Noblesse Impériale
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Le prix du pouvoir - Chapitre III

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Message par Claire Sazraêl Mer 22 Nov - 13:45

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Claire Sazraêl : Apprentie sith (humaine)

Kenntrav Havern : Garde de la maison Sazraêl (humain)

Miha : Esclave de la maison Sazraêl (Twi'lek femme)

Dix-sept : Compagnon de Claire (droide)

Aya Faurrel : Noble de Zakel, otage de la maison Asren (humaine)

Teneb Asren : Seigneur sith, gouverneur du système Galaan (humain)

Kaleb Asren : Seigneur sith (humain)





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Palais Asren : Aringill. Bordure extérieure, secteur Kalamith, système Galaan (territoire impérial)
Claire Sazraêl
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Message par Claire Sazraêl Mer 22 Nov - 13:45

Sa première pensée, alors que ses yeux s’ouvraient brutalement, fut de savoir pourquoi elle s’était réveillée.
La seconde, qui suivit immédiatement la première, fut qu’une menace rôdait non loin.

Invoquant instinctivement la Force, elle attira le sabre laser jusqu’à la paume de sa main. Le manche traversant la pièce à toute vitesse, tandis qu’une lame d’un rouge écarlate naissait en son extrémité. Le temps que l’arme arrive jusqu’à sa propriétaire et celle-ci s’était dressée sur son lit, adoptant une garde défensive pour contrer toute menace qui se présenterait.
Tout semblait pourtant si calme. La lueur rougeâtre produite par la lame ne lui révélant que la pièce qu’elle connaissait si bien : ses meubles en bois précieux, la bouteille de vin qu’elle avait à peine entamée, les braises d’un feu qui finissait de mourir dans la cheminée. Même le petit droide était exactement là où elle l’avait laissé, sortant de sa veille pour s’élever lentement dans les airs.
+ Maîtresse ? +
— Silence dix-sept.
L’oreille tendue, elle projeta ses sens à travers le reste de la résidence, y cherchant toute trace d’une quelconque menace. Mais seul un sentiment de calme lui revint à travers la Force. Tout était paisible au sein de la demeure Sazraêl : seuls quelques gardes et esclaves étaient réveillés, s’afférant à leurs tâches avant que le soleil de Korriban ne vienne les écraser de sa chaleur. Aucune menace ne se faisait percevoir.
Alors, pourquoi cette panique soudaine ? Pourquoi son corps était-il en alerte, comme avant un combat ?
La réponse se fit connaître lorsqu’enfin elle accepta de se détendre, désactivant son arme pour replonger la pièce dans le noir et faire taire le bourdonnement sourd du laser. Alors seulement elle put entendre la voix qui résonnait dans son esprit, si faible qu’elle n’en était qu’un lointain écho. Pourtant, de cela elle était sûr, c’était cette voix qui l’avait tiré de son sommeil. Une voix d’enfant qui hurlait désespérément, pleurant le meurtre d’un être cher. Une voix qu’elle ne reconnaissait que trop bien, venant régulièrement la harceler. Un remord qui refusait de disparaître.
+ Maîtresse ? Est-ce que tout va bien +
Soupirant, glissant en position assise sur son lit tout en reposant le sabre laser, la femme tourna ses pupilles orangées vers le droide. Et comme à chaque fois qu’il était question de ce sujet, le mensonge vint très facilement aux lèvres de Claire.
— Oui dix-sept, tout va bien.
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Message par Claire Sazraêl Dim 26 Nov - 11:36

La journée était déjà bien avancée lorsque l’homme sorti enfin du bâtiment. Celui que les locaux appelaient « la demeure du chef », mais que les membres l’escouade delta nommaient entre eux « le palais de boue » ; en référence aux misérables matériaux qui avaient servi sa construction. Les mêmes utilisés pour bâtir le reste du village ; ainsi que tous les autres villages de cette planète selon les rapports.
— Dépêchons sénateur, nous devrions déjà être repartis à l’heure qu’il est.
— Les choses importantes prennent du temps sergent » répondit joyeusement l’homme en lissant son imposante barbe grisonnante « Et cette merveilleuse planète vaut bien la peine qu’on attende un peu pour elle. »
Gardant pour lui-même ce qu’il pensait de cet endroit, le sergent se contenta de faire signe à son escouade. Répondant à son ordre muet, cinq soldats en armures blanches vinrent se positionner autour du sénateur, attendant que celui-ci daigne à avancer. Avancer à un rythme de sénateur, cela allait sans dire.
— Je vous sens tendu sergent, il y un problème ?
— Nullement sénateur. J’aimerais simplement que notre progression soit plus rapide. Malgré ce que vous semblez croire, ces indigènes sont loin de nous être acquis. Et tant qu’ils ne seront pas officiellement nos alliés, je préfère que nous restions prudents et que vous évitiez de rester exposé.
— S’est pour cela que je suis là. Pour les convaincre de tous les bienfaits qu’ils auraient à rejoindre la République. Ou bien est-ce encore cette rumeur sur la présence d’agents impériaux qui continue de vous préoccuper ?
— Le sergent ne fait que son devoir sénateur » intervint une personne qui suivait le cortège « Un brin de prudence n’est jamais excessifs lorsque l’Empire est impliqué. »
Remerciant ces paroles d’un hochement de tête, le sergent se réjouit une fois de plus que cette personne participe aux négociations. Drapée dans une bure marron et blanc, son sabre laser lui battant le flanc, cette cathar était l’image même du chevalier Jedi. Calme à la surface, mais ses sens pleinement en éveil, constamment attentifs.

Pourtant, même elle ne vit pas l’attaque venir.

Au début, ce ne fut rien de plus qu’un faible bruissement dans leur dos, à peine plus fort que le souffle du vent. Trop anodin pour qu’ils y prêtent seulement attention. Mais alors qu’ils franchissaient les frontières du village, laissant derrière eux les regards intrigués des natifs, un sentiment désagréable naquit au sein de l’escouade. Lançant régulièrement des coups d’œil, se sentant épiés, ils ne comprirent que trop tard que quelqu’un les suivait.

Le premier à mourir fut le soldat qui formait la marche. S’arrêtant d’un seul coup, il s’écroula sur le sol sans un cri, un couteau planté à la base de cou. Et alors que les Républicains pivotaient sur eux-mêmes, voyant avec horreur la mort de leur camarade, l’ennemi était fondu sur eux. S’engouffrant dans la brèche, il se matérialisa au milieu de leurs rangs, apparaissant en même temps que surgissaient du même manche deux lames d’un rouge sang, l’une d’entre elle fonçant vers le cœur de la cathar.
Face à une personne normale, une telle attaque aurait eue toutes ses chances de fonctionner. Mais elle était un Jedi, et elle avait la Force pour affuter ses réflexes. Allumant son propre sabre laser le temps d’un battement de cœur, elle dévia l’attaque d’un ample mouvement, concentrant sa puissance alors que la seconde lame se rapprochait de sa gorge. Et avant que le coup frappe, son adversaire se retrouva proprement catapulté en arrière par le hurlement de la Force, propulsé si violemment qu’il fit un vol plané de plusieurs mètres…avant de réactivant son camouflage, disparaissant à l’instant même où ses pieds touchait le sol.
— Protégez le sénateur !
Obéissant aux ordres, les membres restant de l’escouade vinrent serrer les rangs. Créant un véritable cercle protecteur autour de l’homme qui avait perdu sa bonne humeur, se recoquillant sur lui-même.
— Bon sang, je pensais que vous étiez capable de vous sentir entre vous. Pourquoi vous ne nous avez pas averti ?!
— Il doit utiliser une dissimulation de Force.
— Une quoi ?
— Un pouvoir qui le rend difficile à percevoir dans Force. Restez sur vos gardes, il pourrait être n’importe où, et frapper n’importe quand.
Gardant leurs armes levées devant eux, les soldats de la République ne pouvaient de tout façon rien faire d’autre. Laissant les secondes s’écouler lentement, dans un silence assourdissant que seul le cliquettement des armes qui tremblaient entre leurs mains venait briser. Ils ne manquaient pourtant pas de courage, mais attendre patiemment qu’un ennemi vienne vous abattre était une épreuve que peu étaient capable de supporter.
Heureusement, ils n’eurent pas longtemps à attendre.

