacer…
En me repassant l’extrait de la dernière fois, je me rend compte à quel point il était stupide de croire que tout irait si bien. Que je pourrais simplement cacher Aya sur Dromund Kaas sans que cela ne créer des problèmes.

Mais commençons par le début. Comme prévu, les arènes se sont tenues sur ma demeure de Dreshdae à peine quelques jours après les évènements sur Aringill. Vu la situation j’aurais mieux fait de les annuler, mais cela aurait inévitablement soulevées des questions. Garder les apparences sauves, faire comme si de rien n’était, tel est ma meilleure défense face aux soupçons que pourraient avoir les Asren.
Dans l’ensemble, cette soirée fut plutôt une réussite, avec de très beaux combats contre les créatures que j’avais achetées. Seule Mazie Keen, l’apprentie du seigneur Iv Jivan, s’est montrée décevante face à son adversaire. Sans l’intervention des droïdes, je crois que ce Vorantikus aurait tout simplement fini de la massacrer. Heureusement ses blessures n’étaient pas mortelles, et on a pu l’évacuer sans peine vers l’infirmerie.


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Je crois que s’est à partir de là que les choses ont commencées à mal tourner…

Lorsque je suis arrivée à l’infirmerie après les combats, pour voir comment l’apprentie se portait, son maître était déjà présente. Surplombant Kurületh, une sith de rang, avec l’intention de l’envoyer ad patres. Tout ça pour une sombre histoire sabre laser que la sith aurait essayer de dérober à son apprentie pendant qu’elle était inconsciente.
Comme si j’avais le temps pour de telle connerie…Malheureusement, le vol avait eu lieu dans ma demeure, ce qui m’obligeait à trancher rapidement cette affaire, mais sans preuves formelles autres que la parole des deux sith.
Alors, afin d’apaiser tout le monde, j’ai décidé de retenir Kurületh chez moi jusqu’à ce que cette affaire soit résolue.

La garder chez moi…bordel mais il fallait vraiment être totalement conne pour dire cela !
Mais à quoi je pensais bon sang ?! Après tout ce n’est pas comme si je cachais une Zakelienne sous mon toit !

Bien sûr, j’ai essayé de confiner Kurületh à certains quartiers de la demeure, en espérant qu’elle ne croise pas Aya. Mais s’était plus facile à dire qu’à faire : plus d’une fois les gardes ont dû la faire patienter devant une pièce, en attendant d’aller cacher l’enfant et toute trace de sa présence. Mais la situation ne pouvait pas durer éternellement, et j’ai finalement dut me résoudre à organiser un duel judiciaire entre les deux, afin de régler le litige.
Et même ça ne s’est pas passer sans accrochage ! L’apprentie du seigneur Iv Jivan la dominait tellement que Kurületh en est venue à des techniques de plus en plus extrêmes, au point de finir par lui balancer une poussée de Force…alors que l’apprentie la maintenait au-dessus du vide. Ouais, niveau débile j’ai déjà vu beaucoup de choses, mais là on a quand même trouvé un autre stade.


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Mais le pire, s’est que ce que je redoutais est arrivé. Durant son séjour Kurületh avait remarqué que quelque chose ne tournait pas rond, et plus d’une fois les gardes l’avaient retrouvé dans une zone qui ne lui était pas affectée, essayant de se rendre jusqu’aux pièces d’Aya.
Alors, en désespoir de cause, elle a essayé de cuisiner Miha. Jouant tant sur la menace que sur les promesses d’une possible liberté pour lui arracher des informations.

J’ignore encore pourquoi Miha a refusé de parler. Une certaine forme de fidélité entre moi ? Cela serait surprenant : elle n’a jamais caché tout le mal que je lui inspire, et les missions dans lesquelles je l’entraine n’ont rien fait pour améliorer les choses.
Alors pourquoi ? Pourquoi un tel silence ? Pourquoi rejeter sa seule chance de gagner sa liberté ? Peut-être pour cette enfant…Pour éviter qu’elle ne retourne aux mains de ses bourreaux, et ne subisse les tortures qu’il lui réserve. Peut-être parce Miha a fini par s’identifier à elle.


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Dans tous les cas, il va falloir que je me montre plus prudente. Je ne peux pas simplement compter sur les gardes pour surveiller Aya, et si Kurületh a eut des soupçons, alors d’autres finiront aussi par en avoir.

Pourvu seulement que cette gamine ne tente rien de stupide.
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Message par Claire Sazraêl Dim 18 Fév - 12:05

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Message par Claire Sazraêl Mar 20 Fév - 13:25

Journal de Claire Sazraêl
Entrée 40, enregistrement écrit
Atunda 15 Selona 23 Ap. TC


Cela commence à ressembler à une mauvaise blague, ou une histoire peu inspirée. Je termine mon entrée en me plaignant de la situation actuelle, et j’ouvre l’entrée suivante en disant que les choses se sont encore dégradées. Peut-être que je devrais songer à arrêter d’écrire dans ce journal, cela a l’air de me porter la poisse…

Comme je le craignais, les Asren ne sont pas restés inactifs. L’un des leurs, Teneb, est arrivé il y a quelques jours sur Dromund Kaas. Officiellement il n’est là que pour servir d’intermédiaire avec le moff Incarnus, afin de préparer la réplique de l’empire contre les Jedi qui ont attaqué Aringill et les autres sites impériaux. Mais est-ce vraiment la seule raison de sa présence ? En apparence, rien ne permet pour le moment de croire l’inverse, cependant il faut mieux se méfier. Cet homme appartient à la sphère des mystères, les spécialistes pour dissimuler leurs pensées, et j’ai vu de quoi il est capable. Vraiment le genre de personne dont il vaut mieux se méfier…
Et comme si ça ne suffisait pas, Aya ne fait vraiment rien pour m’aider. Elle a encore tenté de s’échapper l’autre jour, en profitant d’une inattention de la part des gardes. Ils ont heureusement réussi à la rattraper dans les escaliers, juste avant qu’elle ne déboule au beau milieu des invités. Bordel, il va vraiment falloir que je me montre plus prudente ; cette fois-ci j’ai eu de la chance, mais qu’est-ce qui se serait passé si elle avait fait quelques mètres de plus ?

Pas le choix, il me fallait absolument une solution, quelqu’un qui puisse surveiller Aya, et au mieux calmer ses envies d’évasion.

Par chance, quelqu’un de parfait pour ce travail s’est présenté. Un sith du nom d’Adwith Weiss, revenu d’un long exil de plusieurs années. Un type du genre un peu simplet, qui a réussis à se faire enfermer dès son premier jour sur Dromund Kaas. En apparence pas le genre de type idéal, mais j’ignore pourquoi j’ai directement eu un bon sentiment à son sujet. D’autant plus qu’il a une dette et un accord avec moi : je l’ai fait sortir de prison, et pour peu qu’il me serve fidèlement je lui donnerais un vaisseau pour qu’il parcourt la galaxie à sa guise.


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Mais bien sur il n’était pas question de lui faire confiance de suite. J’ai commencé par le laisser trainer quelques jours dans la demeure, voir ce qu’il valait, et je l’ai envoyé participer au briefing du moff Incarnus concernant les attaques Républicaines. Ces quelques jours ne faisant que confirmer ma première impression : l’homme fait preuve d’une étrange fidélité, et derrière son apparence simpliste il cache bien plus de bonté qu’il ne veut bien l’admettre.


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Dans l’idéal, j’aurais encore pris quelques jours pour confirmer cette opinion, mais le temps était trop compté. Chaque jour Miha rapportait de nouvelles tentatives d’évasions, et si je n’agissais pas rapidement alors Aya finirait par s’enfuir.

J’ai donc décidé de l’envoyer avec Creeta porter un cadeau à l’enfant : un bébé nexus. Ouais, je sais, ça a l’air d’être totalement irresponsable comme cadeau : confier une créature avec des crocs tranchants comme des rasoirs ce n’est pas l’idéal. Mais il parait que ce genre de créature se montre très affective au début de leur vie, et j’espère que cette affection permettra de créer un lien qui retiendra Aya.

Malheureusement, la suite ne s’est pas déroulée aussi bien que je l’espérais. Certes les trois ont réussi à se créer un lien, et vu le caractère de cette Zakelienne le simple fait qu’elle ne leur ait pas jeter une table à la face est en soit une victoire. Mais il a fallu qu’Adwith en fasse trop, et lui confie son sabre laser.
Son sabre laser bordel ! Mais à quoi il pensait ce crétin ?!
Ah certes, niveau lien là ça fait fort. Selon Creeta la gamine a été totalement déstabilisée par ce don, et cela a réussit à la calmer. Mais un sabre laser…pourquoi pas un pass de toutes les portes tant qu’on y est ? Ce qui aurait coûté moins cher, vu le renforcement de la sécurité que j’ai dut payer pour qu’elle ne puisse pas simplement creuser un trou dans la porte et s’enfuir !


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Bordel, pourquoi est-ce qu’à chaque fois que j’essaye d’améliorer la situation il se trouve quelqu’un pour tout faire foirer ?!

Bon…heureusement tout n’est pas aussi noir qu’il y paraît. Selon Miha, l’enfant a acceptée le nexus sans broncher. Elle lui a même donné un nom : Aivela, du nom d’une déesse Zakelienne. Avec un peu de chance cela calmera un peu ses envies de fuite.

L’autre bonne nouvelle est la réaction de Creeta et Adwith lorsque je leur aie expliqué la situation. Aucun des deux n’a montré le moindre signe de doute, ou le plus petit indice qui laisserait douter de leur loyauté. Au contraire même, je crois que cela a fini de les convaincre de me suivre dans cette affaire, et de la protéger des Asren. En cela, le lien établis entre elle et eux a bien mieux fonctionné que ce que j’aurais put espérer.


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La dernière bonne nouvelle est que Teneb Asren ne s’est pas fait que des amis sur Dromund Kaas. J’ignore encore les raisons de cet affrontement, mais je sais que lui et Leanne Iv Jivan se sont battus dans la tour du peuple. Une sombre histoire de duel judiciaire, qui s’est fini sur une égalité. La seule chose dont je suis certaine, s’est que la tsis n’était pas spécialement ravie, et qu’ils ne se sont pas quittés en très bon terme.

Avec de la chance, peut-être que je pourrais utiliser cette rivalité à mon avantage.

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Message par Claire Sazraêl Ven 23 Fév - 15:15

La nuit était déjà bien avancée lorsqu’elle ouvrit les yeux. Un rapide coup d’œil en direction de l’horloge, qui reposait sur une élégante table fleurie, indiquant bientôt minuit. L’heure à laquelle les gardes commençaient à relâcher leur attention, terrassés par une éreintante journée de service, et à laquelle les personnes parties en soirées n’étaient pas encore revenu. Exactement l’heure qu’elle espérait.
Lentement, son regard remonta vers la porte verrouillée, observant à travers le transparacier la vaste pièce qui se trouvait derrière. Comme prévu, aucune sentinelle n’avait été postée devant sa chambre ; la sécurité qui avait été intégrée à la porte et aux murs étant largement suffisante à leurs yeux. Qu’elle se contente simplement d’érafler la peinture, et les capteurs le détecterait aussitôt, prévenant le poste de garde au rez-de-chaussée. Selon tests qu’elle avait mené, et dont les marques étaient encore visibles sous la forme de trainées noircies, il ne le faudrait que trente secondes avant de débouler dans la chambre.

Mais elle n’avait pas l’intention de sortir par là.
D’un geste lent elle retira la couverture posée sur son corps, le reste de son corps. Par chance, personne n’avait remarqué qu’elle était partie se coucher avec ses vêtements de jour, une tunique noire légère munie d’un pantalon et d’un gilet, qui n’entravaient nullement ses mouvements. La tenue idéale pour ce qu’elle s’apprêtait à faire, ses bottes en cuir effleurant le sol avec légèreté sans provoquer le moindre bruit. Malgré cela, elle s’arrêta quelques secondes dès que ses pieds touchèrent le sol, tendant l’oreille.
Son geste était cependant inutile. Tout était calme dans cette pièce où elle se trouvait enfermée depuis des semaines. Seul le bruit régulier du datapad, un cadeau d’Adwith afin de l’occuper, venait troubler le silencieux religieux de l’endroit. Le ronronnement de l’appareil entrant en parfaite synchronisation avec celui du petit nexu qui reposait sur un coussin rouge, ses piquants dorsaux se soulevaient au rythme de sa respiration.
Rassurée, l’enfant put poursuivre, exécutant la première phase du plan qu’elle avait élaborée au cours des dernières semaines. Depuis en réalité que le sith roux lui avait fourni un sabre laser, avec l’espoir fou que cela calmerait ses envies d’évasion, et la mettrait en confiance. Après ce soir, il allait comprendre quelle bêtise il avait commis, la pensée du châtiment que Claire allait lui infliger traversant l’esprit d’Aya sans la faire hésiter une seule seconde. Derrière leurs belles apparences et leurs gentillesses feintes, les sith cachaient toujours de sombres intentions. Mais elle ne tomberait pas dans le piège.

Pas comme ses parents.

Sa détermination renforcée par cette pensée elle alluma le sabre laser, faisant apparaître dans un bourdonnement caractéristique une lame rouge ; ce soudain poids supplémentaire dans le creux de sa main manquant de lui faire perdre l’équilibre, la faisant reculer jusqu’à percuter le panier du nexu qui s’éveilla d’un seul coup, glapissant.
— Chut…silence Aivela ! » pria l’enfant en posant sa main sur la gueule du nexu, tentant d’étouffer le son. Ce qui lui valu un coup de langue affectif lorsque la créature reconnu sa maîtresse, ses jappements effrayés se transformant en une série de grognement joyeux tandis que sa queue se remuait en tout sens, anticipant le jeu auquel ils allaient s’adonner.
— Désolé ma grande, mais je dois retourner chez moi. Retourner sur Zakel. Tu comprends ?
Bien sur elle ne comprenait pas. Seule une série de ronronnement répondit à l’enfant qui tentait de la calmer, observant son propre visage dans les quatre yeux de la créature. Un visage marqué par le doute et la peur….
— Je n’ai pas peur. » répondit-t-elle aux reflets, d’une voix si peu convaincante qu’elle se força à répéter plus fermement « Je n’ai pas peur ! »
D’un bond brusque elle se remit debout, sa soudaine détermination effrayant le nexu qui partit se réfugier sous le lit.

— Je suis Aya Faurrel de Zakel, et je rentre chez moi. » déclara l’enfant qui en oublia toute prudence, sa voix s’élevant haute et forte comme pour lancer un défi à quelques ennemis invisibles.
Sans se retourner, ne voulant pas laisser à sa détermination passagère le temps de disparaitre, l’enfant alla jusqu’à la vitre. Le transparacier sifflant légèrement tandis que le sabre laser le traversait sans la moindre difficulté, découpant quatre lignes plus ou moins droites.
Deux minutes plus tard, et le carré de verre ainsi découpé bascula en arrière, allant se perdre de nombreux étages plus bas libérant un espace tout juste assez grand pour laisser passer la gamine. Une porte de sortie, une échappatoire suspendue à cent mètre au-dessus du sol. Et pourtant elle n’hésita pas plus d’une seconde avant de s’y engouffrer, ses pieds se posant délicatement sur la corniche alors qu’elle jetait un dernier regard vers le nexu qui l’observait de sous le lit.
— Au revoir ma grande.
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Message par Claire Sazraêl Jeu 1 Mar - 18:49

Vu d’ici, la ville n’en apparaissait que plus impressionnante. Ses nombreuses tours, qui s’élevaient en direction du ciel orageux, formant une muraille entre la cité et la tempête qui venait de la jungle. Comme un défi lancé contre la nature elle-même, Kaas City brillait de ses innombrables lumières artificielles et de ses immenses constructions, s’opposant à l’obscurité et aux ténèbres qui enveloppaient le reste de la planète. Peut-être êtes-ce la vraie symbolique que Vitiate et ses architectes avaient voulu créer en posant la première pierre ici, mille ans auparavant.
Si tel était bien le cas, ils avaient dû oublier que seuls les immeubles les plus hauts permettraient une telle vue. Des immeubles comme celui que longeait Aya.
Ses pieds posés sur la gouttière en métal lui longeaient la façade extérieure, la jeune fille avançait avec une prudence que sa célérité ne laissait pas deviner. Presque par instinct, ses mains allaient d’une prise à l’autre, lui permettant de se maintenir fermement contre le bâtiment malgré la pluie qui tombait rudement contre ses vêtements, et les bourrasques de vents qui menaçaient de l’emporter tel un fétu de paille.

* Aller, tu l’as déjà fait. Un pied, puis un autre. * Se répétait mentalement l’enfant, telle une prière silencieuse, une phrase porte chance qu’elle se répétait depuis des années. Depuis l’époque où, bien plus jeune qu’aujourd’hui, elle escaladait déjà sa demeure familiale sur Zakel. Ses escapades faisant enrager les serviteurs comme ses parents, ce qui ne l’empêchait jamais de recommencer malgré toutes les réprimandes du monde.
Comparé aux bâtiments titanesques de la Flèche, Kaas City n’avait rien d’impressionnant à ses yeux, seul le temps exécrable rendant l’excursion difficile. En une dizaine ses pieds l’avaient déjà porté jusqu’à une fenêtre voisine, qu’elle observa discrètement, penchant légèrement la tête à travers l’encadrement.
Heureusement pour elle, personne ne s’y trouvait. Comme prévu Claire n’était pas encore revenue de sa soirée, laissant sa chambre sa surveillance. Le seul endroit du complexe qui n’était pas équipé de caméra.
Souriant devant ce constat, la Zakelienne lâcha une de ses prises pour attraper le sabre laser d’Adwith, commençant à attaquer la fenêtre. Lentement, le laser découpa le transparacier aussi facilement qu’une feuille de papier. Mais contrairement à ce qu’elle avait fait dans sa propre chambre, la tâche était ici rendue ardue par les conditions de la planète. Le vent qui remontait en sifflant le long de l’immeuble l’obligeant à s’agripper de toutes ses forces sur sa maigre prise, ses doigts rendus glissants à cause de la pluie qui ne cessait de tomber en trombe.