Sentant soudainement une force lui percuter le dos, le sergent eut comme première pensée que l’assassin s’était faufilé derrière lui. Ce ne fut qu’un instant plus tard, alors que son corps tombait, qu’il comprit que la Jedi venait d’utiliser un de ses tours contre lui.
Il lui fallut moins d’une seconde supplémentaire pour comprendre pourquoi.
Surgissant du néant, l’assassin abattit sa lame dans la direction du sergent, frappant d’un vif mouvement descendant. Mais grâce à l’intervention de la Jedi, cette attaque qui aurait dut l’ouvrir du crâne jusqu’à l’aine frappa au niveau du coude, lui ôtant le membre au lieu de la vie.
S’écroulant face contre terre, hurlant à plein poumon alors que la douleur emplissait chacun de ses nerfs, le Républicain lutta de toutes ses forces pour ne pas perdre conscience. Le corps agité au rythme de spammes violent, l’homme eu l’impression qu’un voile tombait sur ses yeux. La douleur brouillant ses sens, lui permettant à peine de distinguer ce qui se passait juste devant lui.
Pressant son attaque, l’assassin s’était jeté sur le reste du groupe comme un prédateur sur sa proie. Son double sabre laser virevoltant à toute vitesse entre ses mains, s’entrechoquant avec la lame bleue de la cathar. Prit dans une danse mortelle, les deux utilisateurs de la Force se rendaient coup pour coup tandis que les membres de l’escouade tombaient les uns après les autres, fauchés par la lame de l’assassin ou par leurs propres tirs qu’il leur renvoyait habillement. Tels des moucherons balayés par un combat de titans.
Contrairement à la Jedi, qui semblait tenir le choc. Opposant son calme à la rage brute, elle parvint lentement à repousser leur ennemi, contrant chacun de ses assauts avant de répliquer par des contre-attaques de plus en plus fulgurantes. A terme, une d’entre elles finirait bien par toucher son but.
Mais l’assassin ne comptait pas attendre bien sagement. Rompant soudainement le combat, il se jeta en arrière tout en levant sa main vers le sénateur. Une seconde plus tard et l’air se chargea d’électricité, un arc électrique bleuté s’échappant de ses doigts tendus pour foncer vers le sénateur. Mais ce fut la Jedi qui les reçus de plein fouet.
S’étant jetée entre lui et l’attaque, elle n’avait réussi qu’à tomber dans le piège qui lui était tendu. Prise dans le flot continu d’éclairs, elle ne pouvait qu’hurler de douleur tandis que la fumée s’élevait de son corps, et que sa fourure se couvrait de cloques. Quelques secondes de torture plus tard et son corps s’en vie s’écroula sur le sol, ses traits rendus méconnaissables tant ils avaient brûlés.

— Espèce de…
Enragé par cette vision, y puisant un sursaut d’énergie, le sergent se remit debout d’un seul coup. Ignorant le martyr que son bras lui faisait subir, oubliant que son action était vouée à l’échec, il se jeta en direction de l’assassin. Hurlant à plein poumon pour se donner du courage, si fort que son casque ne parvenait pas à en étouffer le son.
Une action désespérée qui était condamnée d’avance. Levant sa main d’un geste las, l’homme en noir agrippa son adversaire d’une poigne invisible, l’attirant jusqu’à son sabre qui transperça l’armure comme du papier. Concluant ainsi cet ultime acte de bravoure inutile.
Ou presque inutile.
Car alors que la vie s’échappait de son corps, qu’il glissait le long de la lame rouge, le sergent eut comme ultime satisfaction de voir les traits se déformer. La surprise, puis la douleur, se lisant sur son visage tandis qu’il baissait ses yeux orangés vers son armure. Ver le couteau qui y était planté, et autour duquel une tâche rouge commençait à s’étaler.
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Message par Claire Sazraêl Mer 29 Nov - 8:12

— Calmez-vous bon sang ! Comment voulez-vous que j’arrive à vous raffistoler si vous remuez sans cesse ?!
— Tu pourrais commencer par utiliser du kolto, et non pas cette méthode barbare des aiguilles et du fil. Pourquoi on n’a pas de kolto d’ailleurs ?! Ta mission était de veiller à prendre tout ce qui pourrait nous être nécessaire !
— Ce que j’aurais eu plaisir à faire, si vous ne l’aviez pas rayé de ma liste ! Quelle était votre expression à ce sujet déjà ? La personne qui parviendra à me blesser n’est pas encore née.
— Et bien, techniquement ce soldat…aie !
— Par l’Impératrice, cessez de bouger !
Baissant la tête, ravalant difficilement ses répliques qu’il savait de toute façon malhonnêtes, l’homme consentit à attendre patiemment la fin de l’opération. Utilisant une technique que son maître lui avait autrefois enseigné, il canalisa son attention sur son environnement immédiat, renvoyant ainsi les signaux de douleur dans les profondeurs de son esprit au point de pouvoir les ignorer.
Malheureusement, il n’y avait pas grand-chose sur lequel ses pupilles orangées pouvaient se concentrer. L’endroit ressemblait à toutes les autres soutes des navettes impériales : petite et fonctionnelle, laissant à peine assez de placer pour que dix hommes puissent s’y asseoir. Pourtant, quelques éléments sortaient de l’ordinaire, laissant deviner qu’une personne y avait élue domicile : le petit terminal qui ronronnait sur l’un des sièges, les schémas tactiques épinglés contre la coque, les vêtements traînant sur le sol qui entouraient un sac de couchage.
Un environnement qu’il ne connait que trop bien : cela faisait maintenant trois jours qu’il s’y terrait comme un rat d’égout, attendant une opportunité de tuer sa cible. En cela, sa mission avait été une réussite, le combat contre la Jedi venant s’ajouter comme un bonus. Si seulement il n’avait pas fait l’imbécile avec ce soldat de la République, baissant sa garde au dernier moment, alors la mission aurait été un succès total. A la place il avait quitté misérablement le champ de bataille, trainant son corps ensanglanté jusqu’à cette navette qu’ils avaient dissimulé loin des zones habitées.

— Et voilà ! » conclue l’agent en donnant le dernier coup d’aiguille « Vous êtes comme neuf. Mais à votre place j’essayerais de me ménager jusqu’à ce qu’un médecin regarde ça de plus prêt. Avec un peu de chance, quelques doses de kolto devraient éviter de garder une cicatrice. »
— Beau travail Alice. Mais la prochaine fois qu’on travaillera ensemble, pense à emporter un peu de kolto, peu importe ce que j’en dis.
— Sofia.
— Plait-il ?
— Mon prénom s’est Sofia, pas Alice.
Haussant un sourcil interrogateur, l’assassin se tourna en direction de l’agent.
Elle était plutôt jeune, et loin d’être désagréable à regarder. Ses cheveux auburn, coupés court afin de suivre le règlement impérial, relevant son joli visage parsemé par des tâches de rousseurs. Sans les cicatrices qui ponctuaient son torse, entièrement dénudé, on aurait eu du mal à la croire membre de l’armée impériale. Mais ces marques de blaster, ainsi que les éclairs que lançaient ses grands yeux verts, suffisaient à persuader n’importe qui qu’elle n’était pas une vulgaire civile.
— Alice…tu es sur ? » réparti l’homme d’un ton désinvolte
— Je suis plutôt bien placée pour le savoir. » grogna la jeune femme en serrant légèrement les poings, sa stupeur laissant rapidement place à une colère froide « Après les deux dernières semaines que nous avons vécues ensemble, le minimum aurait été de retenir mon nom tu ne crois pas ?
— Excellence. Aurait été de retenir mon nom, excellence.
Se redressant de toute sa hauteur, la dominant d’une bonne tête quand il lui faisait face, l’assassin avait perdu toute trace de chaleur dans sa voix. Oublié désormais l’homme qui avait réussit à la séduire, avec ses longs cheveux bruns relâchés et sa barbe de trois jours soigneusement entretenu. Désormais, c’était un seigneur sith qui lui faisait face : ses yeux enflammés par le côté obscur l’observant comme si elle n’était rien d’autre qu’un insecte.
— J’ai apprécié le temps que nous avons passé ensemble agent, et ce quel que soit votre nom. Mais que cela ne vienne pas vous donner de fausses idées, ou vous faire oublier votre rang. Me suis-je bien fait comprendre ?
Il fallait lui reconnaître cela : la jeune femme parvint rapidement à se ressaisir. Ayant d’abord reculée, comme devant une menace, il ne lui fallut que quelques instants pour retrouver de sa contenance. Ses années d’entrainement lui permettant de chasser la surprise et la peur de son visage, la faisant se remettre au garde à vous comme si de rien n’était.
— Oui excellence ! Pardonnez-moi si mes manières ont été trop familières, cela ne se reproduira plus.
— Je l’espère bien. Programmez notre retour pour Dromund Kaas : plus tôt nous serons loin de tous ces aliens répugnants et mieux je me porterais.
— A vos ordres excellence. Puis-je cependant vous suggérer de consulter le terminal avant notre décollage ? Un message nous est parvenu pendant votre absence.

Congédiant l’agent d’un geste de la main, se départissant de sa colère aussi vite qu’il s’en était saisit, l’homme n’en suivit pas moins le conseil. Pianotant sur le petit terminal son code personnel, il vit l’écran changer aussitôt d’apparence. Quittant sa présentation habituelle pour afficher une liste d’informations et de mise à jour, tant sur des cibles qu’il suivait que sur d’autres éléments qui avaient son intérêt. Mais pour l’heure, seul une chose nécessitait son attention : un message qu’il avait reçu une heure auparavant, confirmé comme authentique par une série de mots clés soigneusement intégrés dans son contenu. Un message dont la seule vue de l’expéditeur suffit à rallumer en lui la colère qu’il venait d’éteindre, lui faisant serrer le poing si fort que ses articulations en blanchirent.
Kaleb Asren.
Sans surprise, le message ne contenait aucune formule de politesse, ou tentative pour le rendre plus agréable. Froids et impératifs, les mots sonnaient tels des ordres exprimés sans s’attendre à un quelconque refus. Et même s’il aurait préféré s’arracher les cheveux plutôt que de le reconnaître, contenant à grande peine sa rage devant de telles injonctions, Teneb savait qu’il ne pouvait faire autrement que d’accepter ce message.
— Changement de cap. » hurla-t-il, couvrant difficilement le bruit des moteurs qui commençaient à démarrer « Le seigneur Asren veut que je le retrouve sur Aringill, dans le système Galaan. »
— Le seigneur Asren ? » lui répondit un faible écho venant du cockpit « Je pensais que vous détestiez suivre ses ordres. »
— S’est vrai…mais tous le monde obéis à mon frère.
Claire Sazraêl
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Message par Claire Sazraêl Ven 1 Déc - 16:03

C’est fou comme cette vieille planète m’avait manqué.
Observant son propre reflet dans le hublot, Teneb se demanda furtivement combien de temps s’était écoulé depuis sa dernière venue. Huit mois ? Un an peut-être bien : il était facile de perdre toute notion du temps avec ces interminables missions d’assassinat, à attendre et planifier pendant des semaines une action qui ne durerait qu’une poignée de seconde.
Mais peu importe le temps qu’il passait au loin, cette planète semblait toujours le rappel à elle. Faisant s’emballer son cœur, dessinant sur son visage un petit sourire joyeux qu’il destinait habituellement à ses futures conquêtes. Pourtant, la planète n’était en rien exceptionnelle : un monde résidentiel comme il en existait des milliers à travers la galaxie. Parsemée de tâches lumineuses qui brillaient dans le cosmos, tel le reflet des âmes qui vivaient ici, Aringill donnait l’illusion d’un monde fortement peuplé, mais cela ne restait qu’une illusion.
Une illusion qui s’évanouissait à mesure que sa navette s’en rapprochait. La majorité du globe demeurait plongé dans l’obscurité, couverts de forêts demeurées sauvages tandis que la République puis l’Empire concentraient leurs efforts au développement de quelques villes. Donnant à cette planète une apparence très contrastée, que ses rivales se faisaient une joie de lui rappeler.
Pourtant, lorsque l’appareil se posa sur l’une des nombreuses baies du spatioport, que le parfum de cette planète pénétra dans ses narines, Teneb se souvint pourquoi il l’aimait. De tous les mondes de la galaxie, il n’y avait que cet endroit qu’il pouvait appeler sa maison.
— Seigneur Asren ?
Quittant sa rêverie, le jeune homme baissa les yeux vers le comité d’accueil qui l’attendait. Un groupe de quatre soldats, flanqués dans leurs armures noires et rouges, se tenant au garde à vous devant un vieil officier dont les cheveux grisonnants dépassaient de sa casquette. Sans l’emblème qu’ils portaient sur les épaules, un aigle doré reposant sur un crâne, on aurait pu les prendre pour des membres de l’armée régulière. Mais comme beaucoup ici, ils n’étaient en réalité que les larbins de son frère.
— Bon retour sur Aringill » continua l’officier tout en s’inclinant très respectueusement devant le sith « J’espère que votre voyage fut agréable. »
— A dire vrai, il a été horrible en tout point : long, ennuyeux, et terriblement silencieux vu qu’une belle rousse ne voulait plus m’adresser la parole. Mais vu que vous ne pouvez rien y changer, et que nous savons tous les deux que vous vous en fichez éperdument, je vous proposer de couper court aux formalités et de nous mettre en route.
— Si tel est votre bon plaisir monsieur. » répondit l’homme sans se laisser démonter, rompu aux manières désinvoltes des sith « Son Excellence vous fait dire qu’il vous attend dans le palais d’hivers, et que vous êtes prié de l’y rejoindre le plus r… »


S’interrompant brutalement, l’homme pivota de cent quatre-vingt degrés en même temps que le quatuor de soldats, sa main plongeant vers son blaster tandis qu’ils levaient leurs armes à l’unisson face à l’intru qui venait d’apparaître. Un curieux intru, il fallait le reconnaître : drapé dans une robe de soie blanche couverte de dentelles, courant aussi bien que lui permettait ce vêtement qu’elle avait relevée, la femme ne représentait de toute évidence aucune menace.
Mais ce ne fut pas cette conviction qui fit se baisser les armes d’un seul coup, plus vite qu’elles n’avaient été dressées, ou qui les força à mettre aussitôt au garde à vous. Seul le fait qu’ils venaient de la reconnaître pouvait expliquer une telle réaction.
— Dame Asren…
— Oh non » gémit la femme en stoppant sa course, reprenant à grande peine sa respiration « Ne me dites pas que je suis encore en retard ! »
— J’ai bien peur que si, comme à ton habitude Latika.
— Et zut, zut, zut ! Si cet imbécile de baron ne m’avait pas retenu aussi longtemps…la prochaine fois j’aurais sa tête !
Ne pouvant plus se retenir, Teneb pencha la tête en arrière, laissant un rire franc sortir de sa gorge. Un rire qui vint troubler les soldats, tant il semblait incongru vu la situation, les impériaux se trouvant d’autant plus déconcertés lorsque la jeune femme vint s’amuser à son tour de la situation, sonnant comme une douce mélodie aux oreilles de l’assassin.
Y avait-il un seul son qu’il préférait au sein de cette galaxie que le rire de sa sœur ?
Depuis qu’ils étaient enfants, nul conflit n’avait réussis à les séparer bien longtemps, leurs esprits demeurant dans une harmonie comme il en existait bien peu au sein de la société impériale. Et alors que son rire commençait à mourir lentement, Teneb observa la jeune femme sans en croire ses yeux.
Où était donc passée la petite fille qui jouait autrefois avec lui, les genoux écorchés par leurs aventures ? Elle s’était changée en si peu de temps en une magnifique jeune femme, dont la chevelure blonde comme le blé était regroupée en un chignon tiré vers l’arrière, laissant une unique mèche de cheveux bouclés tombé devant des yeux d’un bleu pétillant. Pas étonnant que le baron ait voulu la retenir à tout prit…