Et finalement, ce qui devait arriver arriva.
Une rafale plus puissante que les autres vint soudainement s’engouffrer dans ses vêtements, faisant gonfler son gilet tel un parachute qui l’entrainait en arrière, en direction du vide. L’espace d’une fraction de seconde, elle se vit morte, le corps brisé au pied de la tour.
Mais presque aussitôt, ses réflexes reprirent le dessus. Sans prendre le temps de réfléchir elle abandonna son arme, le sabre laser encore allumé sombrant jusqu’au bas de la rue tandis que sa main désormais libre s’agrippait in extremis à l’encadrement de la fenêtre avant qu’elle ne bascule à son tour. Cette simple pensée faisant monter à ses lèvres une floppée de jurons qui aurait rendu fier un convoyer corellien.
* Ce n’est pas passé loin…. *
Les mains toujours fermement serrées sur ses maigres appuis, la gamine secoua la tête pour s’éclaircir les idées, faisant gicler les gouttes de pluies hors de sa chevelure brune. Plus qu’un effort. Un tout dernier effort, et elle serait enfin libre. Cette simple pensée, cet espoir qu’elle caressait depuis des semaines, lui permettant de surmonter sa peur. Fonçant son corps à bouger de nouveau, son pied droit se décollant de la gouttière pour frapper le transparacier déjà affaiblit par le sabre, et qui se fissura sous le choc. Un second coup, et une partie de la fenêtre vola en éclat, ouvrant une faille par laquelle elle se glissa d’une roulade, craignant l’espace d’un instant que son entrée fracassante n’attire l’attention.

Mais il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. La pièce, faiblement éclairée par la console qui continuait d’exécuter ses routines, brillant par son absence de réaction. Personne n’occupait le luxueux lit en bois de Kashyyyk et aux draps de soie noir, assez grand pour accueillir trois occupants. Personne entrain de méditer devant les sculptures de marbre blanc, représentant quelques formes géométriques complexes. Et guère plus de monde devant la table bleu-gris de Quadrillium, où reposaient quelques objets de valeur pour la maîtresse de maison.
Rassurée par ce constat, Aya put se relever lentement, réfléchissant à la suite. De ce qu’elle avait déduis par les conversations avec et entre les serviteurs, la chambre de la Sazraêl avait été spécialement pensée pour mener jusqu’à une terrasse où reposait toujours un speeder. Une sécurité, qui lui permettait de facilement s’échapper en cas d’attaque. Et pour elle-même, une aubaine sur laquelle elle avait construit tout son plan.
Mais son plan ne prenait pas en compte la perte du sabre laser donné par Adwith. Et sans arme elle n’irait pas bien loin, vu son gabarit une seule personne suffirait à l’arrêter. Heureusement elle se trouvait chez une sith, et pour ce genre de personne avoir toujours une arme non loin était un besoin vital.

Motivée par cette pensée, l’enfant commença à scruter la pièce. Aucun râtelier ou arme en apparence, mais cela ne voulait rien dire, la Sazraêl ayant très bien put les dissimuler. Dans la bibliothèque ? S’était peu probable, sa surface déjà surchargée de livres et de rouleaux ne laissant guère de place. Derrière l’un des tableaux accrochés au mur ? Non plus, cela aurait rendu l’accès trop difficile. Cela ne laissait comme solution que le bureau, et ses multiples tiroirs qu’Aya s’empressa de retourner.
De prime abord, le meuble ne contenait cependant rien de bien extraordinaire. Beaucoup de dossiers et de datapad, traitant des affaires en cours pour la maison Sazraêl : sites archéologiques, commerce d’esclave, tournoi. Le seul élément sortant un peu de l’ordinaire étant un médaillon en or qui s’ouvrit en deux lorsqu’elle s’en saisit sans ménagement, son petit holoprojecteur s’allumant pour présenter le portrait en couleur d’une jeune femme. Une sith, si il fallait en croire ses yeux, dont les longs cheveux rouges étaient noués en une longue natte, ses traits si semblable à ceux de Claire qu’Aya crue pendant un temps qu’il s’agissait de la même personne.
Qui était-elle ? Pourquoi la Sazraêl gardait-t-elle l’image d’une personne qui lui ressemblait tant ? Ces questions fusèrent dans son esprit, mais bien vite elles cessèrent, lorsqu’au fond d’un tiroir la Zakelienne découvrit ce qu’elle espérait tant : un sabre laser.
Et pas n’importe lequel. Son manche blanc et doré si caractéristique de l’Empire éternel aurait suffi pour lui mettre la puce à l’oreille, mais elle n’avait pas besoin de cela. Combien de fois avait-elle vue ce sabre laser brandit entre elle et une menace ? Combien de fois cette lame blanche, qui s’allumait à présent devant elle, avait-elle chassée les ombres qui l’effrayait tant ? Brandie entre les mains de celle qui l’avait gardée en sécurisée des mois durant avant d’être assassinée par les Asren et la Sazraêl.
Étrangement, le souvenir de Lazna ne lui procura si douleur ni colère. Ces émotions, qu’elle avait exprimée pendant si longtemps, ayant cessées de l’affecter. A moins que ce ne fut la tension du moment ? Qu’importe au final. D’un geste elle attacha le sabre laser de Lazna à sa ceinture, remplaçant celui d’Adwith, avant de se mettre en mouvement vers la porte qui glissa pour la laisser passer sans résistance. Un véritable boulevard s’ouvrant à elle jusqu’à la navette qui attendait sur son aire d’atterrissage.

Un chemin vers la liberté tant désirée.
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Message par Claire Sazraêl Mer 7 Mar - 17:02

— PAUVRE CRETIN !
Porté par une rage non contrôlée, le poing fermé s’écrasa contre la mâchoire de l’homme. Sans rechercher à résister d’une quelconque façon, celui-ci senti ses pieds décoller du sol, quelques instants avant de s’écrouler lourdement devant son agresseur. L’air, chassé de ses poumons en un souffle, venant agiter sa barbe rousse alors qu’il cherchait instinctivement à reprendre sa respiration. Cela s’avéra cependant plus difficile que d’habitude, un mince filet de sang coulant de son nez, tâchant le tapis qui recouvrait le parquet de la chambre.
Mais êtes encore une chambre ? Même un adolescent enragé n’aurait pu mettre une pièce dans un tel état. Et il ne s’agissait pas que du trou qui avait été fait dans l’une des fenêtres ; partout où il portait son regard tout n’était que destruction et désordre.
La table renversée gisait en deux morceaux, dont l’un avait fini dans la console qui crépitait encore de quelques étincelles, qui semblaient émettre comme un dernier râle d’agonie. Même le lit luxueux n’avait pas été épargné, ses draps trainant en désordre à travers la pièce, le sommier éventré en son centre par le lustre qui lui était directement tombé dessus. Comme si une tempête était venue pour mettre l’endroit sens dessus-dessous.
Et tempête il y avait bien eu en réalité. Un cyclone qui trouvait son œil juste devant lui, ses coups de pieds rythmés par les hurlements qui sortaient de sa gorge.
— IMBECILE ! PAUVRE SOUS MERDE ! QUAND JE PENSE QUE JE T’AI FAIT CONFIANCE ! J’AURAIS DU TE LAISSER CREVER DANS CETTE PRISON !
Cela durait à présent depuis plusieurs minutes maintenant. Les coups, les insultes, qui suivaient le déchainement de fureur avec lequel elle avait balayé la pièce. Fureur qui n’était pas encore parvenue à s’estomper, le visage de Claire déformé par la colère continuant de jurer avec son élégante tenue de soirée ; une robe de soie noire fendue au niveau des hanches, surmontée d’un décolleté à moitié le dissimuler par des nombreux morceaux de tissus qui tombaient et s’enroulaient à partir de ses épaules.
Face au reste de la pièce, une telle tenue semblait ne pas avoir sa place. Détonnant comparer aux meubles qui gisaient en tous sens, et aux tenues de souillon que portaient les deux esclaves qui tentaient de se faire toute petit. Une twi’lek et une mirialan, Creeta et Eleysan, qui depuis plusieurs minutes ne pouvaient qu’assister à la colère de leur maîtresse, espérant que celle-ci ne s’abatte pas sur elles.

Ce qui bien sûr ne tarda pas à se produire lorsque Claire se laissa enfin d’Adwith, laissant le sith roux se recoquiller sur le sol alors qu’elle tournait ses pupilles brûlantes de rage vers les deux non-humaines.
— Et toi ! » gronda-t-elle comme un orage sur le point d’exploser, pointant son index accusateur vers la mirialan qui devenait plus livide à chaque seconde « Je t’avais ordonné de la surveiller. De prendre soin d’elle comme tu l’aurais fait avec ta propre fille. »
— Madame, je ne pouvais pas…
— SILENCE ! Ferme-la ou bien je jure de te découper en morceaux. Quant à toi…Creeta. Quelle pitoyable excuse va tu essayer de me trouver ? N’as-tu donc aucune conscience de ce qui risque d’arriver maintenant qu’elle s’est enfuie. Du risque qu’elle cour en étant dans la nature ? DU RISQUE QUE NOUS COURRONS TOUS ! »
Ce n’était bien sûr pas une vraie question, et la twi’lek eut le bon sens de la reconnaître comme telle, préférant baisser les yeux docilement plutôt que de tenter d’argumenter comme sa camarade. Attendre que la fureur passe, voilà tout ce qu’elle pouvait faire pour le moment.
Et heureusement pour tous, elle n’eut pas à attendre longtemps. La porte de la pièce s’ouvrant soudainement pour laisser passer un homme dont l’uniforme de sous-officier était tâché de sueur, prouvant en plus de sa voix essoufflée de l’empressement qu’il avait eu pour venir ici.

— Excellence… » articula difficilement Kenntrav en tendant triomphalement un datapad « Nous l’avons localisé. »
Sans même un mot de gratitude, Claire alla aussitôt lui arracher le datapad des mains, sa colère balayée en un instant par cette nouvelle tant espérée.
— Comme Adwith le pensait, l’enfant n’a pas pensé à désactivée la balise du speeder. Miha a pu remonter le signal jusqu’à sa localisation actuelle, dans la jungle. » énonça Kenntrav en observant du coin de l’œil le sith se remettre debout.
— La jungle ? Tu veux dire qu’elle est encore à traverser cette vaste étendue ?
Elle n’eut pas à attendre la réponse pour comprendre que quelque chose n’allait pas. Le visage du sergent, qui devint soudain grave, suffisant pour qu’elle anticipe la réponse.
— A dire vrai, elle n’est pas au-dessus de la jungle, mais dans la jungle. La navette s’est faite tirer dessus par une patrouille.
— QUOI ?! » s’étrangla Claire, dont les vagues de fureur firent à nouveau trembler les deux esclaves « Pourquoi ont-ils fait cela ? »
— Des serviteurs ont signalé le vol avant de savoir qui se trouvait à l’intérieur. Vu qu’elle n’a pas répondu à leurs demandes de se rendre, la patrouille a appliqué la procédure standard et a ouvert le feu.
— L’envoyant s’écraser au milieu de la jungle… » compléta-t-elle à voix basse, ses yeux toujours fixé sur le datapad qui affichait une carte de l’endroit « A-t-on plus de nouvelles ? »
— Aucune pour le moment, mais j’ai déjà rassemblé une équipe de six gardes. Ils se rendront sur place dès que vous en aurez donné l’ordre.
— Oublie cela, j’irais seule.

Toute trace de colère ayant disparue, elle balaya l’assemblée de son regard orangé, comme pour les défier de remettre en cause sa décision. Et si son affirmation lui valut quelques haussements de sourcils, voir une légère inquiétude qui transparaissait sur le regard de Kenntrav, personne n’osa remettre en cause son ordre. Tous sachant par avance que cela serait inutile.
— Vous en avez tous déjà assez fait. Désormais je reprends les choses en mains.
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Message par Claire Sazraêl Lun 19 Mar - 19:47

Vu du sol, la jungle de Dromund Kaas était encore moins engageante que vu du ciel. Ses immenses arbres s’élevant si haut qu’ils en dissimulaient le ciel, donnant un sentiment d’oppression que les lianes et les bruits inquiétant ne faisaient que renforcer. Pas étonnant qu’en plus de mille ans l’Empire n’ait jamais réussit à dominer la nature de sa propre capitale, seule une absolue nécessité pouvant expliquer que quelqu’un se rende sur place.
Une absolue nécessitée, ou une absence de choix. Comme ce speeder qui avait soudain troublé la quiétude de ces lieux, brisant des arbres millénaires lorsqu’elle était rentrée à toute vitesse dans la jungle, allant s’écraser si violemment sur le sol que même les plus redoutables prédateurs avaient fuis. La coque pliée par l’impact, une fumée noire s’élevant de ce qui avait été autrefois son moteur, la navette ressemblaient à présent plus à un morceau de taule qu’au véhicule d’une civilisation avancée.
Et pourtant, malgré son piteux état, elle n’avait pas encore livrée tous ses secrets. Quelques minutes après son arrivée fracassante, la navette reprit vie. L’une de ses portes latérales coulissant lentement pour laisser passer une forme qui alla aussitôt s’étaler contre le sol. Une petite forme qui ne cessait de répéter en boucle les mêmes mots.
— Putain. Fait chier, fait chier, fait chier !
Sans chercher à retenir les jurons qui montaient à ses lèvres, la petite fille rampa lentement loin de la navette. Son visage noircit par la suie et ses cheveux en désordre la faisant ressemble davantage à une indigène d’un tribut reculée qu’à une noble ayant grandie sur la planète la plus évoluée de la galaxie.

Il fallut plusieurs minutes à Aya pour cesser enfin ses jurons, et retrouver ses esprits, faisant refluer la peur qu’elle avait subi lors du crash de la navette. Tentant d’imiter les techniques de Lazna elle régula sa propre respiration, s’imposant le calme. Analyser la situation, voilà la seule chose qui devait occuper son esprit pour le moment.
Malheureusement, l’analyse de sa situation ne lui apporta aucun réconfort. Elle possédait toujours le sabre laser de Lazna, toujours accroché à sa ceinture, mais il s’agissait bien là du seul point positif. La navette était irrécupérable, et la douleur que lui provoquait chaque mouvement de la jambe gauche lui indiqua avant même qu’elle ne les voit les nombreuses plaies dont elle avait hérité.
Un constat sans appel qui menaça pendant un temps de la faire céder. Des larmes, tant de rage que de douleur, montant à ses yeux, menaçant de la faire céder à tout moment. Seul un effort de volonté lui permettant de ne pas se mettre à pleurer comme l’enfant qu’elle était, les larmes coulant le long de ses joues sans parvenir à la faire céder. Tous ces mois passés à fuir, puis à survivre au milieu des sith, avaient réussis à la renforcer psychologiquement.
Comment les choses avaient-t-elles pu dégénérer à ce point ? Lentement, les souvenirs commencèrent à lui revenir : le vol du speeder, les deux chasseurs impériaux qui étaient sortis de la brume pour fondre sur elle, leurs transmissions pour exiger qu’elle s’identifie. Ce qu’elle avait été sur le point de faire, avant de se rendre compte qu’elle ne savait pas comment fonctionnaient les transmissions sur ce type d’appareil, cette simple méconnaissance lui valant d’être abattue comme n’importe quel ennemi.
Que faire maintenant ? Elle savait que le spatioport se trouvait à l’Est d’ici, et en temps normal elle aurait tenté sa chance en suivant la course du soleil. Mais s’était sous-estimer grandement le climat détestable de Dromund Kaas, dont les nuages sans cesse chargés de pluies venaient dissimuler le ciel. Ne faisait-il donc jamais beau sur cette planète ?

Mais alors que le désespoir commençait de nouveau à la gagner, un mouvement en périphérie de son champ de vision vint soudain balayer toute envie de se plaindre.
— Qui est là ? » hurla-t-elle d’une petite voix stridente, allumant le sabre laser dont le manche projeta une gerbe d’étincelles. Sans doute l’arme avait-elle été abimée durant le crash, menaçant elle aussi de l’abandonner. Mais pour le moment l’arme tenait encore bon, et la lame blanche vint éclairer les ombres.
Des créatures se tenaient juste là, en périphérie de la zone balayée par le crash du speeder. Des créatures qu’elle identifia au bout de quelques secondes, faisant remonter les maigres souvenirs de ses études sur la faune de Dromund Kaas. Des créatures massives, aux mâchoires remplies de crocs et aux griffes acérées, dont la couleur verte les rendait quasiment invisibles au sein de la jungle.
Des vignes de vignes. Une meute de trois individus, qui l’observaient de leurs regards avides.
— Sales bêtes…aller, ouste. DEGAGEZ !
Raffermissant sa prise sur la lame, s’y accrochant comme à une bouée de sauvetage, l’enfant agita en tout sens le sabre laser avec le vain esprit que cela suffirait à faire fuir les créatures.
Mais les chats de vignes étaient des prédateurs rusés et retords, qui avaient l’habitude d’affronter les sabres laser sur la planète capitale des sith. Si pour le moment ils se contentaient de garder leurs distances, sifflant devant la menace que représentait la lame blanche, cela ne constituait qu’un faible répit, un équilibre précaire qui risquait que s’effondrer à tout moment.

Et finalement, ce qui devait arriver arriva.
Plus déterminé que ses compagnons, l’un des prédateurs décida soudain de mettre fin à cette tension. Usant de ses puissantes pattes arrière, il bondit d’un seul coup sur l’enfant, parcourant d’un seul saut les cinq mètres qui les séparaient. L’intention de la bête aussi simple que claire : écraser littéralement sa proie sous son propre poids avant de la mettre en pièce avec sa puissante mâchoire.
Face à un habitant de Dromund Kaas, à un sith, cela aurait pu fonctionner sans soucis : un sith se serait porté en avant pour affronter la créature, et l’aurait payé de sa vie. Mais malgré les apparences Aya n’était pas un sith perdu au milieu de la jungle, et sa réaction fut l’exact inverse. Plutôt que de lutter elle céda aussitôt, sa détermination apparente s’écroulant face à la menace, la faisant reculer rapidement et trébucher en arrière.
Ce qui lui sauva la vie.
Accompagnant ainsi le mouvement de la créature, elle ne subit pas de plein fouet le saut qui aurait dut lui briser les épaules, ce dernier ne faisant qu’accélérer sa chute. Cependant, ce fut surtout la lame laser, qu’elle garda distraitement devant elle, qui lui sauva la vie. L’arme empalant la créature, l’arme faisant de tel dommages au prédateur que ce ne fut qu’un cadavre qui vint s’effondrer sur la Zakelienne.
Poussant un gémissement de douleur alors que le poids mort venait l’écraser, la réduisant à la plus totale incapacité alors que son corps se retrouvait immobilisé, Aya aurait put être facilement mise en pièce à ce moment-là. Mais par chance ou par coup du sort, les créatures survivantes ne tentèrent pas leur chance. Sentant l’odeur de la mort émaner de leur compagnon elles filèrent sans demander leur reste, laissant à l’enfant le temps de dégager lentement le corps qui lui pesait dessus.
Quelques minutes plus tard et elle fut de nouveau debout. Le corps meurtri par le choc reçu, mais sa détermination renforcée par le corps qui gisait à ses pieds et par la lame qui brillait dans sa main, chassant les ténèbres. Aussi désespérée que semblait être la situation, il restait encore de l’espoir.
— Aller, en route !
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Message par Claire Sazraêl Mer 28 Mar - 18:31

Pouvait-t-on imaginer pire endroit où se perdre ?
Lorsqu’elle était encore sur Zakel, à une époque qui semblait maintenant appartenir à une autre vie, ses précepteurs lui avait fait apprendre par cœur les noms d’horribles planètes. Oricon, noyée par le côté obscur. Tatooine, aux déserts infinis. Umbara, et les redoutables prédateurs qui se cachaient dans ses terres d’ombres. Mais à présent, elle mettait l’horrible jungle de Dromund Kaas loin devant toutes les autres.
Depuis combien de temps marchait-t-elle ? Impossible de le deviner. L’absence de soleil, sans cesse dissimulé sous les nuages orageux, venait brouiller toute notion du temps. Seuls les éclairs, le bruit fracassant de leur chute contre le sol, venaient donner un semblant de rythme à cette planète.
Cela aurait put être tout aussi bien des jours que des heures. La fatigue criante qu’elle ressentait dans chacun de ses muscles ne faisant rien pour améliorer les choses, venant encore plus brouiller son esprit et rendre impossible toute tentative de se repérer. Les rares moment de repos qu’elle avait essayé de prendre, souvent abritée dans le creux d’un arbre, se révélant totalement inefficace. Qu’importe la fatigue qu’elle ressentait, le bruit lourd des éclairs venait l’extirper de ses rêves, quand la détresse de sa situation ne l’empêchait pas de trouver le sommeil. Tout ce qu’elle pouvait faire, s’était avancer, encore et encore, en espérant atteindre le spatioport dont elle venait presque à douter de l’existence maintenant.

Cette jungle n’avait-t-elle donc pas de fin ?

Si seulement elle pouvait réussir à se restaurer un peu…mais il s’agissait là d’une douce utopie, et la Zakelienne le savait. Tiraillée par la faim et la soif, elle avait déjà tenté de les apaiser en puisant dans les ressources à sa portée. Mais la jungle se trouvait aussi peu charitable qu’accueillante : les fruits avaient un goût de poison, la forçant à recracher ce qu’elle venait d’avaler, tandis que l’eau était croupie, la rendant imbuvable.
Pour ne pas arranger les choses, sa blessure à la jambe ne cessait de se rappeler à son bon souvenir, la tiraillant de douleur. Puisant dans ses maigres connaissances, singeant des mouvements qu’elle avait vu autrefois, Aya avait déchirée une partie de ses vêtements afin de les nouer autour de la plaie, espérant ainsi empêcher tout saignement. Mais de toute évidence elle avait loupé son coup ; certes la plaie ne saignait plus, cependant il n’avait pas fallu longtemps avant qu’un pu blanc vienne remplacer le sang, et que la peau autour de la blessure ne commence à noircir.
Serrant les dents, elle avait pourtant refusée de s’arrêter pour tenter d’améliorer la situation. S’accrochant à l’espoir fou qu’elle parviendrait à s’extirper de ce cauchemar, l’enfant avait continuée à sa route. Sa main se renfermant parfois sur le sabre laser de Lazna qui pendait à sa ceinture, le simple contact avec cette arme suffisant à raffermir sa résolution et à lui donner un nouvel élan.
Mais plus le temps passait, et plus elle avait besoin de ce contact pour continuer à avancer.

* Aller * s’encouragea-t-elle encore une fois * Courage ma grande. Encore un petit effort, tu y es presque. *
Bien sûr, elle savait au fond d’elle-même qu’il s’agissait d’un mensonge. Il lui suffisait de la vue que lui offrait le petit promontoire sur lequel elle s’était hissée, observant la jungle qui continuait de s’étendre à l’infini. Une telle vision ne parvint cependant pas à lui faire baisser les bras, ne faisant que la couper quelques instants dans son élan alors qu’elle reprenait son souffle, abritée de la pluie qui tombait sans cesse par les feuilles d’un des immenses arbres de la forêt, étendant au loin le bruissement des oiseaux qui volaient au-dessus des arbres, ne s’inquiétant plus de leurs envolées soudaines qui la faisaient sursauter peu de temps auparavant.
Tel ne fut pourtant pas le cas de ce qu’elle sentie ensuite.
Au début, elle ne comprit pas pourquoi son corps se tendit soudainement. Aucun bruit suspect n’avait pourtant attiré son attention, et ses yeux couleur noisette n’avaient rien remarqué. Mais, poussé par une certaine forme d’instinct, son corps avait aussitôt réagit, la forçant à allumer le sabre laser blanc pour lutter contre une menace dont elle ignorait jusqu’à l’existence.
Loin de s’en surprendre, Aya accepta au contraire rapidement cet état de fait. Depuis son crash elle avait pu constater la dangerosité de la faune locale, portant sur le corps les traces de ses affrontements contre les prédateurs des lieux. Jusqu’à présent, le chat de vignes qu’elle avait tué avait été le plus téméraire de tous, la plupart des animaux tournant les talons en voyant l’éclat du sabre laser. Avec de la chance, cette nouvelle menace aurait la même réaction.

Il ne lui fallut pas longtemps pour le savoir. Quelques secondes après qu’elle ait dégainé son arme, une créature à l’apparence insectoïde émergea d’entre les arbres, convergeant vers elle dans un silence de mort. Ses yeux rouges, semblables à ceux d’une araignée, la fixant avec avidité tandis que ses mandibules frémissaient d’une excitation mal contenue, comme si la bête pouvait par avance savourer le goût de sa proie.
— Dégage ! » hurla l’enfant tout en agitant son sabre laser, répétant les mouvements et les paroles qu’elle avait fait tant de fois, s’y accrochant comme si les mots avaient gagné un pouvoir magique « Hors de ma vie avant que je ne te découpe en rondelles ! Oust ! »
Mais, sa chance avait fini par passer. Le peu de combativité dont elle pouvait encore faire preuve étant bien loin d’impressionner le Yozusk. Loin de s’enfuir comme les autres, il choisit au contraire de foncer sur sa proie, la gueule grande ouverte prête à déchiqueter l’enfant en deux. Seul le bond qu’Aya fit en arrière lui permettant de rester en vie, l’immense mâchoire ne se refermant que sur du vide.
Cependant, ce n’était là que reculer pour mieux sauter, son esquive la place dans une situation plus délicate encore. Littéralement au bord du ravin, un vide de plusieurs mètres plongeant sous ses pieds, elle n’avait pas plus profité de l’occasion pour porter une attaque à la créature. Et à présent celle-ci se trouvait encore plus en confiance, jugeant sa proie comme incapable de se défendre, repassant à l’assaut presque aussitôt après sa première attaque.
Ce fut là sa première erreur. A présent qu’elle n’avait nulle part où fuir celle-ci n’eut d’autre choix que de se jeter en avant, hurlant pour se donner du courage alors qu’elle allait à la rencontre de la créature, qui de toute évidence n’avait pas anticiper une telle réaction.
Puisant au plus profond de ses instincts, ne cherchant même plus à réfléchir, la Zakelienne plongeant alors que deux mandibules tentaient de se refermer sur elle, son esquive la faisant arriver dans les pieds de la créature. Un éclair blanc plus tard, et ses deux appendices du côté droit tombèrent sur le sol, la chair fumant à l’endroit où ils avaient été découpés. Ce qui malheureusement ne suffit pas à arrêter le Yozusk qui hurla de douleur, battant si bien le sol de ses immenses pattes qu’il en balaya l’enfant. L’une de ses griffes creusant une profonde entaille dans le bras d’Aya, lui faisant lâcher son sabre laser avant qu’un autre coup ne l’envoie rouler en arrière, juste au bord du ravin.
Sonnée, la gamine lutta pour rester conscience, sentant que le danger n’était pas encore passé. Et malheureusement, elle avait bien raison : loin de laisser son adversaire, le prédateur fonça de nouveau sur elle, ses immenses pâtes levées prêtes à l’écraser sous leur poids.
Morte de peur l’enfant ne put qu’observer la créature lui foncer dessus, son corps paralyser par la frayer l’empêchant de faire le moindre mouvement. Tout ce qu’elle pouvait faire s’était voir la créature s’avancer, encore et toujours, comblant rapidement la distance qui les séparait…avant de passer devant elle, allant continuer sa course dans le vide, tombant dans un hurlement où surprise et rage se disputaient la primauté.

* Qu’est-ce que…qu’est-ce qu’il vient de se passer ? *
Etait-il possible que la créature soit si bêtement qu’elle n’avait pas vu le ravin ? Non, cette hypothèse ne tenait pas la route. Quelque chose d’autre l’avait poussé en arrière, entrainant son corps vers cette chute mortelle. Quelque chose, ou bien quelqu’un.
La réponse ne tarda pas à se faire connaître. Quelques secondes seulement après la chute du Yozusk, une forme commença à émerger d’entre les arbres. Non pas une bête, mais un être humanoïde, dont l’armure autrefois brillante était salie de toute part par la boue et les restes de végétation ; le tissu noir qui descendant de sa gorge jusqu’aux hanches se trouvant déchiré en de nombreux endroits, preuve de l’empressement avec lequel cette personne avait traversée la jungle. Une personne dont les traits commençaient à se dessiner, révélant un visage relativement jeune, à moitié dissimulé par de longs cheveux blonds trempés par la pluie qui s’écoulait sans cesse sur cette planète.
Un visage qu’Aya ne connaissait que trop bien. Sa simple vue suffisant à la faire se remettre debout, sa main plongeant instinctivement vers sa ceinture…avant de se rappeler que son arme ne s’y trouvait plus.
— S’est ça que tu cherches ? » demanda Claire en attirant le sabre laser dans le creux de sa main, l’agitant devant le nez d’Aya.
— Quelle ingratitude : je viens de te sauver la vie, et on dirait que tu cherches déjà me sauter dessus.
En cela elle n’avait pas totalement tort. Constatant l’absence de son sabre, la Zakelienne avait levée ses petits poings devant elle, une lueur farouche brillant dans ses yeux alors qu’elle tentait d’arborer l’expression la plus menaçante possible. Ce qui aurait sans doute mieux fonctionné si elle n’était pas au bord de l’évanouissement, écrasée par la fatigue et par sa blessure au bras qui continuait de saigner.
— Il va falloir faire soigner cela. Aller, fini de jouer petite peste, tu m’as assez fait courir. Il est temps de rentrer.

Tout sembla se dérouler au ralenti.
Un caillou roula sous son pied dans un craquement. Aya vacilla puis tenta de retrouver l’équilibre. En vain.
La Sazraêl s’élança dans sa direction. La main levée, un hurlement sourd sur les lèvres alors que l’enfant basculait en arrière, vers le vide. La sith savait qu’elle n’aurait pas le temps d’invoquer la Force pour l’attirer à elle, pas plus qu’elle n’arriverait à temps pour sauver la fillette.
C’était impossible.
Et pourtant, elle y parvint.
Dans un dernier mouvement, Claire enroula Aya entre ses bras, telle une mère étreignant son enfant. L’impériale et la zakelienne tombant ensemble dans le vide.
Claire Sazraêl
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Message par Claire Sazraêl Dim 1 Avr - 18:44

Elles chutèrent ensemble. Enlacées l’une contre l’autre, les bras de l’adulte refermés autour de l’enfant comme un cocon protecteur, entrainées tête en bas dans une chute qui aurait été mortelle pour n’importe quel être.
Mais Claire n’était pas n’importe quel être. Elle était une sith, un être bénis par le don de la Force. Ses réflexes affutés au-delà du commun des mortels, elle invoqua cette puissance mystique pour ralentir leur chute tandis qu’elle vrillait son corps en dans un mouvement qui faillit lui briser la colonne vertébrale. Qu’importe, le résultat était atteint : le choc qui aurait dut leur briser la nuque ne percutant que son dos, protégé par l’armure intégrale qu’elle portait.
L’atterrissage n’en fut cependant pas plus doux. Sa faible maîtrise de la Force ne lui avait permis que de freiner la chute, non de la ralentir, et sans les plaques de duracier qui la protégeait, nul doute qu’elle se serait brisée comme une poupée contre le sol. A la place, seule son armure vint se fissurer, tandis que l’air s’échappait d’un seul coup de ses poumons, prit en tenaille entre le sol et le poids de l’enfant qu’elle avait ainsi protégée, la violence de l’atterrissage lui faisant perdre conscience.
Combien de temps ? A peine quelques secondes sans doute : rapidement ses réflexes de soldat reprirent le dessus. A la guerre, un soldat inconscient était un soldat mort, et son esprit la força instinctivement à sortir de sa léthargie. La faisant se redresser d’un seul coup, l’air affluant de nouveau dans ses poumons tandis qu’elle écarquillait les yeux en serrant son sabre, instinctivement prête à défendre chèrement sa vie.
Mais elle n’était pas au front, et aucune menace ne se laissait voir pour le moment. Ce premier constat lui permettant de se détendre une poignée de secondes, avant qu’une autre pensée n’émerge dans son esprit.

* Aya ! *

Elle n’eut pas longtemps à la chercher. L’enfant n’était pas loin, se tenant sur ses deux pieds, preuve que les efforts de Claire pour lui épargner la chute avaient payés, même si le filet de sang qui coulait de sa cuisse laissait deviner que ses plaies s’étaient rouvertes.
Cependant, la zakelienne ne semblait pas éprouver beaucoup de reconnaissance pour les efforts de la sith. Partie se réfugier à côté de la carcasse du Yozusk, elle arborait sur son visage une expression farouche de petit animal prit au piège, ses deux mains tendues agrippant le sabre laser de Lazna.
— Bon sang…une chose est sure, demain j’aurais des courbatures de partout. » déclama Claire autant pour l’enfant que pour elle-même, se remettant sur son séant comme si de rien n’était, semblant totalement ignorer la menace silencieuse qu’exprimait la posture d’Aya.
— Aller petite peste, la balade est terminée. Tu voulais prendre l’air, c’est chose faite, maintenant il est temps de retourner à la maison.
Mais son ton léger ne suffit pas à désarmer la situation. Et ce fut presque avec une certaine surprise qu’elle vit l’enfant allumer le sabre laser en réponse à son approche, la lame blanche surgissant en crépitant tandis qu’une nuée d’éclairs émergeaient du manche à moitié brisé.
— Attend attend…tu crois faire quoi là ?
Balayant de son visage l’expression détachée qu’elle tentait d’arborer jusque-là, Claire observa la lame avec une certaine méfiance. L’enfant oserait-elle s’en servir ? Jusque là cette simple pensée lui aurait semblée ridicule, mais à présent, avec cette évasion et la lueur qui brillait dans ses yeux…elle ne pouvait le dire. Mais puisqu’elle voulait jouer à cela, alors fort bien.
— Tu ferais mieux de ranger cela gamine » soupira Claire tout en allumant son propre sabre laser, la lame rouge se reflétant dans ses pupilles orangées, donnant à son visage une expression effrayante « Eteint ce sabre, avant que je vienne le chercher. Crois-moi, tu n’apprécierais pas. »
— Je ne reviendrais pas avec toi.
— Espèce de petite ingrate…tu ne vois donc pas que j’essaye simplement de te protéger.
— Je n’ai pas besoin de ta protection ! Tout ce que je veux, s’est rentrer chez moi.
— Comme s’est original…très bien, je vais donc te le répéter pour la centième fois : il n’y a plus de chez toi. Ouvre un peu les yeux ! Ta famille est morte, et plus personne ne sera là pour te protéger.
— Tout ça à cause des sith ! » hurla l’enfant à plein poumon, serrant si fort le manche de son arme que ses os commencèrent à blanchir « Parce que tu as… »
— Parce que j’ai tué Lazna » acheva Claire, soupirant profondément « Ça va, je crois que je commence à imprimer le discours depuis le temps.

Cela devenait si facile. Jouer le détachement, arborer un visage de neutralité parfaite face aux crimes qu’elle avait put commettre. Prétendre que ce qu’elle avait sacrifié pour obtenir du pouvoir, pour récupérer la maison Sazraêl, ne l’affectait aucunement. Comment Kenntrav appelait ça déjà ? Son « visage de parfaite sith » ? Celui qu’elle arborait si souvent à présent, au point que seuls les membres de sa maison pouvaient deviner qu’il ne s’agissait que d’une façade.
Et l’espace de quelques secondes, il sembla que son plan allait fonctionner. La perspective de devoir affronter un sith grignotant la détermination de l’enfant, la faisant reculer de quelques pas devant le danger imminent.
Mais bien sûr, s’était sans compter sur la chance de la Sazraêl.
A peine avait elle fait un pas en avant que son corps tout entier se figea, réagissant instinctivement plus vite que sa raison au murmure de la Force qui s’élevait en elle. Son sixième sens, qu’elle avait fini par totalement accepter, lui signalant qu’un danger approchait. Et sans même penser à le remettre en doute, s’y fiant totalement, la jeune femme pivota sur elle-même pour faire face.
Et cette fois encore, son instinct ne l’avait pas trompé.
Au début, ce ne fut qu’une vague présence dans la Force, que seule sa concentration lui permettait de percevoir. Mais rapidement, le danger commença à prendre une forme beaucoup plus concrète : ses pas lourds et puissants faisant trembler la terre, son souffle rauque arrivant aux oreilles de Claire, tandis que sa carrure immense émergeait d’entre les arbres, fixant de ses deux immenses yeux blancs la jeune sith. Un Jurgoran, un des pires prédateurs de Dromund Kaas.
* Oh, tu te fous de moi… *
Raffermissant la poigne qu’elle avait sur son sabre laser, la Sazraêl se mit en position, concentrant déjà son attention et ses pouvoirs pour le combat qui s’annonçait contre cette créature qui, non sans raison, était souvent décrite comme une des pires menaces qui existaient sur Dromund Kaas. Mais contre toute attente, l’assaut qu’elle attendait ne vint jamais, la créature se concentrant sur une toute autre proie.
Aussi intelligente qu’on le disait, le Jurgoran avait tout de suite décelé une victime bien moins dangereuse que la sith. Une victime qui l’observait sans y croire, autant fascinée que terrifiée par l’immense créature au regard hypnotique, son sabre laser à lame blanche négligemment abaisser vers le sol. Il n’en fallait pas plus. En une fraction de seconde la créature déplia son corps, ses pates puissantes la portant juste devant l’enfant tandis que son bras garnis de griffes s’abaissait sur l’enfant…avant de s’arrêter brutalement à quelques centimètres de son visage.
Claire était intervenue au dernier moment. Son pouvoir, subjugué par le flot d’émotion qu’elle éprouvait en cet instant, lui permettant d’agripper la créature, l’immobilisant temporairement. Un instant plus tard, et elle l’éjecta en arrière dans un hurlement de rage, attirant définitivement son attention.
— ALLEZ, VIENT ! C’EST MOI QUE TU VEUX !