Malheureusement, l’heure n’était pas encore venue de fêter leurs retrouvailles. Leur frère attendait, et la patience n’était pas une de ses vertues.
Marchant d’un pas leste, échangeant sur le chemin des banalités alors que les soldats prenaient place pour former un cordon autour d’eux, il fallut plusieurs minutes aux deux Asren pour sortir du spatioport.
L’endroit grouillait d’activité, les bâtiments de tout tonnage formant dans le ciel un flot ininterrompu qui se traduisait également au sol ; la foule formant une masse compact, leur opposant une telle résistance que les soldats eurent toutes les peines du monde à leur frayer un chemin jusqu’à l’aire d’atterrissage. Un espace réservé spécialement à leur famille, témoignant de leur emprise sur ce monde, où attendait un magnifique speeder d’un noir chromé qui héritage d’un sifflement admiratif de la part de Latika.
— Je prends le manche ! » s’empressa de déclarer la jeune femme, avant que le bras de son frère ne vienne la retenir, mettant fin à ses ambitions.
— Là-dessus tu peux toujours rêver petite sœur. Vu tes talents de pilotage, et vu que je tiens à la vie, il est préférable que JE prenne le manche.
Ne laissant pas à sa sœur le temps de répliquer, l’homme sauta à l’intérieur de l’engin, s’emparant aussitôt des commandes. Une poignée de secondes plus tard, le temps pour la jeune femme de s’installer à ses côtés, et le véhicule démarra en trombe, son moteur rugissant emplissant le jeune seigneur sith de plaisir. Après tout ce temps passé à l’extérieur, à se terrer comme un rat en guettant ses cibles, il en avait presque oublié à quoi ressemblait la vraie liberté. Le sentiment qu’on éprouvait en sentant le vent vous fouetter le visage tandis qu’un speeder répondait au moindre de vos caprices. S’il l’avait pu, il aurait continué sa course jusqu’aux confins les plus sauvage de cette planète, en laissant toutes ses obligations derrières lui.
Mais il ne pouvait si facilement échapper à ses devoirs.
Levant la tête vers le cœur de l’immense cité, Teneb n’avait besoin que de cette vision pour se rappeler ses devoirs. Se dressant telle une montagne massive, le palais planétaire projetait son ombre sur eux, comme une parfaite métaphore de la réalité. Ses hautes tours de verres qui s’élançaient vers le ciel, se voulant être comparables aux merveilles architecturales d’Aldérande, lui apparaissant davantage comme un sinistre rappel : sur cette planète, tous vivaient dans l’ombre de son frère. Il n’y avait que les enfants et les imbéciles pour croire l’inverse.


— Tu recommences…
— Pardon ?
— L’expression sur ton visage. Dès qu’il s’agit d’aller retrouver notre frère, ton visage prend cet air sinistre, comme si tu te préparer à un affrontement. Est-ce que pour une fois tu ne pourrais pas faire un effort avec lui ?
— Ce n’est pas de ma faute si nous n’avons jamais été proche. » rétorqua le sith en serrant les dents « Tu sais comment Kaleb me considère, comme il nous considère tous les deux. Le simple fait que nous ne partagions pas la même mère… »
— Oui, je connais ses rancœurs, ainsi que les tiennes. » reprit Latika d’une voix douce, prenant le bras de son frère en tentant de l’apaiser « Mais il est l’aîné, et s’est lui qui dirige notre famille depuis la mort de père. Nous devons lui obéir, ainsi va l’ordre naturel des choses. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le au moins pour moi : après chacune de tes visites il devient irritable, et en tant que son apprentie s’est moi qui paye pour ton attitude. »
Comme si cela était capable de l’apaiser. La seule idée que Kaleb se venge sur sa sœur lui donnait envie d’aller écraser la navette directement sur le palais, avant de foncer contre son frère l’arme au poing. Une idée aussi risible qu’elle était enfantine, balayée de son esprit aussi vite qu’elle était apparue. Même s’il en avait eu la folie, Teneb savait très bien qu’affrontement son frère ne pouvait se solder que d’une seule façon.


Soupirant un grand coup, laissant la colère et la rage refluer, il préféra se murer dans le silence. Amenant le speeder jusqu’à l’une des plus hautes plateformes qui échelonnaient le palais, observant du coin de l’œil des batteries de défenses suivre sa course, prête à faire feu si elles en recevaient l’ordre.
Difficile de faire plus explicite, pensa-t-il en sautant hors de l’engin, tendant la main pour aider sa cadette à faire de même. Ce qu’elle ne manqua pas de négliger, descendant par ses propres moyens non sans lui jeter au passage un regard glacial, comme un ultime avertissement au sujet de son attitude.
Et ce fut dans un lourd e silence qu’ils s’engouffrèrent dans l’immense structure. Traversant de nombreuses salles où droides, gardes et serviteurs se pressaient, répondant de leurs mieux aux exigences pharaoniques d’un tel lieu. Dans l’une de ces pièces, une salle de réception dont le sol fait de mosaïques représentaient les victoires de sa maison, Teneb put observer l’un des majordomes réprimander sévèrement un groupe d’esclaves ; la véhémence de ces reproches les reproches les acculant jusqu’à une statue de l’Impératrice dix fois plus grande que le modèle original.
Sans sa sœur, il aurait pu tourner en rond pendant des heures avant de retrouver son chemin, les maigres souvenirs du palais datant de son enfance ne lui étant pas d’un grand secours. Mais pour elle, cela semblait être une seconde nature, les amenant sans ralentir jusqu’à une porte dorée remplie de motifs, qu’elle poussa en invoquant la Force. Dans un grincement lourd la porte s’ouvrit lentement, révélant une longue galerie dont les colonnes de marbres rouge se dressaient si nombreuses qu’on en perdait le compte.
Et au-delà de cette galerie, se dressait la fin de leur parcourt. Prenant la forme d’un trône noir qui s’élevait sous la forme d’un aigle aux ailes déployées, prenant place sur un socle haut d’un demi mètre, dissimulant à moitié l’immense bannière qui drapait l’ultime mur de cette salle.
Soupirant de dépit, Teneb emboita le pas à sa sœur, remontant la longue galerie plongée dans le silence. En apparence, il n’y avait personne d’autre ici que les gardes en faction, se tenant parfaitement alignés devant chaque pilier, le claquement de leurs bottes à chaque fois que les deux Asren passaient se répercutant en écho dans la salle. Pourtant, alors qu’il laissait trainer ses yeux, l’assassin remarqua qu’une petite forme l’observait de loin, dissimulée derrière l’un des piliers. Une enfant, dans les cheveux bruns tombaient sur son visage, laissant à peine percevoir de grands yeux marrons qui observaient la scène, partagés entre la curiosité et la crainte.
— Teneb, mon très cher frère.
Sortant de sa rêverie, l’homme remarqua qu’ils étaient arrivés à destination, se tenant au pied du trône sur lequel siégeait le maître des lieux. Kaleb Asren, seigneur d’Aringill et gouverneur du système Galaan, dont le visage prétorien ne laissait transparaître aucune émotion en dépit de ses paroles, se tenait devant lui. Ce demi-frère avec lequel il ne partageait aucun amour, et devant lequel il devait pourtant s’incliner en cet instant, affirmant un respect forcé pour celui qui était le chef de leur maison.
— Bien. Ta présence s’est fait attendre, mais maintenant que tu es enfin là, nous allons pouvoir commencer.
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Message par Claire Sazraêl Mer 6 Déc - 8:00