La bravade ne fut pas inutile. Oubliant sa première proie, l’animal concentra toute son attention en direction de la sith, qui apparaissait à présent comme l’ennemi qu’il lui faudrait abattre avant toute chose. Et alors que la bête se tournait vers elle, Claire pouvait voir du coin de l’œil Aya tourner les talons, fuyant à travers la jungle.
* Même pas un mot de remerciement…petite peste. *
Soupirant intérieurement, la sith n’eut pourtant pas d’autre choix que de se mettre en garde, faisant face au Jurgoran qui rugissait de rage. Il était trop tard pour les regrets ou les insultes de toute façon, et penser qu’elle pourrait se lancer à la poursuite de l’enfant n’était qu’un rêve utopique. Tout ce qu’elle pouvait faire à présent, s’était de survivre à cette nouvelle bataille.

— Très bien sale bestiole. Dansons un peu tous les deux.
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Message par Claire Sazraêl Mer 4 Avr - 14:34

Cela n’avait rien d’une bataille honorable, d’un affrontement entre deux guerriers. Aucune tactique, aucune stratégie, rien que la force brute opposée à l’intelligence humaine et à la technologie. Un véritable affrontement de l’homme contre la nature, dans sa forme la plus basique.

Et de cela, Claire en avait bien conscience. Même si elles restaient réputées pour leur ruse et leur aspect vicieux, bien loin de la bêtise des rancors, les Jurgoran n’en restaient pas moins des bêtes. Des montagnes de muscles dont les griffes pouvaient sans peine la déchiqueter en deux malgré son armure et le sabre laser qu’elle tenait entre ses mains. Heureusement, elle avait un plan.
Demeurant étrangement calme, elle attendit patiemment que l’assaut vienne, que la bête charge avec toute la puissance de ses pates en un assaut frontal aussi violent qu’impression. Mais peu lui importait, elle était prête, n’attendant que cela pour agir.
Invoquant la Force, elle laissa sa puissance se déverser à travers la paume de sa main, frappant brutalement la créature qui en fut déconcentrée, cessant sans assaut et abaissant sa garde. Exactement ce qu’elle avait espéré ; ce faible moment de déconcentration lui permettant de bondir à sa rencontre, sa lame rouge tourbillonnant déjà en tout sens afin de découper l’animal.
Tel était l’avantage d’un sabre laser : pour peu que l’ennemi soit placé sur la défensive, son utilisateur ne craignait strictement rien, la lame servant tant comme un bouclier protecteur qu’une arme mortelle. Quelques coups bien ajustés, et son ennemi ne serait qu’un simple souvenir…ce que le Jurgoran sembla lui aussi comprendre instinctivement. Tentant au début d’esquiver les assauts, ressentant le danger d’une telle arme, il préféra rapidement bondir en arrière pour mettre une bonne distance entre lui et le sabre laser.
— Tu ne m’échappera pas aussi facilement ! » hurla la jeune femme en se jetant de nouveau vers lui, son arme déjà prête à porter l’estoc qui conclurait le combat.
Mais les Jurgoran n’avaient pas usurpés leur réputation de sournoiserie. Attendant que Claire se rapproche suffisamment, la bête se mit à pousser un long et puissant hurlement tout en frappant le sol de ses poings serrés, la force des coups se répercutant si bien dans le sol que Claire vacilla, stoppant elle aussi son assaut, répétant la scène qu’elle avait fait jouer à la créature qui à présent se jetait sur elle, les bras écartés comme s’il voulait l’étreindre.

Il ne fallait pas être un grand génie pour comprendre à quel point cela était dangereux. Qu’elle bloque un seul de ses bras, et l’autre aurait la voie libre pour la déchiqueter en deux…heureusement, elle avait un allié de poids dans ce duel : la Force, et les incroyables réflexes qu’elle lui octroyait, lui permettant de trouver instinctivement la solution.
Sautant au dernier moment pour esquiver l’attaque, Claire laissa les deux bras se refermer sur le vide tandis que tout son corps vrillait, gagnant en vitesse avant que sa lame ne s’abatte sur le torse de la bête, piquant en une estoc qui s’enfonça profondément dans la chair du Jurgoran qui poussa un hurlement de douleur.
Mais la victoire fut de courte durée.
Prise dans l’empressement du moment, elle n’avait pas réussi à bien ajuster son angle d’attaque. Plutôt que de percer au niveau du cœur, et d’occasionner ainsi des dommages mortels, son sabre était venu se planter en dessous de l’épaule, ne faisant guère mieux que d’énerver la créature qui à présent pouvait répliquer.
Et elle ne se gêna pas pour le faire. Totalement sans défense, la jeune sith ne put que subir le puissant coup de griffes sur son flanc, sentant toute la puissance du prédateur la frapper de plein fouet. Sans son armure, nul doute que l’attaque l’aurait aisément coupé en deux ; mais même les puissance plaques de duracier, qui se brisent sous le choc, ne purent empêcher les griffes de creuser trois épais sillons dans sa chair. Son corps s’envolant comme si elle n’était qu’un vulgaire jouet, alors s’écrouler sur le sol alors qu’un sang noir se déversait de sa plaie béante.
— Merde…merdre…

Pas question d’abandonner aussi facilement. Pas ici, pas aujourd’hui, pas simplement contre une créature de Dromund Kaas. Serrant les dents, la jeune femme tenta de se remettre debout, invoquant ses faibles connaissances dans ce domaine afin que la Force l’aide à surmonter sa douleur.
Mais s’était de toute façon peine perdue. La créature n’avait pas l’intention de la laisser faire, et alors que Claire commençait tout juste à se remettre à genoux ce dernier approchait déjà, sa main garnie de griffes prête à porter le coup fatal…qui ne vint jamais. S’immobilisant soudainement, la créature sembla presque hésiter quelques instants avant de pousser un nouveau hurlement de douleur, se débattant en tous sens.
* Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? *
Elle n’eut pas longtemps à attendre avant d’avoir la réponse, celle-ci se trouvant tout proche. Sur le dos du Jurgoran pour être précis, balancée au bout d’un sabre laser enfoncer jusqu’à la garde dans la chair de l’animal, tentant tant bien que mal de se maintenir malgré les secousses que l’enfant devait subir.
* Aya ?! *
Elle n’eut pas le temps de se remettre de sa surprise. Finalement éjectée par la puissance de la créature, l’enfant s’envola littéralement dans les airs, ayant tout juste le réflexe de renforcer sa poigne sur le sabre laser qui s’extirpa de la chair. Son vol plané la menant tout droit dans les bras de Claire, qui eut une grimace de douleur alors que ses plaies s’élargissaient suite au choc.
— Mais bordel, qu’est-ce que tu fais là gamine ?
— Bha, s’est assez évident non ?
Déjà surprise par le ton et les paroles de l’enfant, la sith ne le fut que d’autant plus lorsque la zakelienne sauta de ses bras, trémoussant son nez d’un air hautain.
— Cette jungle est sans fin, et sans quelqu’un pour m’amener jusqu’au spatioport je risque de tourner encore des jours avant de trouver mon chemin.
— Avant de trouver ton…oh toi…sale petite peste ! » cracha Claire, dont les paroles furent rendues peu crédibles par le mince sourire qui se dessinait sur son visage.

Cependant, l’heure des explications n’était pas encore venue. Lourdement blessé, le prédateur n’en restait pas moins debout, la douleur qui parcourait chacun de ses nerfs ne faisant qu’attiser d’autant plus sa rage.
— Chargeons nous déjà de ce problème. Je n’ai pas l’impression que cette créature va bien sagement repartir d’où elle vient.
Claire ne croyait sans doute pas si bien dire. Emporté par sa rage et sa douleur le Jurgora chargea les deux femmes qui levèrent leur sabre à l’unisson, prête à le mettre en morceau.
Mais il lui restait suffisamment d’intelligence pour comprendre qu’affronter deux ennemis en même temps aurait été suicidaire. Faisant d’amples mouvement afin de les séparer l’une de l’autres, les obligeants à reculer afin de ne pas se faire mettre en pièce, la créature concentra rapidement toute son attention sur Aya. Frappant vers l’enfant qui dut reculer afin de ne pas être submergée, parvenant à esquiver les assauts avec des réflexes qui forçaient l’admiration.
Cependant, cela ne durerait pas éternellement. Elle était seule à combattre, la blessure béante sur le flanc de Claire l’empêchant d’aller plus prêter main forte, ne lui permettant que d’observer. Regarder de loin Aya reculer en direction de l’épaisse forêt qui les cernaient de toute part, en une retraite qui restait contrôlée…et sans doute même volontaire.
* Pas idiote la gamine. *
En l’attirant vers les arbres, Aya avait clairement l’intention de l’emmener vers un terrain plus avantageux. Un espace où sa grande taille, et la puissance de ses assauts, deviendrait une gêne plus qu’autre chose face aux troncs centenaire. Mais cela ne restait qu’une idée de défense, et déjà un autre plan commençait à se former dans l’esprit de la sith.
Puisant dans la douleur afin d’attiser son lien avec la Force, elle commença à concentrer son pouvoir. Une première vague de puissant rongeant rapidement l’écorce de l’arbre devant lequel se trouvaient Aya et son adversaire, tandis que sa seconde main préparait déjà une attraction de Force sur l’enfant dès que l’arbre tomberait.
Et dans un premier temps, il semblait que son plan se déroulait sans accroc. Trop concentré sur son affrontement, le Jurgoran ne senti le danger que trop tard, se prenant l’arbre de plein fouet alors que Claire invoquait la Force pour attirer l’enfant…ou plutôt qu’elle essaya. Car loin d’attendre, la Zakelienne s’était jeté sur le côté à l’instant même où la sith avait invoquée la Force, se portant à ses côtés avec une expression de colère non contenue sur le visage.
— Hé ! T’as malade, tu veux me tuer ou quoi ?!
— Attend…comment est-ce que tu as pu savoir que…

Elle n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase. Déjà le Jurgoran se remettait debout dans un bruit de craquement sourd, déplaçant l’arbre sous lequel il s’était effondré.
— Oh là là…mais s’est immortel ce genre de bestiole ou quoi ?
— En tout cas une chose est sûre, s’est qu’on ne le tuera pas en restant sur des petites astuces comme celle-là. Ce qu’il faudrait, s’est lui infliger une blessure mortelle dont il ne pourra pas se remettre.
— Pour ça il faudrait un plan.
— Il se trouve heureusement que j’en ai un. Tu me fais confiance gamine.
— Non.
— Je l’aurais parié…
Elle ne vit bien sur pas le petit sourire amusé qui vint se dessiner sur le visage d’Aya, mais elle n’eut aucun mal à l’imaginer. L’adrénaline du combat, la nécessité de s’unir face à un ennemi commun, avaient provisoirement balayées toutes les rancœurs. Jusqu’à ce que le prédateur soit à terre, elles n’avaient d’autre choix que de se faire confiance l’une et l’autre. Et ce fut donc dans un même mouvement qu’elle se jetèrent en direction du Jurgoran.
Déjà très affaiblis par les nombreuses blessures subies, son instinct bestial prenant le pas sur son intelligence naturelle, ce dernier ne put réagir que comme une bête sauvage. Fonçant à leur rencontre en hurlant, ses deux membres ouverts en grand dans le but évident de se rabattre d’un coup, et de les prendre ainsi en tenaille.
Qu’importe, elles étaient prêtes.
Appliquant à la perfection son plan, Claire se baissa juste à temps pour éviter la pâte griffue, invoquant du même coup la Force pour projeter Aya en l’air comme dans un saut à la puissance démultipliée. Désormais, c’était la créature qui se retrouvait prise en tenaille, et les deux femmes n’avaient pas l’intention de le laisser s’en tirer.
D’un geste sec, Claire continua sa course, la lame couleur rouge tranchant les jambes de la créature qui poussa un hurlement de douleur tout en commençant à s’écrouler. Mais le coup de grâce restait encore à venir : agissant en parfaite synchronisation avec la Sazraêl, Aya se laissa tranquillement tomber sur le Jurgoran, abattant dans un mouvement rageux la lame couleur blanche dans le crâne de ce dernier.
Et cette fois-ci, nul hurlement de douleur ne vint suivre l’assaut. Aucun râle d’agonie alors que le prédateur s’étalait de tout son long, entrainant dans sa chute l’enfant qui partie en roulée boulée sur quelques mètres, sans dommage. Enfin, la créature était vaincue, et plus aucun danger ne venait les menacer.
Soupirant un grand coup, Claire put enfin se détendre. Laissant s’envoler les maigres forces qui l’avaient soutenue jusque-là, s’effondrant sur le sol, en sang
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Message par Claire Sazraêl Jeu 12 Avr - 12:07

Ils s’effondrèrent presque en même temps.
Dès l’instant où le Jurgoran chuta lourdement sur le sol, expirant son dernier souffle, Claire sentie son corps tout entier se relâcher. Les maigres forces qui avaient réussis à la maintenir sur ses deux jambes la faisant tomber à son tour sur le sol, l’envoyant s’adosser contre un arbre. Une seconde plus tard et tout ses sens, qui s’étaient maintenus afin qu’elle puisse combattre jusqu’au bout. L’odeur de la jungle qui l’entourait, le bruit que faisait le vent en passant dans les feuilles, le gout du sang dans sa bouche ; tout seulement disparaissait progressivement.
Seule demeurait la douleur. Une douleur perçante, aveuglante, qui venait submerger tout le reste. Une douleur dont le point d’orgue se trouvait sur son flanc, à l’endroit où un sang noir s’échappait des trois plaies béantes laissées par les griffes du Jurgoran. La main sur les blessures, tentant tant bien que mal de contenir le fluide vital, la sith n’aperçue que tardivement l’enfant qui s’était rapprocher d’elle, demeurant droite et fière malgré ses propres blessures.
Aucune réponse, aucune parole. Rien d’autre que l’enfant, dont la silhouette devenait de plus en plus floue tandis que Claire perdait des forces. Seul le bourdonnement d’un sabre laser qui s’alluma venant briser ce silence.
— Et bien…on dirais…que tu as finalement obtenue…ce que tu voulais. » soupira la sith en affichant un petit sourire amusé, articulant tant bien que mal malgré la douleur « Je suppose que s’est légitime. Très bien…fait le. Va. Tente ta chance. Va retrouver…ton chez toi. De toute façon…je ne suis plus en état…de te retenir. »

Toujours le même silence assourdissant. Ce silence pendant lequel elle pouvait presque entendre l’enfant réfléchir, sentir ses doigts se serrer autour du sabre laser de Lazna. Se dire que son assassin était si proche, si faible, qu’il suffisait d’un seul geste pour mettre fin à sa vie. Pour venger ce chevalier qui l’avait protégée, éduquée, élevée.
Et finalement, décidé de ne rien en faire.
— Tu l’as dit toi-même : sans aide je n’ai aucune chance de retrouver mon chemin dans cette jungle. Ma seule chance de m’en tirer s’est de rester avec quelqu’un qui connaisse la sortie de cet enfer.
— Et bien et bien…il semblerait que madame la petite peste se soit finalement rangée du côté de la raison.
— Ne commence pas à…
— C’est bon, inutile de directement monter sur tes grands chevaux. Comme tu le vois je ne suis pas en mesure de t’indiquer la sortie, et encore moins de t’y emmener. Cependant des renforts ne vont sans doute pas tarder à arriver, alors il nous suffit de rester ici bien sagement en attendant qu’ils nous trouvent. D’ici là…tu devrais panser cette blessure.
Quelque peu surprise, Aya observa la jeune sith déchirer une partie de sa tunique, arrachant la soie précieuse qui recouvrait les plaques de métal avant de lui en tendre un lambeau.
— Noue ça autour de ton bras, ça devrait stopper suffisamment l’hémorragie.
— Et toi ? Tu perds beaucoup de sang…
— Je n’ai pas suffisamment de tissu pour me faire un pansement » admit Claire avec un faible sourire « Et crois le ou non, j’ai déjà survécu à pire. Ce n’est pas encore aujourd’hui que je mourrais…sauf si tu te décides à utiliser ce sabre laser. »
Ecarquillant les yeux, Aya pencha la tête vers la lame blanche qui continuait de bourdonner, émettant par intermittence une nuée de petites étincelles, rappelant les dommages subis par l’arme. Confuse, elle éteignit aussitôt l’arme et récupéra le morceau de tissu, suivant à la lettre les instructions de Claire. Quelques minutes plus tard et toute trace d’hémorragie avait disparu, laissant les deux femmes retomber dans le silence.

Un silence pesant, froid, que seul venait interrompre le bruit du vent dans les arbres.