L’endroit n’était pas surnommé Le four pour rien. A peine quelques secondes, le temps de traversé ce couloir jalonné de torches, avaient suffi pour la mettre en nage. La sueur ruisselant le long de ses lekkus et de son torse, collant à sa peau rouge la veste noire qui lui avait été donnée il y a plusieurs mois de cela. Malgré les mois qui s’écoulait, elle ne parvenait toujours pas à entrer ici sans avoir le tournis ; le climat de Korriban associée aux torches dont la chaleur se répercutait sur les murs de pierres jaunes suffisant à mettre mal n’importe quelle personne qui rentrait ici.
Malheureusement, la twi’lek savait qu’elle n’était pas au bout de ses peines. Malgré son ouverture vers le ciel, la vaste pièce circulaire était tout aussi brulante que son entrée. L’air qui y pénétrait étant immédiatement réchauffé par la vingtaine de braséros disposés le long des murs, leurs flammes crépitants entre les imposantes statues des grands seigneurs sith dont les visages étaient tous tournés en direction de l’arène centrale.
L’espace d’un instant, Miha se demanda si cela ne faisait justement pas parti de l’entrainement. Recréer les pires conditions de combat possible, s’entrainer dans les conditions les plus extrêmes, afin de se tenir prêt à tout.
*Cela lui ressemblerait bien* pensa-t-elle tout en s’approchant de la vaste arène de pierres qui se dressait au centre de la pièce, observant la sith entrain de combattre.

Fidèle à ses habitudes, celle-ci ne ménageait pas ses efforts. Vêtue d’une légère tenue de lin qui lui laissait les épaules bien dégagées, elle pouvait ainsi se déplacer sans gêne, son épée virevoltante entre ses mains. La lame, terminée par une garde dorée en forme d’un dragon rugissant, filant à toute vitesse pour parer les attaques qui pleuvaient contre elle.
Faisant face à la sith, trois droides de combat se dressaient. Avançant avec une parfaite synchronisation, leurs doubles lames ne frappant qu’à l’unisson, ils étaient de toute évidence bien plus évolués que les banales créations qui circulaient habituellement. Le « nec-plus ultra du droide de combat » comme avait dit sa maîtresse après les avoir commandés, comptant sur eux pour perfectionner ses techniques martiales.
Et à ce niveau-là, elle était servie. Les mains mécaniques faisant tourner à toutes vitesse les doubles lames qui frappaient sans relâche, faisant subir à la jeune femme un rythme effréné qui aurait submerger la défense de n’importe quel être normal. Mais elle n’était justement pas un être normal : elle était une sith, et face à un tel déferlement de coups seul la Force lui permettait de tenir le choc.
Observant son visage tendu, sa mâchoire serrée, Miha pouvait sans peine lire la rage qui animait en cet instant sa maîtresse. Des émotions puissantes dont elle se servait pour alimenter son pouvoir, affutant ses réflexes pour faire face. Se fiant exclusivement à son instinct, elle parvenait ainsi à tenir le choc, sa propre lame se déplaçant à toute vitesse pour repousser les assauts, son corps sans cesse en mouvement ne cessant d’esquiver la volée de coups.
Mais, comme la twi’lek le savait, une telle transe guerrière n’était pas sans conséquences.

— Maîtresse ? » demanda-t-elle soudain non sans s’être rapprochée du lieu de l’affrontement, sa voix surgissant alors que la Sazraêl n’était plus qu’à deux mètres d’elle.
Et comme prévu, la sith en subit aussitôt les conséquences. Tellement plongée dans son combat qu’elle en était devenue aveugle à son environnement, elle s’arrêta l’espace d’un instant, troublée par cette voix qui la ramenait brutalement à la réalité. Un simple instant, qui fut plus que suffisant au trois droides pour percer sa garde. Leurs lames, heureusement émoussées, frappant rudement au niveau du torse, projetant leur adversaire en arrière.
Allant s’écraser contre l’un des piliers qui cerclait l’arène, lâchant son arme sous la puissance du choc, la jeune sith s’écroula face contre terre en crachant une gerbe de sang. Le souffle coupé, l’esprit brouillé, elle eut néanmoins le réflexe de réagir alors que les trois droides se jetaient à nouveau vers elle.
— Méta-Oméga-Riss.
Répondant à la commande, les trois guerriers mécaniques s’immobilisèrent aussitôt, suspendant leurs attaques juste avant qu’elles ne frappent. Une seconde plus tard et chacun d’entre eux fixa sa lame sur le dos, quittant l’arène pour aller se ranger dans son caisson ; laissant une Claire Sazraêl furieuse jeter un regard assassin à son esclave.

— Mes excuses excellence, est-ce que je vous ais dérangé ? » demanda la twi’lek d’une voix servile et innocente, derrière laquelle on pouvait deviner une pointe de satisfaction.
Reprenant difficilement sa respiration, Claire se remit lentement debout, ses longs cheveux blonds ainsi que sa tenue collant à sa peau à cause de la transpiration. En définitif, il semblait qu’elle aussi subissait la chaleur étouffante de ce lieu, ce constat ne faisant que renforcer la satisfaction de Miha.
— Un jour je pourrais me lasser de ton impertinence, jeune fille.
— Si je vous ai offensé d’une quelconque manière, recevez…
— Si tu me dis encore une fois que tu es désolé, je jure de t’envoyer directement à l’académie de Korriban ; où des acolytes bien moins patients que moi se feront une joie de te transformer en mannequin d’entrainement.
Sa volonté vacillant devant la menace, la twi’lek inclina respectueusement la tête, adoptant une attitude bien plus servile. Silencieusement, elle se répéta que sa maitresse n’oserait jamais faire une telle chose ; les mois qu’elle avait passé à son service créant la conviction que derrière les apparences cette femme était loin d’être aussi redoutable qu’elle voulait le faire croire. Que ses années passées avant de devenir une sith l’avaient rendue bien plus sensible aux êtres inférieurs que le reste de ses congénères.
Ou du moins, l’espérait-t-elle.

— J’ose espérer que tu as une bonne raison pour m’avoir interrompu.
— Je ne me serais pas permis si cela n’avait pas été le cas excellence. Un messager est arrivé au domaine, porteur d’une lettre. Une lettre portant le sceau pour lequel vous avez demandée d’être immédiatement prévu.
Sortant de sa sacoche une lettre scellée, une antiquité vu la technologie actuelle, la twi’lek tendit le rouleau de parchemin vers la jeune femme dont le regard brilla soudain d’intérêt en reconnaissant le symbole apposé sur la cire rouge. Un crâne surmonté d’un aigle dont les ailes étaient pleinement déployées. Le symbole de la maison Asren.
Contenant mal son impatience en reconnaissant le symbole, Claire s’empara aussitôt du rouleau, consultant son contenu pendant de longues secondes de silence qui semblaient durer une éternité.
— Il semblerait que la femme du seigneur Asren fête bientôt son anniversaire. Afin de célébrer cela, nous sommes conviés dans leur domaine d’Aringill, avec le reste de leurs alliés.
— Encore une soirée remplit de sith, quel bonheur…
— Va prévenir les autres serviteurs attachés à ma personne Miha » rétorqua Claire, feignant de n’avoir rien entendu « Si le seigneur Asren souhaite me voir, alors autant lui donner bonne impression. Et qui sait, peut-être que cette soirée se révélera plus intéressante qu’il n’y paraît. »
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Message par Claire Sazraêl Sam 9 Déc - 17:46