— Les renforts vont mettre du temps à arriver tu sais. Quelques heures au minimum. Tu ferais mieux de t’asseoir.
— Inutile. Je peux rester debout ! Contrairement à toi, je ne suis pas fatiguée !
— A ta guise.
Nouveau silence. Marqué par l’expression boudeuse de la Zakelienne, dont le petit nez retroussé vers le ciel venait marquer son agacement, telle une enfant pensant tout savoir mieux que tout le monde. Ce qui, en l’état actuel des choses, était bel et bien le cas.
Et comme à chaque fois, il ne fallut pas longtemps avant que sa détermination ne commence à flancher. Avant que la fatigue ne commence à se répandre dans son corps, mettant les muscles de ses jambes à rude épreuve. Une dizaine de minutes après avoir si fièrement refusée la proposition, Aya fini par céder, allant s’asseoir non loin de la Sazraêl.
— Tu peux t’approcher tu sais, je ne vais pas te manger.
— Je suis très bien où je suis.
— Très bien petite peste, fait comme bon te semble…ah, en parlant de manger…soit un nouveau prédateur approche, soit…
— C’est mon ventre, d’accord ? » admit l’enfant en rougissant légèrement « Je n’ai rien manger depuis hier soir. S’est normal d’avoir faim non ? »
— Toujours à t’énerver pour un rien n’est-ce pas ? Heureusement pour toi, j’ai quelque chose dans ma ceinture. Tiens, prend. Aller, inutile d’avoir peur, ce n’est pas empoisonné tu sais.
— Beurk ! Qu’est-ce que c’est ?
— Des barres nutritionnelles ; avec tous les nutriments nécessaires.
— S’est immonde. Qui peut avaler ce genre de chose ?
— Les soldats de l’armée impériale lorsqu’ils sont en mission, ainsi que les personnes pauvres quand elles ont assez de chance pour en récupérer. Que madame daigne à me pardonner, je n’ai rien d’autre au menu pour le moment. Mais si vous m’accorder un peu de temps je vais aller de ce pas chasser un gibier et vous le cuisiner d’après une recette ancestrale qui se transmet dans la famille depuis des générations. A moins que vous ne préfériez des fruits des bois préparés en gelée.
— Tu te moques de moi…
— Bravo, tu as deviné. Tu n’es pas si idiote que ça finalement. Aie !

Trop affaiblie, Claire n’avait pas pu esquivée le coup qu’Aya vint lui porter dans le torse, son petit poing cognant contre l’un de ses nombreux hématomes. Mais étrangement, ce fut davantage avec un petit rire qu’elle accueillit cet assaut, le coup restant au final porté avec bien peu de conviction.
— Ce n’est pas digne d’une dame ça, petite peste.
— Cesse de m’appeler comme ça ! » ronchonna l’enfant.
— Que je t’appelle comment ?
— "Petite peste". Pourquoi tu m’appelle sans cesse comme ça ?
— Parce que je suis une sith honnête, et en tant que tel je dis toujours la vérité…hé là ! Mais ça ne va pas recommencer ! Essaye encore une fois de me frapper et je te jure de trouver assez de force pour te mettre sur mes genoux et te flanquer la fessée de ta vie ! Si tu veux que je t’appelle autrement, il va falloir que tu fasses la même chose en m’appelant par mon nom.
— Mais je ne le connais même pas ! Sur Aringill ou Dromund Kaas, tout le monde ne faisait que t’appeler "dame Sazraêl".
— Ah…ceci explique cela. Et bien sache que je m’appelle Claire. Claire Crescent.
— Crescent ?
— Oui, c’était le nom que je portais avant de gagner celui des Sazraêl. Mais tu peux m’appeler "Claire", plus simplement. Heureuse de pouvoir enfin discuter avec toi, Aya.
A s’entendre parler ainsi, on aurait presque pu croire qu’il s’agissait de la première fois que les deux se rencontraient. Au final n’est-ce pas vraiment le cas ? Tout ce temps passé l’une à côté de l’autre, ces mois de méfiance et de défiance, où elles se voyaient l’une comme une géôlière et l’autre comme un problème à résoudre. Tout ce temps, et jamais elles n’avaient parlé en tout franchise. Chacune jouait son rôle, celui de la seigneur sith et celui de la princesse prisonnière, toutes deux ne se présentant qu’à travers ces apparences.
Mais tout ceci n’avait plus de raison d’être ici. Il n’y avait plus personne pour les observer, pour les juger. Pour la première fois, elles pouvaient se voir sans masque, tel qu’elles étaient réellement. Attendant l’une et l’autre sous la pluie battante de Dromund Kaas, sans masque, sans faux semblant.

— Si tu continue à bailler comme ça tu vas finir par te décrocher la mâchoire.
— S’est stupide, on ne peut pas se décrocher la mâchoire simplement en baillant.
— Tu aimes bien avoir raison n’est-ce pas ? Aller, cesse de faire l’imbécile et vient te reposer un peu. Aller, plus prêt jeune fille. Je sais que j’ai triste apparence à l’heure actuelle, mais je n’ai pas encore l’intention de te manger. Voilà…pose ta tête ici…aie ! Non, finalement pas ici, j’ai une autre plaie en dessous, plutôt là.
— S’est froid…
— Mon armure ? Ah ça, désolé mais je n’ai pas encore le pouvoir de faire apparaître un oreiller bien moelleux.
— Je ne risque pas de m’endormir ainsi… » grogna l’enfant, dont la voix se faisait déjà plus faible.
— Et je n’ai pas plus le pouvoir d’endormir les petites filles comme par magie.
— Comment faisait ta mère quand tu avais du mal à t’endormir ?
— Ma…
* Ma mère était une Jedi qui est restée prisonnière durant la majorité de ma vie. L’une des rares fois où je l’ai vue, s’était avant que des soldats impériaux ne la tue sous mes yeux. * Telle était la réponse qui lui traversa l’esprit l’espace d’un instant. Mais bien sûr, ce n’était clairement pas le genre de chose que l’enfant voulait entendre en cet instant.
— …Ma nourrice avait l’habitude de me chanter une berceuse lorsque j’avais du mal à m’endormir. Les paroles m’échappent, mais tu veux que je te la fredonne ?

C’est ainsi que le groupe de secours les retrouva bien plus tard. Aya endormie entre les bras de Claire, qui la berçait doucement en fredonnant une berceuse.


https://www.youtube.com/watch?v=RmcaoA-OPBc
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Message par Claire Sazraêl Mar 1 Mai - 11:11

Tout semblait si calme ici. Comme si chaque élément avait décidé de s’harmoniser afin de créer le cadre le plus apaisant qui soit.
Le bruit de la pluie qui tapait régulièrement contre les grandes vitres de transparacier, le vent qui venait siffler le long des murs noirs qui encadraient la pièce, le craquement des braises dans la cheminée réchauffant doucement la chambre…la respiration régulière de l’enfant et du petit nexus, tous deux endormis, dont les ronflements paisibles s’étaient callés en parfaite synchronisation.
Mais même cette scène ne pouvait parvenir à apaiser Claire. Son corps, sans cesse agité de mouvements inutile et incontrôlables, trahissant la nervosité qui l’animait. Pour la dixième fois depuis qu’elle était rentrée dans la chambre, la jeune sith se leva de la chaise pour aller se réchauffer devant la cheminée, sachant par avance que d’ici quelques minutes elle serait prise d’une irrésistible envie de bouger à nouveau.
Comme attirés par un aimant, ses pupilles orangés se tournèrent instinctivement vers l’une des tables collées le long du mur, observant à nouveau les deux objets qui s’y trouvaient. Une plaque de données, faite pour projeter des images aléatoirement, et un cristal bleu dont semblait s’élever un murmure à peine perceptible, signe de son lien avec la Force. Les objets que Darth Vixen avait utilisé sur le vaisseau pour confirmer la théorie de Claire.

Aya était sensible à la Force.

Mais êtes-ce si surprenant ?
En y repensant, cette confirmation ne venait qu’appuyer ce qu’elle avait déjà deviner depuis longtemps. Les réflexes impressionnants de l’enfant, sa capacité à se lier avec le nexus, la coordination dont elles avaient fait preuve dans la jungle, son bond sur le côté lorsque Claire avait invoqué la Force…tout cela avait petit à petit forgé en elle cette certitude. Et à présent qu’elle observait l’enfant, la jeune sith pouvait presque sentir l’aura de Force qui émanait d’elle, pourtant si subtil que cela en être presque imperceptible.
Mais alors pourquoi ? Pourquoi un tel acharnement contre elle ? Pourquoi les Asren avaient ils déployés de telles ressources pour s’emparer d’elle ?
Certainement pas à cause de son lien avec la Force. Même Claire, dont la sensibilité avait toujours été jugée comme relativement faible, semblait plus puissante que la jeune enfant à cet instant.
Pour la marier de force et récupérer les titres qu’elle détenait sur Zakel ? Cela ne pouvait pas plus coller ; tout le monde savait ce qu’avaient fait les Asren à la famille d’Aya, et à peine auraient ils posés le pied sur Zakel que l’administration de la planète leur tomberait dessus, annulant le mariage et réclamant leur tête en punition pour leurs actes.
Alors pourquoi ?
Pourquoi cette enfant, si paisible en cet instant, dont le petit corps se soulevait régulièrement au rythme de sa respiration, revêtait une telle importance ? Quel secret cachait-t-elle qui justifiait un tel bain de sang ? Demeurer autant dans l’ignorance avait de quoi la faire enrager, sa colère difficilement contenue brulant avec une telle intensité que le nexus se réveilla d’un seul coup, commençant à grogner en direction de Claire.

— Silence salle bête. » murmura la jeune sith en se penchant vers le nexus « Tu ne veux pas réveiller ta maîtresse non ? »
Mais rien n’y faisait. Infatigable, le nexus continuait de grogner, glapissant même quand la femme vint lui caresser le dos, tentant de l’apaiser. Ses quatre yeux fixant Claire dans un air de défi, telle un chien de garde se préparant à bondir sur un intru…
Et soudain elle comprit.
Ce n’était pas elle que fixait le nexus. Mais la personne derrière elle.

Réagissant sans même y réfléchir, son corps agissant sans l’intervention de son esprit, Claire roula sur le côté une seconde avant qu’une lame rouge ne s’abatte sur la position qu’elle occupait une seconde auparavant. Son rouler-bouler se terminant lorsqu’elle vint se remettre sur ses deux jambes, le sabre laser à sa ceinture tombant naturellement dans sa main, sa lame rouge éclairant la pièce…et l’assassin qui lui faisait face.
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Message par Claire Sazraêl Mar 29 Mai - 18:46

(Reprise de la chronique suite à une IRL assez chargée qui m’a obligé à la mettre en pause. Mes excuses pour cette longue coupure en pleine action).



Etrangement, aucune question habituelle ne vint émerger dans son esprit. Qui était l’assassin ? Comment était-il rentré ? Que faisaient les deux gardes de faction devant la porte ? Toutes ses questions devenaient sans importance face à la froide réalité des faits : l’homme était armé d’une double lame, et rien dans son attitude ne laissait suggérer qu’il ne comptait pas s’en servir.
Les dents serrées, sa main empoignant fermement son sabre laser, Claire eut à peine conscience qu’elle passait à l’attaque. Son esprit, forgé par des centaines de bataille, ordonnant à son corps sans même qu’elle en ait conscience. Sa lame virevoltant sur son flanc, laissant derrière elle une trainée rouge bourdonnante, prenant de la vitesse avant de s’abattre d’un coup sec sur l’assassin, illuminant l’esprit d’un instant le masque de métal qui dissimulait ses traits. Malheureusement, cela ne dura qu’un instant, et le coup qui aurait put fendre en deux n’importe quel être fut inefficace face à cet utilisateur de la Force.
Ramenant sa propre lame devant lui, l’homme, à moins que ce ne fut une femme ?, bloquant l’assaut de la sith qui s’immobilisa l’espace d’une seconde. Une seconde de battement qui aurait put lui être fatale, mais qui heureusement pour elle se transforma simplement en une volte suivit d’un coup de pied en pleine poitrine, l’envoyant voler quelques mètres en arrière, le souffle coupé.
Pourquoi son ennemi n’avait-il pas pressé son avantage ? Etes-ce car il n’avait pas pour objectif de la tuer ? Ou pour l’affaiblir avant de la mettre à mort ? Dans tous les cas, il dut rapidement s’en mordre les doigts.

A peine Claire avait-t-elle touchée le sol que la lourde porte en duracier derrière l’assassin s’ouvrit à la volée, laissant apparaître trois personnes. Creeta, tenant entre ses mains tremblantes un fusil blaster ramasser sur un garde, ses lekkus agités de spasmes. Zeesaan, portant la même tenue d’esclave que Creeta, dont le premier réflexe fut de se précipiter vers l’alarme ; et Ekars, dont la lame rouge déjà allumée éclairait son visage de Zabrak déjà prêt a en découdre.
Il n’eut pas à attendre longtemps.
Sentant le danger que représentaient cette menace dans son dos, l’assassin se jeta aussitôt sur Ekars, faisant virevolter son double sabre laser dans l’intention de tromper sa garde. Débarquant tout juste dans le combat, n’ayant pas encore eu le temps de concentrer ses esprits ou son attention, le Zakrak n’avait pas la moindre chance. Seule son épaisse armure le sauvant d’une mort certaine lorsque la lame piqua droit vers son cœur, faisant exploser la protection, le forçant à mettre genou à terre sous le choc.
Lors d’un duel cela aurait certainement marqué la fin du combat, l’assassin n’étant plus qu’à un mouvement de finir son adversaire. Mais heureusement, tel n’était pas le cas. Bien que mal ajusté, sonnant plus comme un tir de semonce, le trait que tira Creeta suffit à l’occuper l’espace d’un instant, assez pour qu’Ekars frappe vers le bas alors que Claire repartait à l’assaut, leurs deux attaques coinçant l’assaillant entre deux feux.

Alors, sans autre possibilité de s’échapper, ce dernier bondit en arrière. Révélant une fois de plus sa grande maîtrise de la Force, il concentra son pouvoir au creux de sa main avant d’atterrir brutalement sur le parquet de la chambre, déclenchant une véritable onde de choc que tous réussirent heureusement à supporter.
Tous, sauf Claire…
Déjà en l’air pour découper littéralement l’assaillant, la jeune sith fut propre balayée par l’onde de choc. N’ayant ni le temps ni la puissance pour créer une barrière suffisamment résistante, elle fut catapultée contre l’une des baies vitrées, fissurant le transparacier avant de s’écrouler misérablement sur le sol.
* Et merde…fait chier bordel. *
Laissant le flot de jurons traverser son esprit, luttant pour ne pas perdre conscience, elle ne put que percevoir au loin le bruit de la bataille qui se poursuivait. Des bruits de blaster et de sabres laser s’entrechoquant, un premier grognement étouffé sous un masque rapidement suivit par un autre hurlement de douleur ; tout cela ne lui parvenait que comme un faible écho de la réalité avant que sa conscience émerge enfin, la ramenant à la réalité.
Et force lui était de constater que les choses avaient bien changée pendant ses quelques secondes d’inconscience. L’assassin gisant un genou à terre, la lame rouge d’Ekars le transperçant au niveau du bassin. Un coup dont il s’était lui-même venger, abattant son propre sabre laser sur le zabrak, les deux se retrouvant ainsi bloqués dans une position où chacun s’était rendu coup pour coup.
Et Aya ? Un bref regard par-dessus les combattants suffit à la rassurer, voyant que Zeesaan s’en était personnellement occupé, entrainant avec lui l’enfant bien trop tétanisée par la peur pour seulement penser à hurler.
Parfait. Sans cet élément à devoir gérer, elle pouvait s’en donner à cœur joie. Rassembler ses forces et bondir en direction de l’assassin en un nouvel assaut qui mimait à l’exactitude l’ancien. Triomphant par avance, déjà persuadée de sa victoire facile contre cet ennemi déjà à terre, elle dut cependant bien vite déchanter.

Loin de se laisser faire, puisant dans sa douleur et sa rage un surplus de puissant, l’assassin n’eut qu’à tendre la main pour immobiliser la jeune femme en plein vol. Serrant autour de sa gorge une poigne invisible qui, lentement mais surement, commença à la faire suffoquer, refusant de céder malgré ses tentatives désespérées pour dresser un bouclier de Force.
Et sans les autres personnes présentes, sans doute cela aurait il signé la fin de son existence.
Mais heureusement, tel n’était pas le cas. Profitant de ce moment d’inattention de son adversaire, Ekars poussa un hurlement de rage pour rassembler les dernières forces qu’il lui restait. Surprenant l’assassin lui-même qui, avant même d’avoir put comprendre que la mort était venue, chuta sur le sol, séparé en deux verticalement. Sa mort libérant Claire qui tomba presque aussitôt, crachant et toussant alors que l’air revenait finalement dans ses poumons, arrivant en même temps que les gardes qui bien entendu n’arrivaient qu’après le combat.

— Dame Sazraêl ! Est-ce que tout va bien ?
— Je vais bien. Mais on ne peut pas en dire autant pour tout le monde ; ajouta-t-elle en voyant Ekars tenter péniblement de rester debout, la main posée sur la plaie béante qui lui traversait le corps de part en part.
Et encore, cela restait un faible prix à payer compte tenu des talents de l’assassin. Si le zabrak n’avait pas été là…cette simple idée suffisait à la faire frissonner, renforçant la pensée qu’elle avait eu peu de temps auparavant.
Il était vraiment temps pour elle de se débarrasser d’Aya.
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Message par Claire Sazraêl Lun 4 Juin - 18:30

— Je suis déçu mon frère. Je suis terriblement déçu.
Même avec la mauvaise qualité de la transmission, qui faisait grésiller la voix de l’hologramme, on ne pouvait se tromper sur le véritable sens de ses pensées. Le ton glacial derrière ses paroles était aussi inquiétant que les nuages qui assombrissent un ciel bleu, faisant craindre le moment où le fin verni de politesse volerait finalement en éclat.
Un genou à terre, les yeux fixés vers le sol, l’homme ne pouvait pas faire grand-chose. Sinon continuer de marquer son respect pour la personne en face de lui, via son expression humble et à cette posture qui lui était imposée. Une poigne invisible lui était tombée sur le dos dès le début de la transmission, et continuait encore maintenant de l’écraser sous son poing, tel le rappel de la différence qu’il y avait entre eux deux.
— Tu m’avais assuré que ton assassin ferait le travail convenablement ; que la Sazraêl serait morte et que l’enfant serait de nouveau sous notre contrôle. Or Mais non seulement cette sith est toujours en vie, mais en plus elle garde toujours Aya cachée hors de notre portée, alors que ton assassin lui a disparu.
— J’ai commis une erreur, c’est vrai. Mais laissez-moi m’en occuper personnellement, et cette fois-ci elle…
— Pour que tu échoues à ton tour et officialise notre implication ? rugit l’hologramme. Est-ce qu’à tout hasard tu serais devenu totalement idiot Teneb ? Nous sommes des Asren, et les Asren ne se comportent pas comme des imbéciles. Mais quand je t’entends, je me demande parfois si nous avons réellement le même père…
Combien de fois avait-il déjà entendu cette réflexion ? Combien de fois sa place de troisième fils avait-t-elle été utilisée pour le mettre plus bas que terre, rappelant qu’aux yeux de leur famille il n’était rien de plus qu’un exécutant, une personne qui jamais ne dirigerait ?
Et pourtant, cette fois-ci comme les précédentes, Teneb Asren ne répliqua que par un silence soumit devant son frère aîné.