En y repensant plus tard, Claire devait souvent se surprendre de la vitesse à laquelle cette période avait filé.
Les champs de batailles désertiques d’Aurélian se transformant en une forêt verdoyante entourant le domaine Ka’ann tandis qu’elle passait d’une bataille à une autre ; son armure de combat devenant une élégante tenue noire au décoté scandaleux alors qu’elle délaissait les combats pour se consacrer à l’organisation des jeux sur son domaine. Le temps qu’elle puisse enfin prendre un peu de repos, et elle se rendit compte avec effroi que trois semaines s’étaient écoulée, amenant avec elle la réception de la maison Asren.
Heureusement pour elle, dix-sept était là pour s’occuper de tout. Le petit droide se trouvant être un atout formidable, gagnant l’éternelle estime de sa maîtresse lorsqu’il lui annonça avoir déjà prit les dispositions nécessaires en son nom. Le temps de souffler quelques jours et elle se trouvait déjà dans une navette portant les armoiries des Sazraêl, voyageant jusqu’au lointain système Galaan où l’attendaient ses hôtes.
Un voyage que le droide n’avait pas l’intention de laisser inutile…

+ Plus haut votre main maîtresse. Voilà…comme ça…le bras levé à quatre-vingt-dix degrés comparés au reste du corps…non, non ! Votre poignet doit être relâché ! Vous tenez une coupe en cristal, pas une arme de combat ! +
— A mon grand regret d’ailleurs. Donne-moi une lame et je serais capable d’éblouir tous les Asren qui se présenteront devant moi.
+ Je n’en doute pas maîtresse + répondit poliment le petit droide tout en continuant à voler autour d’elle, détaillant chaque partie de son corps afin de corriger les erreurs.
+ Ce n’est pas à une parade militaire que nous nous rendons, mais à une réception de la haute société. Puis-je vous suggérer de garder cela en mémoire ? +
— A mon grand plaisir, malheureusement. Pourquoi autant insister sur quelques détails d’ailleurs ? Depuis que j’ai hérité de Siqsa j’ai fréquenté beaucoup de nobles impériaux, et aucun d’entre eux n’a jamais trouvé à redire sur les manières que tu m’avais enseignées.
+ Mais il ne s’agit pas ici de rencontrer quelques seigneurs sith, ou des membres secondaires de la noblesse. La famille Asren contrôle l’intégralité du système Galaan, et ils ne sont membres de l’aristocratie que depuis quelques décennies. Croyez moi maîtresse, dans ce genre de réception tout le monde observe tout le monde, guettant le moindre défaut. Et aussi longtemps que mes circuits continueront de tourner, je ne laisserais personne reprocher ses manières à un membre de la famille Sazraêl. +
Soupirant intérieurement, Claire consentie néanmoins à laisser tomber le débat. Se conformant aux indications du droide, corrigeant sans cesse la posture qu’elle devrait adopter dans toutes les situations, de la révérence jusqu’à la dégustation de petits fours. Se réjouissant intérieur que Kenntrav et Miha, qui pilotaient conjointement la navette, ne soient pas là pour admirer ce triste spectacle.
Pourtant, son esprit ne parvenait pas à se concentrer sur les indications du droides. Son regard orangé ne cessant d’observer l’un des compartiments secrets de la navette, dissimulant en son sein plusieurs armes dont un sabre laser de réserve. Un sabre laser qui, ironiquement, appartenait autrefois à une victime de la famille Asren : Lazna Nillron, un chevalier de Zakel morte en essayant de protéger une enfant. Une femme tuée de ses propres mains, dans le seul but de plaire à cette toute puissante famille de sith.
De ce geste peu honorable, elle avait retiré beaucoup : le soutien nécessaire pour récupérer la maison Sazraêl, sa reconnaissance comme membre de la noblesse, l’association avec d’autres alliés puissants. Tout de ce qu’elle avait espéré, en n’ayant eu qu’à se comporter comme n’importe quel autre sith. Alors pourquoi ?

Pourquoi ne pouvait-t-elle chasser de son esprit le visage de cet enfant baigné par les larmes ?

Ce visage, dont elle pouvait voir les grands yeux marrons briller à quelques mètres d’elle.
— Dame Sazraêl, quel plaisir de vous voir ici !
Sursautant, ses muscles se tendant alors qu’elle émergeait soudainement de sa rêverie, Claire réussit par miracle à faire bonne figure. Son mouvement se transformant en une élégante volte, qu’elle termina par une révérence gracieuse tout en dévisageant l’homme solidement bâtit qui se dressait devant elle.
— J’ai faillit ne pas vous reconnaître sous ce masque.
— N’est-ce pas là tout l’intérêt d’un bal masqué seigneur Ka’ann ? Vous en revanche, il n’est pas difficile de vous identifier ; un masque ne saurait dissimuler votre imposante carrure.
Acceptant le compliment dans un sourire, le seigneur sith inclina la tête en gage de remerciement, laissant à Claire l’occasion de se retourner à nouveau.
Dire qu’elle était là. Cette fillette qu’elle avait autrefois vendu sans le moindre scrupule, et qui se tenait à présent au milieu de ses geôliers, forcée de ne rien laisser paraître. Drapée d’une élégante robe de soie noire qui lui remontait jusqu’à la gorge, un modèle qui convenait parfaitement à une enfant de treize ans, elle semblait en apparence n’être qu’une personne parmi d’autre au sein de cette réception ; exception faite de son absence de masque.
Mais tel n’était pas le cas. En a peine quelques secondes, la Sazraêl put remarquer que plusieurs personnes ne la lâchaient pas du regard. Gardant une distance nécessaire afin de ne pas être trop visibles, ces personnes ne pouvaient pourtant dissimuler leur véritable nature : des gardes. Surveillant la jeune prisonnière, s’assurant qu’elle resterait bien à sa place.

— Vous êtes très élégante dans cette tenue. » ajouta le seigneur sith, qui comme à son habitude tentait maladroitement d’engager la conversation.
Soupirant intérieurement Claire détourna son regard de l’enfant, ses traits à moitié dissimulés reprenant leur plus belle expression.
Portant un masque, comme toutes les personnes ici, elle avait choisi pour l’occasion un modèle à la peinture doré qui venait lui couvrir la moitié supérieure du visage allant du nez jusqu’au front. Associant cela à une robe de lin rouge qui lui laissait les épaules découvertes, attirant le regard de bons nombres de personnes.
Mais face à un tel luxe, elle ne pouvait que se sentir bien petite. Comparé à sa propre demeure, le palais des Asren avait de quoi couper le souffle : d’innombrables colonnes de marbre se succédant dans cette salle plus grande que le pont d’un croiseur. Peu importe où elle tournait la tête, tout n’était que faste ; les fontaines de champagne et les montages de victuailles s’alignant le long de la salle.
Et comme si cela ne suffisait pas, leurs hôtes avaient même prit soin d’organiser quelques attractions pour égayer la soirée. Jetés dans une arène souterraine, que les invités pouvaient observer en se tenant sur la plaque de transparacier qui en recouvrait le dessus, des animaux sauvages s’affrontaient dans des duels à mort. Arckay, Nexus, et même des Tuk’ata s’entredéchirant pour le plus grand plaisir des spectateurs.
— Impressionnant n’est-ce pas ? Je connais les Asren depuis longtemps, et jamais ils n’ont eu de scrupule à faire étalage de leur puissance.
— J’ai entendu dire que toutes les familles anoblies depuis peu faisaient ainsi. Une façon de justifier leur position et de se montrer à la hauteur du titre.
— Et de ce que J’AI entendu, vous n’êtes pas en reste concernant les cérémonies fastueuses, dame Sazraêl.
Interrompus dans leur conversation, Seu et Claire pivotèrent d’un même mouvement en direction de l’homme qui venait de parler. Un sith, si il fallait se fier à ses pupilles orangées, dont les cheveux noirs venaient encadrés un visage plutôt agréable à regarder. Un petit sourire fier sur le visage, témoignant de sa pleine confiance en lui-même, il s’inclina devant les deux autres sith en signe de salutation.
— Très heureux de vous rencontrer enfin, dame Sazraêl. Je suis Teneb, troisième fils de la maison Asren.
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Message par Claire Sazraêl Jeu 14 Déc - 14:32

— Puis-je vous l’emprunter quelques instants Seu ?
Sans attendre de réponse le jeune sith attrapa Claire par le poignet, l’entrainant à sa suite avec une grâce apparente mais également une certaine force. Traversant la vaste salle, le duo improbable se dirigea, jusqu’au centre de la pièce où plusieurs couples se trouvaient déjà. Leurs robes et leurs costumes, rouges et noirs pour la plupart, formant une farandole qui se mouvait au rythme de la musique.
Retrouvant ses esprits après cette interruption brutale, la Sazraêl contint le réflexe primaire d’envoyer son poing directement dans le nez du seigneur sith. Suivant à la place ce que la bienséance exigeait, elle se laissa faire sans résister ou émettre d’objection. Laissant l’homme enrouler ses doigts autour des siens, posant délicatement son autre main autour de sa taille avant de l’entrainer au milieu des autres danseurs.
Son malaise dissimulé derrière un visage de marbre, peu expérimentée dans ce domaine, Claire put au moins se reposer sur son cavalier. Avec l’habilité d’un expert il guidait la jeune femme au sein de cette chorégraphie complexe, celle-ci n’ayant qu’à caller ses pas sur les siens afin de donner le change au reste de l’assemblée.
— Vous êtes toujours aussi cavalier lorsque vous invitez quelqu’un à danser seigneur Asren ?
— Seulement avec les plus belles femmes, dame Sazraêl. A ce sujet, permettez-moi de vous dire que cette robe vous va à ravir. Elle vous sied en tout cas bien mieux que ces armures de soldat que vous portiez autrefois.
— Vous êtes bien renseigné sur les alliés de votre maison je vois. S’est surprenant venant d’une personne qui a passé les vingt dernières années de sa vie loin des siens, à assassiner les ennemis de l’Empire.
— Et je vois que je ne suis pas le seul à être bien renseigné. » réparti Teneb avec un sourire, sans perdre le rythme de la danse « Et puisque nous parlons d’informations, puis-je savoir ce que vous pensez de cette soirée ? »
— Elle est charmante, comme les membres de votre famille.

Penchant sa tête en arrière, le jeune assassin éclata de rire en entendant la remarque. Ce brusque changement d’humeur attirant les regards en direction du couple, plusieurs danseurs perdant l’espace d’un instant leur cadence, ralentissant pour mieux entendre les raisons de ce rire.
— Ais-je dit quelque chose de drôle ?
— Dans un sens oui. Mais permettez que je vous montre mieux les membres si charmants de ma famille.
Sans lui laisser le temps de répondre il raffermit sa prise autour d’elle, la faisant pivoter sur elle-même avant de la coller à son torse. Ses deux bras s’enroulant autour de sa taille, guidant les mains de la jeune femme afin qu’elles se positionnent en harmonie avec les siennes, donnant l’impression qu’ils avaient simplement adopté une nouvelle posture de danse. Mais la raison en était tout autre.
— Vous voyez la rousse qui porte un masque de varactyl ?
Difficile de la louper, le masque détonait de par sa complexité et l’éclat de ses couleurs. Traversé de haut en bas par la forme d’un os nasal doré, le masque trouvait en son sommet un arc de plumes d’un verre émeraude, et se terminait sous la forme d’un bec formé d’une pierre d’obsidienne. Un accoutrement qui ne parvenait pas à dissimuler totalement les traits que Claire s’était fait un devoir d’apprendre par cœur.
— Ravin, votre sœur aînée. Je l’ai déjà rencontrée.
— Je l’ai entendu dire oui. Savez-vous qu’elle a obtenu la gouvernance de sa planète après avoir réprimé un mouvement de révolte révanite ? Ces imbéciles pensaient qu’elle venait pour négocier…
— Et les négociations se sont finies au sabre laser.
— Avec du gaz empoisonné pour être plus précis. Charmante n’est-ce pas ? Aussi fourbe qu’une vipère et aussi tendre qu’un bloc de glace. Et cet homme au masque de guerrier ?

Moins surprise cette fois-ci, Claire se laissa faire lorsqu’à nouveau l’homme la dirigea. Tournant gracieusement sur l’axe que formait son bras tendu, s’inclinant devant lui en cadence avant de repartir en rythme, son regard passant par-dessus l’épaule de Teneb afin d’apercevoir de qui il parlait.
A quelques mètres de là, un autre masque se trouvait remarquable. Non pas raffiné comme tous les autres, mais prenant la forme simple d’un des masques portés par les guerriers sith. Sa forme dur et froide, qui faisait plus penser à un masque mortuaire qu’à un a accessoire de soirée, ne se trouvant adoucie que par sa couleur argentée qui venait refléter la lumière des nombreux lustres qui pendaient au plafond.
— Je suppose qu’il s’agit de votre frère, Eorl. Il a l’air d’être bien morose. » remarqua la jeune femme en notant que l’homme se tenait bien à l’écart des festivités, comme s’il souhaitait ne pas y être mêlé.
— Eorl est…distant depuis la mort de notre père. » expliqua Teneb, à qui la remarquait avait fait perdre son propre sourire, adoptant une expression bien plus grave « Il n’a jamais pardonné à notre frère de l’avoir tué lors d’une chasse sur les plaines gelée d’Haevin. Ce ressentiment l’a rendu renfrogné, alors que Kaleb devenait sans cesse plus froid et distant. Voila à quoi ressemble ma charmante famille. »
Surprise en entendant le sith vider ainsi son sac, Claire resta sans voix, sans trouver comment rectifier cette conversation. Heureusement, elle n’en eut pas besoin.
Couvrant le vacarme de la salle, trois grands coups de gong se firent soudain entendre. Transperçant les conversations comme une lames, forçant chacun à se taire et à se retourner vers l’homme qui venait ainsi de les interrompre. Un majordome, s’il fallait se fier à son élégante tenue noire, dont les tempes grisonnantes et la voix hautement raffinée ne faisaient que renforcer l’élégance du personnage.
— Son excellence, Kaleb Asren, gouverneur du système Galaan. Sa femme, Jaina Asren, et son apprentie, Latika Asren.
Lâchant son cavalier pour applaudir poliment à l’évocation de ces noms, suivant ainsi le protocole que tous dans la salle respectaient, Claire tendit légèrement le cou afin d’apercevoir plus rapidement le trio qui avançait dans l’ombre, observant de loin leurs silhouettes commencer à se détacher.

Et ce fut là qu’elle le senti.

Ce ne fut guère plus qu’une pensée fugace. Un sentiment qui s’éveilla en elle pour aussitôt s’éteindre, en ne laissant qu’un vague souvenir.
Mais pendant un instant, elle le senti très clairement.
Cette aura sombre. Plus sombre que tout ce qu’elle n’avait jamais ressenti, même chez Daemon, comme si un trou noir était soudain apparu. Une sombre puissance qui se cachait, comme un prédateur dissimulé dans un buisson tout en guettant sa proie.
Frissonnant de la tête aux pieds, sentant les poils se hérisser tout le long de ses bras, elle parvint cependant à garder bonne figure. Le ressenti s’évanouissant presque aussitôt, ayant totalement disparu alors que Kaleb Asren faisait enfin son entrée dans la grande salle couverte d’applaudissement. Ses traits prétoriens marqués par une mine grave, ses yeux marqués par le côté obscur balayant la salle d’un regard dur, où ne brillait nulle trace d’empathie.
— Comme je vous disais dame Asren : un vrai boute-en-train.
Ignorant la remarque, Claire continua d’applaudir sans lâcher le seigneur du regard. Pas de doute possible, il s’agissait bien de l’homme qui avait si facilement écrasé Lazna quelques mois auparavant, balayant le chevalier de Zakel comme si elle n’était rien. Cet homme tout puissant, dont elle venait de ressentir la puissance l’espace d’un instant, qui alla s’installer sur l’immense trône noir installé au fond de la salle.
— Excellences » commença-t-il d’une voix puissante et raffinée, digne de son rang de patriarche « Merci d’être venu. Ma femme et moi-même sommes ravis de voir que notre maison, et ce système, compte tant d’alliés fidèles. »
Faisant un geste de la main, il invita l’une des deux femmes qui le suivait à s’avancer, permettant à la Sazraêl d’enfin remarquer leur présence. Plus vieille de l’autre, qui devait sans doute être l’apprentie, Jaina Asren était l’image même de la grande dame. Son élégante robe de soie dorée, où pendaient de nombreux ornements, lui remontant jusqu’à la gorge sans laisser apparaître sa peau autrement que sur son visage.
Avançant lentement jusqu’au trône, souriant aimablement aux personnes réunies ici en l’honneur de son anniversaire, elle alla se positionner juste devant son époux. Malheureusement pour elle, le long discours qu’elle avait si savamment préparé pour cette occasion ne fut jamais entendu par personne.