Kaleb Asren, le seigneur du système Galaan et le dirigeant actuel de la maison Asren. Un seigneur sith qui ne connaissait nul rival, et certainement pas au sein de cette famille qu’il dirigeait d’une main ferme qui ne tolérait nulle contestation. Une personne qui, depuis toujours, ne manquait pas une seule occasion de l’humilier, la poigne invisible qu’il exerçait sur lui en cet instant n’étant que la moindre des humiliations qu’il lui faisait subir en cet instant.
Le pire aux yeux de Teneb, était l’endroit où il se trouvait à l’heure actuelle.
Une pièce miteuse, au sein d’une des banlieues les plus pauvres de Kaas City. Un lieu insalubre, dont les murs gris étaient tâchés de moisissure et d’auréoles dut à la pluie. Dont l’unique source de lumière provenait qu’une fenêtre bien trop exiguë et d’un plafonnier qui semblait sans cesse sur le point de rendre son dernier soupire. Un lieu que seule une cargaison de raps womps, embarqués involontairement sur un cargo en provenance de Tatooine, occupait avec lui.
Tel était le lieu qu’il occupait à présent depuis des mois. En punition imposée par son frère aîné, afin de se faire oublier suite à son duel contre Leanne Iv Jivan à la Tour du peuple. Dire que ce jour là il était passé si près de mourir…seule sa méfiance au dernier moment lui ayant évité de tomber totalement dans le piège que lui avait tendu la tsis, lui permettant de s’en tirer avec simplement un match nul et une belle blessure au niveau du torse.
Et dire qu’il était là à se morfondre dans ce lieu sinistre alors qu’il aurait put profiter de la capitale et de ses attractions. Peut-être même que Mazie…
— N’ai pas la folie de m’ignorer ! rugit la voix holographique alors qu’une nouvelle vague de Force venait agripper le jeune homme, le planquant face contre terre avec tant de puissance que son nez en émit un craquement sinistre alors qu’un filet de sang tombait le long de son visage.

— A cause de ton échec, la Sazraêl a accéléré ses plans.
— Et alors ? Zakel est en ruine depuis la chute de l’Empire éternel, et le nouveau gouvernement est incapable de lui donner la moindre information concernant cette enfant.
— Mais malheureusement pour nous, elle est moins stupide que toi. Trois agents de la maison Sazraêl ont été reçu il y a quelques jours sur Odessen, et tout laisse à penser qu’ils y étaient afin de récolter des informations concernant les membres restant de la famille Faurrel.


Le prix du pouvoir - Chapitre IV Screen10


— Les membres restant ? Je pensais que vous et Ravine les aviez tous massacrés lors du piège sur Aringill.
— Tous n’étaient pas sur Aringill lorsque le piège s’est refermé. L’un de ces membres était alors sur Zakel, et tout laisse à croire qu’il a réchappé au massacre de la flèche, lorsque la flotte éternelle est devenue folle.
— Alors s’est sans doute vers lui que la Sazraêl va ramener Aya !
— Quelle perspicacité…
La pique glissa sur lui sans l’atteindre, tant il était habitué aux humiliations que lui faisait subir son frère. Déjà son esprit s’était remis au travail, réfléchissant à toute vitesse à ce qu’impliquait ce changement de situation.
— Laissez moi les attaquer pendant le trajet monseigneur. Lorsqu’ils seront le plus faible.
— Patience mon frère, patience. Nos plans ont été contrariés, s’est vrai, mais il nous reste des cartes à jouer.
— Dans ce cas, qu’est-ce que nous allons faire ?
— Ce que notre famille fait de mieux ; répliqua le seigneur Asren en souriant ; anéantir tous nos ennemis.

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Message par Claire Sazraêl Ven 15 Juin - 16:24

Si le jour commençait tout juste à décliner sur la ville lorsque la navette sortie de l’hyperespace, ce fut avec la nuit que celle-ci amorça enfin sa descente, après bien des heures de procédure. Attendre dans ces conditions était une torture, mais l’alternative aurait été encore pire. Dire qu’il n’y a pas si longtemps cette planète était le centre de la galaxie. Aujourd’hui elle ne représentait plus que l’ombre de sa gloire passée.
Et pourtant, malgré cette déchéance, la vision avait de quoi vous couper le souffle.
— Par la Force…Aya, ton chez toi est vraiment magnifique.
Des hautes tours qui dépassaient même les plus haut grattes ciels de Coruscant. Des jardins capables de rivalisés avec ceux de Corellia. Une architecture aussi fonctionnelle que Dromund Kaas. S’était comme si un titan avait rassemblé les meilleures choses de la galaxie pour en faire une parfaite synthèse au sein de Zakel. Un monument qui avait survécu même au bombardement de la flotte éternelle.
— Accrochez-vous bien derrière, on amorça l’atterrissage.
Habituée depuis le temps au pilotage plus qu’aléatoire de Miha, Claire eut le bon sens de saisir une sangle avant que la navette ne fasse une brusque embarquée sur le côté. Mais même ce tour de manège, qui aurait autrefois réjouit Aya, ne parvint pas à lui arracher la moindre émotion. Depuis leur départ de Dromund Kaas l’enfant s’était murée dans un silence presque inquiétant, se renfermant de plus en plus sur elle-même tandis qu’ils s’approchaient de sa maison. Et quelle maison ! A travers le hublot Claire observait l’immense résidence des Faurrel se dessiner rapidement, afficher ses dômes et les angles harmonieux de ses nombreux bâtiments. Même l’aire d’atterrissage avait été pensée pour ne pas briser ce bel ensemble, dissimulée au sein d’un jardin vers lequel la navette descendait rapidement.
* Aller, il est temps d’en finir * soupira intérieurement la Sazraêl en ouvrant la porte de la navette, prête à faire le premier pas en direction du comité d’accueil qui s’avançait déjà à leur rencontre.

Mais elle ne fut en réalité pas la première à poser le pied sur la planète

Car avant même que l’appareil ne touche le sol, Aya s’était déjà glissée à l’extérieur, trompant la vigilance de Claire et des quelques gardes qui ne parvinrent pas à l’arrêter. Vive comme un chat, la gamine bondit sur l’herbe encore fraiche du jardin, courant en direction du maître des lieux qui s’avançait à leur rencontre.
— Oncle Owen, oncle owen ! » hurla l’enfant à moitié en pleure, trainant à sa suite le petit nexus qui s’était élancer à sa suite. Telle une enfant qui rentrait enfin à la maison, ce qui au final était bien le cas, Aya tomba dans les bras de l’homme à l’instant même où la navette finissait enfin sa descente.
Mais Aya était bien la seule à faire preuve d’autant de joie. Cette belle scène se retrouvant légèrement gâchée lorsqu’une dizaine de gardes en livrée or et noir s’avancèrent vers la navette dans un pas de cérémonie. La présence de leurs blaster ne semblant pas troubler l’enfant, mais suffisant aux gardes impériaux pour que ceux-ci se jettent à leurs tours sur leurs armes, prêts à en découdre.
— Du calme. » intima Claire « Du calme. S’ils voulaient nous tuer, nous serions déjà réduits à l’état de cendres. Miha, dix-sept, venez avec moi. Quant à vous autre, restez à garder la navette, je n’en aurais pas pour longtemps. »
Priant intérieurement pour ne pas se tromper dans son analyse, la jeune sith consentie enfin à descendre à la surface de la planète. Trainant à sa suite la twi’lek à la mine boudeuse et le droide qui, fidèle à lui-même, ne cessait de tourner sur lui-même en émettant quelques bips joyeux. Comme inconscient de la tension qui augmentait tandis que les gardes Zakeliens approchaient avec leur maître, ses mains solidement posées sur les épaules d’Aya.
— Seigneur Faurrel, c’est un plaisir de vous rencontrer. » commença la sith en inclinant le buste, comme elle l’aurait fait devant un autre seigneur sith. « Je suis… »
— Claire Sazraêl, matriarche de la maison Sazraêl. C’est bien cela ? »

Avant de venir, elle n’avait pas su à quoi s’attendre au sujet de cette homme. Mais à bien l’observait, Claire était à présent convaincue que si elle avait dû se le représenter, sa vision n’aurait pas été bien éloignée de la réalité.
A de nombreux égards, l’homme était en effet l’archétype même de l’aristocratie zakelien. Son port impeccable et ses cheveux blancs auraient put le faire se confondre avec quelques nobles de Serenno, si ce n’était l’extravagance de sa coupe et de sa barbe, enroulées en forme de spirales qui lui donnait un air presque comique. Sans parler de ses vêtements, surchargés de motifs dorés, qui rappelaient tout le clinquant propre à cette culture.
Mais le plus frappant demeurait l’expression qu’il adressait en cet instant à la sith. Un regard froid et hautain, tel celui d’un maître qui devait traiter avec un serviteur particulièrement dérangeant.
— S’est bien moi en effet. Je suis…
— Celle qui a tué Lazna Nillron ?
Pourquoi fallait-il qu’on lui remette toujours cela sur le tapis ? L’homme ne pouvait-il pas simplement se souvenir qu’elle venait de lui rendre sa nièce, au mépris du danger que cela représentait pour elle ? Non…bien sur cela était trop demander.
— En effet. C’était une adversaire valeureuse, et surtout un serviteur fidèle. Votre maison peut se vanter d’avoir eu quelqu’un d’aussi loyal.
— Son corps devra nous être rendu.
— Je prendrais les disposer pour que cela soit fait.
— Bien » approuva l’homme dans un hochement de tête aussi formel et glacial que leur conversation « Suivez-moi. Le trajet depuis l’empire des sith a dut être épuisant. Nous allons vous trouver des chambres, et demain à la première heure, vous pourrez repartir. »

" Et ne trainez pas chez moi plus que nécessaire " aurait-il put ajouter, mais l’homme était bien trop aristocratique pour se permettre un tel manquement à la plus élémentaire des politesses. Ce qui ne l’empêcha pas de laisser ses invités derrière lui tandis qu’il s’engouffrait déjà au sein de l’immense demeure, serrant fermement Aya près de lui.
Si près que personne, à part eux deux, n’entendit les quelques mots qu’ils échangèrent.
— Cette sith…est-ce qu’elle sait à propos de…
— Non tonton, rassure-toi. J’ai fait comme tu vous m’aviez dit, toi et papa : je n’en ai parlé à personne.
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Message par Claire Sazraêl Mer 27 Juin - 16:00

Malgré sa grande expérience des soirées mondaine, habituée aux repas à l’ambiance pesante face à des sith qui désiraient de toute évidence vous voir mourir, Claire n’avait jamais connue de repas aussi froid.
Depuis qu’elle était descende pour se joindre au maître des lieux, ni l’un ni l’autre n’avaient échangés plus que le minimum de paroles nécessaires. Seul le tintement des couverts en argents sur le service doré parvenait encore à rompre ce silence glacé qui pesait chaque seconde plus lourdement, au point que même Aya avait perdu l’aspect jovial qu’elle avait en retrouvant sa famille. L’enfant s’enfermant finalement dans un silence gêné, qui faisait davantage ressembler ce repas à des funérailles qu’à des retrouvailles.
— S’est une bien belle demeure que vous avez là, seigneur Faurrel. » tenta Claire, cherchant à nouveau à briser ce silence malaisant.
— En effet.
— Elle est depuis longtemps dans votre famille ?
— Elle appartient à ma famille depuis des générations. Mon frère et moi-même y jouions ensemble quand nous étions petit.
— Cela doit être un souvenir très heureux.
— Mais pas aussi vif que le souvenir de ma colère en apprenant sa mort.
* Et paf, encore un coup pour mes dents.  Combien de fois faudra-t-il que je t’explique que je ne suis pour rien dans sa mort espèce de vieux croulant ? * maudit la jeune femme intérieurement, tout en affichant un sourire de façade, les poings serrés autour de sa coupe dans l’espoir de contrôler la colère qui montait lentement en elle. Ne pouvait-il donc admettre tout ce qu’elle avait fait pour sa famille ? Les risques inconsidérés qu’elle avait prit afin de ramener Aya saine et sauve, loin des griffes de la famille Asren ?

— Vous semblez vexée dame Sazraêl. J’ignorais que les sith pouvait ressentir de telles choses.
— Vous ne savez de toute évidence pas grand-chose au sujet des sith, seigneur Faurrel.
— Je sais qu’ils sont indignes de confiance, et que derrières leurs sourires de façade ils attendent toujours une occasion pour vous poignarder dans le dos.
— Dois-je comprendre qu’à vos yeux je serais entrain de raser cette demeure un sabre à la main.
— Tout du moins je m’attends à ce que vous essayiez…
Ce fut là la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Ne pouvant plus contenir sa rage Claire sauta sur ses deux pieds, se dirigeant d’un pas lourd en direction d’Aya, dans une expression si menaçante que les gardes de la maison sortirent de leurs cachettes, leurs armes levés dans sa direction.
Mais avant qu’ils n’aient put tirer, la jeune femme s’était arrêtée. Un sourire satisfait sur les lèvres, elle déposa sa coupe pour saisir la gamine par les deux épaules, dans un geste qui pouvait être autant paternaliste que menaçant.
— Vos gardes sont bien lent, seigneur Faurrel. Croyez-moi, si j’avais voulu vous tuer, vous seriez étalé sans vie sur le sol. Mais heureusement pour vous tel n’est pas le cas. Et malgré ce que vous semblez croire, je n’ai jamais pris part au massacre de votre famille, ou tenté d’utiliser cette enfant afin de terminer ce que d’autres impériaux ont commencé. Je ne suis venu ici ni avec des intentions cachées, ni avec des complots en tête, mais simplement pour vous rendre votre nièce. Et quand je vous vois, seigneur Faurrel, j’en viendrais presque à regretter mon geste.

Bien sûr elle ne s’attendait pas à autre chose qu’au silence gêné qui vint conclure sa longue tirade, alimenté par le regard sombre du seigneur Faurrel et pas le canon des fusils blaster toujours braqués sur elle. Il fallut qu’elle relâche Aya, laissant la gamine vider d’une traite le contenu de son verre comme pour se calmer les nerfs, afin que le seigneur des lieux donne l’ordre silencieux d’abaisser les armes.
— Vous avez une langue bien pendue, dame Sazraêl. Mais il n’est guère avisé de venir me menacer dans ma propre demeure. Zakel n’est peut-être plus le tout puissant empire qu’il était autrefois, mais nous avons encore assez de puissance pour ne pas avoir peur de vos menaces. Cependant…
— Typique de Zakel : incapable de reconnaître vos erreurs.
— Cependant… » continua l’homme d’une voix lourde d’une colère contenue « Je reconnais que vos propos ne sont pas sans une certaine logique. Vous m’avez ramené ma nièce et pour ça je …
Claire n’eut jamais l’occasion de savoir de qu’était le vieil homme, car une fois de plus il coupa brutalement sa phrase. Mais cette fois-ci, ce n’était pas du fait de la sith.
Tombant de sa chaise, Aya s’était étalée sur le sol, attirant aussitôt à elle l’ensemble des personnes qui se trouvaient dans la pièce, se pressant autour de l’enfant, s’inquiétant des raisons de sa chute. Une raison qui ne fut pas longue à deviner, le verre renversé devant elle fournissant le premier indice, et la mine aussi empourprée que nauséeuse sur le visage de l’enfant finissait de vérifier la supposition.
* Petite idiote, elle a confondu nos deux verres * pensa Claire, en se maudissant intérieurement d’avoir laissé trainer son propre verre si proche d’Aya.
— Imbécile, vous ne nous pourriez donc pas faire attention ?
— C’est un accident, rien de plus.
— Voilà bien la réponse d’un sith ! Vous n’assumez jamais vos actes ! Je devrais vous faire chasser sur le champ, et ne jamais vous laisser revenir.
— Parfait ! » hurla Claire à son tour, sentant le côté obscur s’accumuler en elle, suppliant presque qu’elle le laisse se déchainer « J’en ai ma claque des Zakeliens et de leurs grands airs. Je m’en vais, et s’est avec grande joie que je ne vous verrais plus.
Non. Ce n’est pas la dernière fois que nous nous voyons.

Cette voix…à sa simple écoute, toute trace de conflit disparu immédiatement entre les deux personnes, laissant place à un sentiment de grande inquiétude alors qu’ils se tournaient vers Aya.
Car s’était bien elle qui, malgré son état, venait de prendre la parole. Mais quelque chose avait changé, au point de semer le doute dans leurs esprits. Car là où elle s’exprimait autrefois avec un vocabulaire et des intonations enfantine, la gamine parlait à présent d’une voix caverneuse, qui semblait résonner dans la pièce. Comme si quelque esprit s’était soudainement emparé de son corps, déversant ses sombres paroles.
Je t’ai vue Sazraêl. Tu reviendras ici, sabre au poing.
Courant à travers cette maison, sans tenir compte des cadavres laissés derrière toi.
Te trainant au milieu des hurlements et des suppliques jusqu’à ce qu’enfin, nous nous fassions de nouveau face.
Et alors, tu accompliras finalement ton destin…

— J’accomplirais mon…quoi ?
Mais elle n’obtint aucune réponse. Ayant finie de déverser ses paroles, l’enfant plongea dans l’inconscience, son corps tout entier se relâchant au rythme d’une lente respiration.
* Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? *
Sentant un frison glacé lui parcourir l’échine, elle n’avait pas besoin de regarder autour d’elle pour sentir le regard lourd et menaçant des Zakeliens sur ses épaules. Le faible bénéfice du doute qu’elle avait réussit à construire venant littéralement de voler en éclat en entendant les paroles de la gamine. Et ce fut donc sans surprise qu’elle entendit le maître des lieux lui parler d’une voix glaciale.
— Vous feriez mieux de partir.
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Message par Claire Sazraêl Jeu 28 Juin - 11:09

— Ca ne s’est pas très bien passé hein ?
— La ferme Miha. Pitié, pour une fois, la ferme.
Dire qu’elle n’était pas d’humeur à plaisanter aurait été un euphémisme. Leur départ de la demeure Faurrel ne s’était pas spécialement déroulé tel qu’elle se l’était représentée avant de venir sur Zakel. Effrayé par les paroles de l’enfant, le personnel n’avait pas ménagé ses efforts pour leur faire rapidement quitter les lieux, comme si leur simple présence était d’un seule coup devenue dangereuse. A peine une heure après avoir entendu les paroles d’Aya, la navette des Sazraêl reprenait déjà de l’altitude, gagnant l’atmosphère de la planète vers le point de saut le plus proche.
+ Maîtresse, vous ne devriez pas vous inquiéter autant. + intervint dix-sept, le petit droide se mettant comme à son habitude en vol stationnaire à côté de Claire + Ces gens sont des rustres. Toutes les règles de la bienséance leur interdisaient de vous chasser ainsi comme un vulgaire manant. +
— Ils étaient effrayés dix-sept. Les gens effrayés ont tout le temps des réactions exagérées.
+ Mais toute de même, tout cela pour une simple histoire de paroles délirantes à cause d’un excès d’alcool. Ils n’ont même pas jugé bon de vous laisser reprendre le petit nexus. +
— Aivela était un cadeau que j’avais fais à Aya. Et un cadeau ne se reprend pas.

Mais bien sûr, ce n’était pas cela qui occupait réellement son esprit. Car en dépit des paroles rassurantes du petit droide, les mots de l’enfant continuaient de la hanter.
Tu reviendras ici, sabre au poing.
Courant à travers cette maison, sans tenir compte des cadavres laissés derrière toi.
Te trainant au milieu des hurlements et des suppliques jusqu’à ce qu’enfin, nous nous fassions de nouveau face.
Etes-ce réellement là les paroles d’une enfant sous les effets de l’alcool ? Il aurait si simple d’accepter cette explication, de balayer toute cette affaire d’un revers de la main pour se concentrer sur les autres problèmes qui la pressait de toute part. Mais elle ne pouvait s’y résoudre.
Au sein d’elle-même quelque chose continuait de lui occuper l’esprit, lui interdisant de laisser derrière elle toute cette histoire. Pourquoi ?
Durant ces derniers mois, nombreux étaient ceux qui s’étaient étonnés de la lenteur de son action. Du temps qu’il lui avait fallut afin de prendre une décision aussi simple que de contacter la famille d’Aya et de leur rendre l’enfant, pour se débarrasser enfin du problème. Et si plusieurs avaient acceptés son explication logique, dut à la désorganisation totale de Zakel, plusieurs avaient au contraire suggérer que toute cela tenait en réalité à une décision de sa part. Une volonté inavouée de garder l’enfant auprès d’elle.
Et peut-être avaient ils raison. Peut-être qu’au fond d’elle-même, la Sazraêl avait fini par développé un certain attachement vis-à-vis de l’enfant. Après tout, n’avait-elle pas risquée sa propre vie dans la jungle pour la protéger ? Même aujourd’hui, il lui était difficile d’expliquer les raisons de son geste.
Sauf si…

— En tout cas, ils n’auront pas mis longtemps à vous remplacer ; excellence.
— Hein ? De quoi est-ce que tu parles Miha ?
— Regardez pas vous-même.
Intriguée, Claire s’avança jusqu’au poste de pilotage que la twi’lek occupait depuis leur décollage, lui permettant d’observer à travers le grande baie vitrée et les capteurs toute l’activité de la planète.
Et en effet, il n’avait pas fallu longtemps pour que la maison Faurrel reçoive de nouveau visiteurs. Passant juste derrière eux, une demi-douzaine de navette amorçaient leur descente en direction de la luxueuse demeure, leur vecteur d’approche de laissant planer aucun doute concernant leur destination.
— Enfoiré de vieillard.
+ Maîtresse ! +
— Je sais dix-sept, je sais. Une dame ne devrait pas…
+ Non maîtresse, pas cela ! Regardez les capteurs ! +
Surprise par le ton inquiet du droide, Claire n’eut pas besoin de regarder les capteurs pour comprendre.
Déjà les tirs de canons fusaient des navettes, transformant en brasier les défenses de la demeure qui n’eurent pas le temps de réagir à cette attaque si soudaine. En une poignée de secondes, le jardin si calme se transforma en un champ de feu au sein duquel les navettes atterrirent, déversant leur lot de guerriers qui ouvraient déjà le feu sur les quelques gardes qui arrivaient à leur rencontre.
— Bon sang » gémit Mïha, qui comme les autres observait la bataille sur un des écrans « Ils sont entrain de se faire massacrer. Pour un fois qu’on quitte un lieu avant que ça ne se mette à canarder… »
— Miha, zoom sur les navettes.
— Quoi ? Mais pourquoi ?
— Pas de questions, fait le !
Pressentant une catastrophe pire que celle qui se jouait sous ses yeux, Claire observa avec une patience difficile à maintenir l’écran zoomer vers la zone, révélant petit à petit les assaillants. Des personnes portant des armures impériales, un modèle amélioré loin des standards de l’armée, menés par un homme au double sabre laser rouge. Un homme qu’elle avait déjà rencontré, il y a des mois de cela, sur Aringill.
— Teneb Asren…
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Message par Claire Sazraêl Mar 10 Juil - 11:34

Son monde était en feu.
L’immense jardin qui menait à l’entrée, autrefois remplie de fleurs et de plantes ramenés des quatre coins de la galaxie, crachait de la fumée et des braises ; les flammes léchaient les murs en brique blanche, surchauffant les pierres et la résidence des Faurrel. De partout où elle tournait son attention, s’élevait un énorme vacarme, le vent charriant les échos d’une lutte à mort qui faisait trembler les vitres qui n’avaient pas été soufflées par une explosion.
Ils avaient été rapidement submergés. Attaqués au début de la nuit par un ennemi qu’ils n’attendaient pas, et qui ne faisait aucun quartier. Les assaillants avaient enfoncé par porte, et prit les postes de sécurité défendus par quelques gardes endormis et des serviteurs armés de simples blaster. Des guerriers en armure noir, équipés de fusils et de sabre laser, semaient à présent la mort parmi les défenseurs en fuite.
Aya sentit le serviteur qui l’avait emporté avec lui raffermira sa poigne sur son épaule, la pressant de se dépêcher. Sa voix, paniquée, ne cessant de répéter la même phrase : « Dépêchons ! Dépêchons ! ».
Mais il n’était guère facile pour elle de suivre le rythme. Le serviteur était un adulte, grand et élancé, et pour chaque pas qu’il faisait l’enfant devait en faire deux. Et ce n’était que le moindre de ses soucis : malgré les efforts des médecins suite au repas, les effets de l’alcool qu’elle avait involontairement but dans le verre de Claire se faisait encore sentir. Nauséeuse, la tête lourde, elle devait déployer de grands efforts pour ne pas vomir tout son estomac.

Une tâche rendue plus compliquée à chaque nouvelle pièce dans laquelle elle se faisait entrainer. Chaque nouvelle porte ouverte laissant découvrir son lot de cadavres. De serviteurs morts, la bouche ouverte et les yeux exorbités, leurs corps couverts de plaies sanglante ou encore fumante posés à côté des gardes censés les protégés. Malgré leur résistance héroïque, ils n’avaient rien pu faire devant la violence de leurs ennemies, balayés avant d’avoir put s’organiser. Et à présent la demeure était sans défense, livrée à ses ennemis.
— Par-là ! Ils n’ont pas encore du prendre le contrôle de la porte Nord !
Sans résistance, elle se laissa entraine. Sa tête si embrumée qu’elle parvenait tout juste à saisir quelques éléments de son environnement, l’effroi finissant de balayer le reste. Chaque secousse sur son épaule, chaque supplication d’aller plus vite, ne faisant que renforcer la peur qui meurtrissait son esprit, annihilant toute pensée logique, toute décision.
Tout autour, les flammes dansent sur les teintures, encadrant les fenêtres dont les vitres ont été soufflés par les explosions. Des tirs de blaster fusent dans les airs, leur sifflement se mêlant au hurlement des blessés et des agonisants. Derrière le dos d’Aya, le serviteur est soudain pris d’une toux rauque, crachant une salive rouge sur le visage de l’enfant.
La chute, le choc douloureux d’un corps d’adulte qui s’effondre sur elle, l’écrasant de tout son poids. Elle appel à l’aide, hurle, se débat, mais rien n’y fait. Le serviteur demeure inerte, un couteau planté au milieu du crâne, trônant au milieu d’une plaie sanglante. Dans un ultime effort teint de désespoir, elle parvient à faire rouler le corps sur le côté, reprenant sa respiration.

Et alors elle le voit.
Cette ombre au bout de la pièce. Un homme carapaçonné de noir, dont les deux pupilles orangées brillent sous le halo de son sabre rouge. Son regard fixé sur elle tandis qu’il avance dans sa direction, un sourire mauvais venant déformer sa mâchoire carrée.
La peur paralyse Aya. Une peur panique qui lui tord les entrailles et rend ses membres inertes, gelant son esprit et la fermant à tout le reste de son environnement. La seule chose qui existe encore, la seule chose qui compte encore, est la peur. Cette peur faite matérialisée sous la forme de cet homme qui poursuit inexorablement son avance vers elle, sa voix elle-même se déformant sous l’effet de la peur, sonnant à ses oreilles comme le ricanement d’un monstre tout droit sorti de ses pires cauchemars.
— Te voila enfin sale gamine. Tu peux te vanter de m’avoir fait courir ; mais à présent la traque est terminée.
* A l’aide * supplia intérieurement l’enfant, sentant les larmes couler sans retenue le long de ses joues alors que l’homme continuait de se rapprocher * Pourquoi personne ne vient à mon aide ? J’ai peur ! A l’aide ! *
Et comme pour répondre à sa supplique silencieuse, l’homme cessa soudain d’avancer.

A la grande surprise de l’enfant, l’homme s’immobilisa soudain. Ses doigts tendus à quelques centimètres à peine de son visage se figeant. Ses traits, autrefois assurés et arrogants, se tordant en une grimace médisante tandis que ses yeux orangés regardaient pas dessus l’épaule d’Aya. Sa nuque s’abaissant dans une parodie de salutations, que le ton ironique de sa voix ne faisait que renforcer.
— Dame Sazraêl. Comme d’habitude, votre présence vient illuminer le lieu où vous vous trouver.
— Seigneur Teneb Asren…
S’était bien elle. Vêtue de son armure de combat légère, son sabre laser rouge allumer illuminant un visage sévère qui répondait parfaitement à l’ironie de son interlocuteur.
— J’apprécie votre présence dame Sazraêl, mais il n’était pas nécessaire de vous déplacer. Comme vous le voyez, la situation est totalement sous contrôle, et je m’apprêtais justement à ramener cette enfant sur Aringill, où mon frère s’impatience de la voir revenir.
— Et si nous arrêtions de jouer ? » grogna Claire, dont la silhouette s’approcha rapidement de l’autre sith, passant au milieu des cadavres « Vous savez très bien que je ne suis pas venue pour vous prêter main forte. Pas plus que je ne peux vous laisser repartir avec cette enfant. »
— Quel dommage » rétorqua l’homme en secouant la tête, d’un air faussement blessé « Vous seriez vraiment prête à briser nos relations pour cette simple enfant ? »
— Je vais même les mettre en pièce.
La surprise, le silence…et enfin un grand rire. Un rire moqueur qui émergea de la gorge de Teneb tandis qu’il jetait sa nuque en arrière, amusé par les propos de Claire, barrant son regard avec la paume de sa main.
— Décidément vous tenez vraiment à elle. Vous…mon frère…vous tous vous faites une obsession sur cette enfant. Pourquoi ? Elle n’a pourtant rien de spécial ! Rien qui justifie l’intérêt que vous lui portez tous.
— Non…au contraire…

La voix à peine plus forte qu’un murmure, la jeune sith observait autour d’elle comme si elle découvrait tout juste son environnement. La petite fille qui la regardait de ses grands yeux marrons. Le sabre laser qu’elle tenait en main, illuminant la nuée de cadavres. Les hurlements et les suppliques qui résonnaient au loin.
Toutes ses choses dont elle avait déjà entendu la description.
Et soudain, toutes les pièces du puzzle se mirent en place.

— Cette enfant…peut voir l’avenir.
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Message par Claire Sazraêl Jeu 12 Juil - 18:05

S’était la seule explication logique.
La seule façon d’expliquer les étranges paroles d’Aya lorsqu’elle avait bu le verre d’alcool, passant dans un état second. La seule façon d’expliquer que ses paroles, qui semblaient si étrange sur le moment, prenaient corps en ce moment même sous leurs yeux.
Est-ce que les Asren étaient au courant ? Est-ce que Kaleb Asren avait, d’une façon ou d’une autre, découvert la vérité ? A mesure que les secondes s’écoulaient, Claire en acquit la certitude. Lire l’avenir avec une telle précision était un don rare, et beaucoup de chefs de famille étaient prêt à brûler des planètes entières pour l’acquérir. Que représentait le massacre d’une famille, Zakelienne qui plus est, en comparaison ?
— Lire l’avenir hein ? » fini par intervenir Teneb, qui à présent observait Aya sous un regard nouveau « Pas étonnant que mon frère souhaite t’avoir à ses côtés. Ce vieux salopard à toujours été obsédé par la collecte d’informations en tout genre. Mais une personne qui est capable de voir ce qui va se passer, ça vaut plus que tous les espions du monde. J’imagine d’ici sa tête lorsque que je vais te ramener sur Aringill… »

Si elle avait eu quelques espoirs de régler cela de façon pacifique, cet espoir venait de disparaître. De toute évidence le sith n’était pas prêt à abandonner sa quête, pas plus qu’elle ne voulait le laisser enlever à nouveau Aya. Alors, lentement, Claire remonta sa lame rouge devant elle, levant son sabre laser à la verticale au-dessus de sa tête en une garde typique de la forme V.
— Vous n’êtes pas prête à renoncer, n’est-ce pas ?
— Pas plus que vous.
— Quel dommage. Entre la vie d’une Zakelienne, d’une ennemie, et l’alliance avec une puissante famille de l’Empire, n’importe quelle noble aurait fait un autre choix.
— Je ne suis pas comme n’importe quel noble.
— Non en effet. La première fois que je vous ai vu, dans cette salle de balle sur Aringill, j’ai cru que vous aviez laisser votre passé derrière vous en même temps que votre ancien nom. Mais malgré les apparences que vous essayiez de donner, il y a encore en vous bien plus de Crescent que de Sazraêl.
Ponctuant sa phrase d’un ricanement moqueur, le seigneur Asren se mit en garde à son tour. Son double sabre laser positionner à l’horizontale le long de son corps, un petit sourire arrogant sur les lèvres tandis qu’il commençait à tourner autour de la jeune sith. Une approche extrêmement classique : tourner autour de son adversaire, laisser monter la tension avant de soudain surgir comme un diable de sa boite en comptant sur la vitesse.
Mais Teneb Asren n’avait rien de classique.
Trompant les attentes de Claire, il se contenta d’agiter sa main pour invoquer la Force qui vint le recouvrir comme un linceul. Son corps tout entier semblant onduler avant de finalement disparaître, tel un fantôme.
* Un voile de Force *
Voilà qui allait poser problème. Même si elle ferma aussitôt les yeux, tâchant de concentrer toute son attention à ressentir la Force, la jeune sith dut rapidement se rendre à l’évidence : son adversaire était très doué pour dissimuler ses traces. Bien plus en tout cas qu’elle ne l’était pour ressentir la présence des autres dans la Force. Totalement invisible, son ennemi pouvait à présent surgir de n’importe où, et la frapper avant même qu’elle n’ait eu le temps de réagir.

Heureusement, ce n’était pas la première fois qu’elle affrontait ce genre de personne. A dire vrai cela faisait même longtemps qu’elle se préparait à affronter ce genre de personne, au cas où Mortias, son assassin personnel, viendrait un jour à se retourner contre elle.
Et face à un tel adversaire, il n’y avait qu’une seule chose à faire.
Invoquant à son tour le pouvoir du côté obscur, la jeune fille ne l’utilisa cependant pas pour tenter de localiser son ennemi, tendant à la place son esprit en direction du brasier qui continuaient de dévorer les rideaux. Une seconde plus tard, et les flammes surgirent du foyer pour balayer l’espace entourant la jeune fille, telle un torrent de feu au milieu duquel se dessina finalement une silhouette qui gesticulait en tous sens.
— Chaud chaud chaud !
Bien sur le seigneur sith n’avait pas succombé aux flammes, cela aurait été trop beau, préférant à la place stopper son voile de Force pour dresser un bouclier contre lequel les flammes venaient s’écraser et mourir.
Qu’importe, elles avaient accompli leur tâche. A présent son adversaire était aussi visible que le nez au milieu de la figure, et Claire ne se fit pas prier pour presser sa chance. Bondissant sur son adversaire tout en abattant sa lame, toujours dressée au-dessus de sa tête, fouettant l’air en une série d’attaque gauche-droite qui visaient le bassin de son ennemi ; espérant l’emporter sous la vitesse furieuse de ses attaques.
Mais il en fut bien sur autrement. Teneb Asren était loin d’être un débutant, la propre lame venant à la rencontre de Claire, interceptant chacun de ses assauts.
Rapidement, le combat prit de la vitesse. Le Zez ‘kai de l’Asren s’opposant au Djem So de la Sazraêl, les trois lames rouges s’entrechoquant dans un bruit caractéristique du laser contre le laser, les coups s’échangeant à toute vitesse sans que l’un ou l’autre ne parvienne à prendre l’avantage.
— Pour une noble dame, vous n’êtes pas mauvaise avec un sabre laser.
— Je pourrais vous retourner le compliment, même si je suis un peu. On m’avait dit que vous aviez tenu tête à Leanne Iv Jivan, mais je constate que cette réputation est légèrement usurpée.
— Oh ? Voila qui sonne comme un défi.

Presque aussitôt, elle regretta de s’être laissée entrainée à la provocation. Elle avait, selon l’expression consacrée, vendue la peau du Wampa avant de l’avoir tué, et allait le payer très cher.
Affichant un sourire amusé, Teneb repassa à l’attaque. Ses coups, jusque-là callés sur le rythme de Claire, commençant petit à petit à prendre de la vitesse tandis que son propre corps se mettait à virevolter, esquiver, se tendre et se plier, accompagnant chaque mouvement de son sabre. Rapidement, ses attaques se firent plus rapides, plus foudroyante, cassant les rythmes et utilisant des angles de plus en plus improbables ; imposant son rythme à la jeune sith.
Forcée de ralentir son propre Djem So afin de ne pas se laisser entrainer dans une fulgurante contre-attaque, Claire fut bientôt obligée de passer à la défensive. Ses attaques se transformant en riposte et ses ripostes en simples parades, jusqu’à ce qu’enfin elle soit contrainte de reculer rapide, son sabre ne faisant que balayer l’air devant elle afin de regagner un peu d’espace. A chaque nouveau coup un pas en arrière, et à chaque nouveau pas en arrière un coup. Les esquives devenant une retraite, et la retraite devenant une déroute, la défense de la Sazraêl totalement submergée par la vitesse et la technicité de son adversaire.
Et ce qui devait arriver arriva. Lançant une fulgurante attaque sur le flanc droit de la jeune sith, appelant à une parade parfaitement exécutée, le sith stoppa brutalement son attaque pour attaque de l’autre côté en balançant sa jambe tendue sur l’armure adverse. Un coup indubitablement renforcé par la Force tant il était violent, percutant de plein fouet son ennemie qui, malgré l’armure, sentie ses côtes se fissurer sous le choc de l’impact.
Le souffle coupé, l’esprit embrumé, Claire tenta de réagir avec une contre-attaque, balançant son sabre en direction de Teneb. Ce qui, malheureusement, était précisément ce qu’il espérait : forçant de nouveau la synergie de son corps à changer brutalement, se propulsant en sens inverser d’une violente pression de son pied sur le sol, Teneb frappa. La seconde lame de son sabre remontant en un angle impeccable qui trancha autant le manche du sabre ennemi que l’armure qu’elle portait, tranchant le revêtement de Phrik comme du papier, creusant une nouvelle plaie dans le torse de la jeune femme qui s’écroula de tout son long sous le choc.
Seuls ses réflexes, hérités des dizaines de planètes sur lesquelles elle avait combattu, lui permirent de maintenir un semblant de conscience, malgré ses côtes fissurées et la plaie qui brulait sa chair. Une bien maigre victoire cependant : trop sonnée pour pouvoir réagir, elle ne put que pour voir la lame rouge adverse pointée vers son menton, en totale position de domination devant un Teneb Asren triomphant.
— Alors ? Vous abandonnez ou bien… ?
— Va crever !
— Pitoyables comme dernières paroles. » commenta le seigneur en levant sa lame, avant de l’abattre, le sabre laser s’abattant sur la tête de Claire.

Et loupa son crâne d’une bonne dizaine de centimètres.
A quoi jouait-il ? Etes-ce une marque de pitié ? Une façon de jouer une dernière fois avec elle avant de l’abattre ? Ces pensées traversèrent rapidement l’esprit de Claire avant de disparaître presque aussitôt en voyant l’expression du sith. Une expression presque aussi surprise que la sienne, qui laissa bientôt place à la colère froide.
— Sale petite…
Suivant le regard de son adversaire, elle comprit soudain que ce loupé n’avait rien de naturel. Dressée face à eux, le bras tendu, Aya était intervenue juste à temps. Parvenant à invoquer la Force pour la première fois de sa vie, projetant une poussée de Force sur le sabre, faible mais suffisante pour le détourner de son objectif.
Mais le plus admirable dans son attitude, était qu’elle ne fuyait pas. Malgré la colère qui pouvait se lire sur le visage de Teneb, malgré l’incroyable différence de pouvoir qui existait entre eux deux, Aya faisait face. Ayant allumé le sabre laser qu’elle portait à la ceinture, l’ancien sabre du chevalier qui avait donné sa vie pour elle, Lazna Nillron. Le halo blanc de l’arme semblant, durant un temps, reposer les ténèbres qui s’étaient emparés du domaine.
Malheureusement, cela ne dura qu’un temps.
Rassemblant son pouvoir sans le moindre effort, n’ayant qu’à puise dans la colère qu’il ressentait en cet instant, Teneb envoya une vague d’éclairs en direction de l’enfant. La nuée bleutée percutant le sabre laser blanc, qui durant quelques secondes parvint à contenir l’afflux de pouvoir, tremblant entre les mains de sa porteuse sans s’écrouler…durant un temps. Incapable de contenir l’immense puissance qui déferlait sur elle, la Zakelienne laissa soudain le sabre lui échapper des mains, laissant le champ libre aux éclairs qui la percutèrent de plein fouet, la soulevant du sol dans un long hurlement de douleur.
— Reste à ta place sale gamine. » ragea l’homme tout en maintenant le flot d’éclairs « Une fois que je me serais occupée de la Sazraêl, ce sera ton tour. A moins que je ne te tue ? »
* La tuer ? *
— A dire vrai je n’aime pas beaucoup mon frère, et l’idée même qu’il puisse connaître l’avenir n’a rien de très rassurant. Il faudrait donc mieux que je t’élimine.
* La tuer ? *
— Alors cesse de brailler sale gamine, et laisse-toi faire.
* La tuer… *
— Aller, encore quelques minutes et…
NON !

Un rugissement.
Il ne pouvait y avoir d’autre mot pour qualifier ce qui percuta leurs oreilles. Un rugissement bestial, d’une haine débridée qui sonnait aussi puissante que l’explosion du tonnerre dans le ciel, si éloigné du ton calme qu’arborait au quotidien la jeune fille.
Les paroles de Teneb avaient allumé quelque chose en elle. La simple idée de voir Aya mourir, la vue de son petit corps se tordant de douleur sous le flot des éclairs qui brulaient sa chair et ses os, avaient brisé quelque chose en elle. Les verrous de son esprit, forgés par la discipline de fer d’une vie passée au service de l’armée, explosant tous d’un seul coup.
La fatigue, la douleur, la peur ; et toutes les autres émotions ; se fondant en une unique pensée, une émotion si brulante qu’elle en éclipsait les autres :
La haine.
Une haine si violente, si sauvage, qu’elle ne pouvait se contenir dans un simple corps humain. Tel un animal brisant ses chaines elle réclamait à présent de sortir, surgissant des mains de Claire sous la forme d’un torrent de feu qui engloutir le seigneur Asren ; les flammes dévorant sa chair et déformant ses traits dans un long hurlement de douleur.

Et soudain, tout s’arrêta.
* Qu’est-ce que… *
D’un unique battement de cils, Claire commença à reprendre conscience. La surprise de voir ses mains enflammées faisant vaciller sa rage berserk, questionnant son esprit sur la façon dont elle parvenait à produire un tel phénomène. Et telle une enfant, la simple réflexion sur ce qu’elle était entrain de faire suffit à la faire échouer. Les flammes s’éteignant aussi vite qu’elle étaient apparue, ne gardant comme souvenir de leur passage que les marques de brulure sur l’armure d’un Teneb Asren qui avait bien perdu de sa superbe.
— Sale garce ! Vous aviez bien caché votre jeu hein ?
Il n’était plus question de rire : l’espace de quelques secondes elle avait réellement réussit à le mettre en danger, lui infligeant des blessures dont il aurait du mal à se remettre. Heureusement cette attaque l’avait autant surpris que lui, la plaçant dans une torpeur qu’il n’était pas difficile d’exploiter.
Un premier coup de pied à la mâchoire suffit à l’envoyer de nouveau au tapis. Et à peine eut elle touchée le sol que les coups reprirent. Violents, implacable, chavirant la haine et la colère du seigneur. Des coups de pied qui frappaient sans relâche les côtes déjà fissurées et les plaies encore vives de la jeune sith, dont la bouche crachant dans des hurlements de douleur que du sang. Son agonie se prolongeant, au plus grand plaisir du seigneur Asren.

Et tel fut son erreur.

Emporté par sa colère, il ne remarqua pas que son ennemi encaissait les coups sans faillir.
Plongé dans sa haine, il ne senti pas la Force qu’elle canalisait en direction d’Aya.
Sûr de lui, il ne fit pas attention au sabre laser qui s’élevait dans son dos.
Tout cela, il ne le remarqua que trop tard.

Lorsque la sabre laser blanc de Lazna fonça soudain dans son dos, et le traversa de part en part.
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Message par Claire Sazraêl Sam 14 Juil - 14:17

Le visage tordu par la surprise autant que par la douleur, ses pupilles orangées baissées sur la lame blanche qui ressortait de son torse, Teneb demeura figé. Le dernier mouvement, qui aurait dut mettre un terme à la vie de Claire, restant comme suspendu dans le temps, incertain.
Et finalement, le coup ne vint jamais.
Terrassé par cette attaque fulgurante, le sith tomba à genou devant la jeune sith. Son sabre laser glissant de ses doigts désormais sans aucune force, la double lame rouge mourant en même temps que ses espoirs de victoire. Et pourtant, malgré la profonde blessure qui lui perforait le corps, le seigneur Asren refusait encore de mourir. Sa respiration était lente, difficile, lui arrachant régulièrement une gerbe de sang. Mais elle n’en demeurait pas moins bien réelle, le raccrochant une étincelle de vie qui continuait de briller.
Les rumeurs à son sujet n’étaient donc pas exagérées. Les échos de son combat contre Leanne Iv Jivan, au cours duquel il se serait lui-même jeté sur la lame de son adversaire pour remporter la victoire, avaient toujours semblé n’être que des fables faites pour impressionner les imbéciles. Mais à présent qu’elle le voyait, s’accrochant à la vie avec une détermination remarquable, Claire commençait à réviser son jugement.
— Par ici ! Elle n’a pas pu aller bien loin !
Emergeant de sa rêverie, Claire réalisa soudain que ses ennuis n’étaient pas encore terminés. La demeure des Faurrel restait en état de siège, et les assaillants ne se limitaient pas au sith qui était à genou devant elle, se rapprochant à grand pas de sa position.
Sans autre arme à sa disposition elle récupéra l’arme de Lazna, extirpant le sabre laser du corps de Teneb juste à temps pour se mettre en garde. Une poignée de seconde plus tard, et six soldats en armures noirs surgirent dans la pièce, leurs armes instinctivement dirigées contre elle avant même qu’ils ne voient leur maître à ses pieds.
— Seigneur Asren !
Six soldats…en d’autres circonstances elle aurait pu tenter le défi, mais pas ici. Pas face à six adversaires visiblement très bien entrainés. Pas avec les blessures et la fatigue qui mettaient son corps à rude épreuve. Si elle livrait bataille ici, peut-être qu’elle parviendrait à en abattre un ou deux, mais au final, elle serait submergée. Un seul chemin restait encore libre pour remporter la victoire.

— N’avancez pas plus ! » hurla Claire en se redressant, tâchant d’avoir l’air aussi redoutable que possible en plaçant son sabre sous la gorge de Teneb « Si un seul d’entre vous fait encore un pas en avant, c’est une tête que vous ramènerez sur Aringill. Et je doute que Kaleb Asren accueillera à bras ouvert ceux qui raméneront le corps de son frère. »
S’il y avait bien une chose que partageaient tous les impériaux, c’était la crainte de subir la colère d’un seigneur sith. Et fort heureusement, ceux-ci ne faisaient pas exception : un vent de doute balayant l’escouade, les blaster tremblant légèrement entre leurs mains tandis qu’ils considéraient la situation.
— A votre place je prendrais rapidement une décision. Vous entendez les bruits de pas tout autour de nous ? Même si vous avez balayé les défenses des Asren nous sommes sur Zakel ici, non sur Dromund Kaas. A votre avis, combien de temps reste-t-il avant que des renforts n’affluent de partout et vous prenne au piège ?
— Nous vous auront tué avant !
— Mais pas avant que j’aie tué votre seigneur, et que vous ayez perdu un temps précieux. Si vous faites ça, alors nous mourrons tous ici…et pour ma part j’ai vu assez de sang couler aujourd’hui.
Un dernier instant d’hésitation, un ultime moment de doute, et Claire éteignit son arme. Abaissant à la surprise générale la seule chose qui empêchait les assaillants de la tuer.
— Donnez moi votre parole que vous partirez, et je ne tenterais rien pour vous arrêter.
— Notre parole… » crachant Teneb dans une gerbe de sang, un sourire ironique sur les lèvres « La parole des Asren ne vaut plus rien depuis le massacre des Faurrel au sein de notre propre maison. »
— S’est vrai. Mais Il s’agit de l’acte de votre frère, et je ne pense pas que vous êtes comme lui ; malgré votre volonté de faire croire l’inverse.
— Décidément, vous êtes pleine de surprise…

Dans un petit sourire où moquerie et amusement se disputaient la primauté, Teneb abaissa lentement sa main, faisant signe à ses hommes de retenir leur feu. Hésitant, craignant de toute évidence une tromperie en provenance de la jeune sith, les assaillants finirent par céder. Abaissant leurs armes avant que deux d’entre eux ne vienne chercher leur seigneur, l’agrippant chacun par un bras avant de l’emmener avec eux, presque surpris de voir leur adversaire tenir parole.
— Vous avez bien conscience que tout cela ne servira à rien n’est-ce pas ?
Malgré son état pitoyable, et la menace des renforts qui approchaient, Teneb fit signe à ses soldats d’attendre. Ignorant les gestes qui trahissaient leur angoisse, son attention entièrement tournée en direction de Claire.
— Il y aura toujours quelqu’un pour convoiter son pouvoir. Mon frère, un autre sith, des jedi…cette maison ne sera pas capable de les arrêter. Serez vous toujours là pour les arrêter ?
— Non. » dut elle admettre à contre cœur.
— Non en effet. Alors comment comptez-vous la protéger ?
— Je… » hésita Claire, tournant son regard vers Aya qui l’observait également.
Que pouvait-elle faire ? Comment la protéger face à toutes ces menaces qui ne manqueraient pas de s’abattre sur elle ?

Il n’existait qu’une seule réponse.

— Je la formerait…
Murmurant à peine cette affirmation, elle semblait encore hésiter, comme si les paroles qui avaient traversées ses lèvres n’étaient pas les siennes. Mais tandis que son regard orangé fixait les grand yeux marrons d’Aya, une résolution nouvelle commença à émerger dans son esprit. Gagnant en puissance jusqu’à finalement enflammer son cœur, appuyant ses paroles d’une assurance qu’elle n’avait plus ressentie depuis longtemps.
— Je la formerait plus durement que toute autre personne avant elle. Cinq fois plus durement. Dix fois plus durement. Jusqu’à ce que même moi elle me surpasse. Jusqu’à ce qu’elle soit assez forte pour nous surpasser tous.
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Message par Claire Sazraêl Dim 15 Juil - 11:06

L’heure du départ était venue.
Formant en une petite foule, tous les gens de la maison s’étaient rassemblés devant l’arche brisée qui formait autrefois l’entrée de la luxueuse demeure. Partout autour d’eux, les signes de la bataille qui avait eu lieu se laissaient voir : les fenêtres dont les vitres avaient volé en éclats, les murs noircis par les flammes, les blessures qui recouvraient une grande partie des serviteurs, l’absence sinistre de la majorité des gardes qui avaient payés de leur vie cet assaut.
Et pourtant, l’ambiance n’était pas à la colère ou au recueillement.
Si un sentiment devait dominer, cela aurait été la mélancolie. De voir cette enfant, que tous connaissaient depuis son premier jour, les quitter si vite pour repartir vers le territoire impérial. Pourtant, aucun de ceux présent ici ne parvenait à vraiment regretter ce départ, tant il sonnait comme un début et non une fin.
Son sac sur le dos, le sabre laser de son ancienne protectrice à la ceinture, Aya n’avait plus rien de l’enfant qu’ils avaient connu autrefois. Les épreuves imposées par la vie avaient transformé cette gamine rieuse et insouciante en une jeune fille résolue, prête à affronter tout ce que la galaxie aurait encore à lui envoyer.
Mais il restait encore en elle assez de cette innocence infantile pour que ses yeux brillent des larmes difficilement contenues alors que son oncle lui donnait les dernières recommandations.

— N’oublie pas : pas d’acte irréfléchis. Les sith tenteront sans doute de te provoquer, simplement parce que tu es différente. Mais en aucun cas tu ne dois…
— …répondre à leurs provocations. Je sais, je sais.
Cela faisait bien la cinquième fois qu’il lui répétait sans cesse les mêmes paroles, retardant d’autant plus le moment où il devrait la laisser partir. Et dans une dernière étreinte lourde d’émotion, le vieil homme se résolu enfin à cet instant tant redouté.
— Au revoir tonton.
— Au revoir mon ange. Je prierais chaque jour Izax pour qu’il te protège.
Une dernière étreinte, un ultime au revoir, et les deux zakeliens se séparèrent enfin. L’enfant s’en allant sans se retourner, filant vers la navette impériale qui finissait d’être chargée avec ses affaires, entrainant à sa suite le nexus qui glapissait en courant derrière sa maîtresse.
Laissant derrière elle le vieux Zakelien et la jeune Sith, qui observaient l’enfant s’éloigner rapidement, ayant pleinement accepté son destin. Etes-ce par une forme de fatalisme devant la situation ? Ou bien avait-elle réellement fini par développer un lien avec Claire ? Personne ne pouvait encore le dire.

— Prenez soin d’elle dame Sazraêl. Elle est mon bien le plus précieux.
— Je vous remercie de votre confiance, seigneur Faurrel. Soyez sans crainte : je tiendrais la promesse que je vous ai faite. Aussi longtemps qu’il me restera un souffle de vie, je la protégerais en emploierait toute mon énergie afin de la former, jusqu’à ce qu’elle soit assez forte pour se défendre elle-même.
Se n’étaient pas des paroles en l’air. Depuis son affrontement contre Teneb, sa résolution n’avait fait que se renforcer, lui confirmant que cette voie était la bonne. Qu’elle le veuille ou non, cette enfant était devenue sa responsabilité. Comme l’avait prédit le seigneur Asren, beaucoup de personnes allaient vouloir s’accaparé son pouvoir. Le massacre de sa famille n’avait été que la première étape d’une vie qui s’annonçait sous le sceau du combat.
Une vie que cette enfant n’avait pas demandé.
Et quelqu’un se devait de la guide sur cette voie.

— Que représente ma nièce pour vous ?
Etrangement, cette question surpris Claire, la laissant sans voix malgré son évidence. Après tout qu’était cette enfant à ses yeux ?
L’inconnue pour laquelle Lazna avait tant lutté ?
La Zakelienne qu’elle avait livrée aux Asren en échange d’un peu de pouvoir ?
L’enfant torturée qu’elle avait involontairement libérée ?
La source d’un pouvoir si rare qu’il en attisait toutes les convoitises ?
— Elle est ma…
Aya été tout ça. Et Aya n’était rien de tout cela. L’enfant qui agitait la main dans sa direction, l’invitant à rapidement la rejoindre, était devenue bien plus que cela à ses yeux.
— Elle est ma rédemption.


Le prix du pouvoir - Chapitre IV Claire10


Fin du chapitre
Claire Sazraêl
Claire Sazraêl
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