Les détonations venant couvrir les premières syllabes qui sortirent de sa bouche, les explosions venant la dissimuler derrière un mur de feu.
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Message par Claire Sazraêl Jeu 14 Déc - 20:46

Bien après que les évènements ne furent terminés, que la cendre des bombes ne fut retombée, les services secrets tâchèrent de déterminer comment une telle chose avait pu se produire.

Leur première conclusion fut qu’ils se trouvaient là devant un complot pensé de longue date, dont le premier mouvement avait eu lieu plusieurs jours avant que les bombes n’explosent, au sein du système Toprawa. Lorsque le cargo Pollus, rejoignant la voie Hydienne en partance de Serenno, avait été abordé et son équipage mit hors d’état de nuire.
Bien sur personne n’avait remarqué l’incident, ou le fait que l’équipage fut remplacé : trop de trafic existait entre Serenno et Galaan pour que quiconque fasse attention aux visages de simples convoyeurs. Seule sa cargaison, deux cent caisses de vin achetés pour la soirée d’anniversaire de Jaina Asren, furent scannées afin d’y détecter toute trace suspecte de composant ou de poison. Sans succès.
Mais tel ne fut pas le cas des présentoirs qui accompagnaient les bouteilles. Haute d’une trentaine de centimètres, prenant la forme de petites statues de femmes dont les bras enroulés laissaient l’espace pour introduire la bouteille. De magnifiques objets, dignes du savoir faire de Serenno, du moins en apparence. Car si les gardes avaient pensé à scanner ces présentoirs, regardant au-delà de la surface de granite, ils auraient pu détecter que parmi les trois-cent présentoirs trente-trois possédaient un intérieur creux. Une petite cavité contenant à chaque fois une commande de mise à feu, et assez d’explosif pour tout balayer dans un rayon de trois mètres.

Et alors que Jaina Asren commençait son discours, ces trente-trois petites bombes furent activées en même temps.

Pas assez puissantes pour tuer, les bombes eurent au moins le mérite de créer un chaos effroyable. Brûlant sur des degrés plus ou moins élevés les convives qui se trouvaient à côté, elles balayèrent le reste de l’assemblée. Les soufflant comme un château de carte, forçant tous les nobles seigneurs et les hautes dames à se retrouver face contre terre, dans une position qui ne leur était que trop inconnue.
Projetée violemment au sol comme les autres, Claire n’eut même pas le temps de voir ce qui arrivait aux personnes qui l’entouraient. Son visage cognant rudement contre le dallage de mosaïque, elle sentie aussitôt le gout du sang affluer dans sa bouche. Ses oreilles sifflantes et ses yeux embués par les larmes la coupant totalement de son environnement, la laissant au sein de son monde perdu entre éveil et inconscience.
Mais heureusement, ce n’était pas la première fois qu’elle subissait ce genre d’épreuve. Lors de ses nombreuses années au sein de l’armée, elle avait subi plus que son lot d’explosions en tout genre : grenade, obus, bombes, et même des roquettes. Alors ce n’était certainement pas une petite détonation qui allait la maintenir bien longtemps au sol.
* Aller soldat, debout ! * se répéta-t-elle intérieurement tout en rassemblant ses sens, clignant rapidement des yeux afin de chasser les brumes de son esprit. Quelques secondes plus tard et elle fut à nouveau d’attaque, se concentrer sur les informations que lui envoyait son corps pour établir le diagnostic de son état.
Apparemment elle n’avait rien subit de bien sérieux. Quelques brulures superficielles sur les bras, deux-trois bleus du fait de sa chute, et une robe bonne pour la poubelle. Au moins une bonne nouvelle.

Malheureusement, les bonnes nouvelles se firent rapidement rares.

Lors de son enquête sur ces évènements, les services secrets durent longtemps se demander comment autant d’armes avaient put pénétrer dans ce bâtiment, alors que tous devaient remettre leurs biens à l’entrée. La réponse ne fut, à leur grande honte, jamais trouvée.
Mais en cet instant, peu importait à Claire de savoir comment ils avaient fait. Car si elle fut surprise en constant que plusieurs dizaines de personnes étaient encore debout, protégés par les colonnes, elle le fut d’autant plus en remarquant que ses personnes portaient toutes le même masque intégral. Le masque doré d’un visage dont le rire excessivement élargit en devenait malsain. Et lorsqu’ils allumèrent à l’unisson leurs sabres laser, éclairant les décombres d’une couleur dorée, alors la surprise de Claire se mua en réelle inquiétude.
— Ca s’annonce très dur…
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Message par Claire Sazraêl Sam 23 Déc - 14:09

Le corps encore meurtri par l’explosion qui l’avait projeté au sol, Claire força pourtant ses muscles à réagir. Rassemblant toute la volonté dont elle disposait en cet instant pour ignorer la douleur qui traversait ses nerfs, obligeant ses jambes flageolantes à la remettre debout. Debout, mais totalement désarmée, face à une menace grandissante ; sans cesse plus de sabres laser jaunes apparaissant entre les mains des assaillants qui se révélaient, les armes surgissant de leurs cachettes où elles attendaient depuis plusieurs heures.

Et heureusement pour Claire, elle n’était pas leur cible.

Ignorant la jeune noble, ainsi que les quelques invités qui se remettaient des explosions, les intrus ne prêtaient attention qu’à une seule personne : Kaleb Asren. Le puissant seigneur sith ayant réagit avec des réflexes impressionnants, créant autour de son entourage une bulle de protection qui avait repoussée les explosions et maintenait en suspension les débris qui étaient tombés sur lui.
Les yeux rougeoyants de colère, son visage ne manifestant aucune trace d’effort, le seigneur Asren toisa ceux qui lui faisait face. Les débris qui tournoyaient autour de lui formant comme un anneau d’astéroïdes autour d’une planète, prêts à se mettre en mouvement pour contre-attaquer. Face à une telle menace, n’importe qui y aurait réfléchis à deux fois avant de se continuer leur assaut.
Mais pas ces personnes.
D’un seul mouvement, une dizaine d’entre eux se jetèrent en avant. Leurs sabres laser tourbillonnants entre leurs mains pour intercepter les débris qui furent lancer à leur rencontre, les lames jaunes et les boucliers de Force parvenant à intercepter la plupart des projectiles. Pas assez cependant pour tous les arrêter, plusieurs des assaillants s’écroulant au milieu de l’assauts, leurs masques ensanglantés transpercés par l’un des débris qui voltigeaient à toute vitesse dans la pièce, frappant tels des insectes furieux.
Au milieu de tout ce chaos, face à la charge de ces assaillants, Kaleb Asren demeurait étrangement calme. Comme si ces ennemis ne représentaient pas une réelle menace, il patienta jusqu’au dernier moment avant de se mettre en action. Ses doigts se crispants comme des serres un instant avant qu’une vague d’éclairs bleutés n’emplisse l’espace entre lui et ses ennemis, balayant tout sur leur passage, ne faisant aucune distinction entre amis et ennemis.
*Oh bordel…*
Trop loin pour subir pleinement les effets de cette attaque, Claire n’en fut pas moins balayée en même temps que d’autres personnes, assaillants comme sith. Ce fut à peine si le maigre bouclier qu’elle eut le temps de dresser parvint à encaisser une partie de cette incroyable puissance, lui permettant d’accompagner le choc avec un roulé-boulé qu’elle conclue en se redressant sur ses jambes.
Et alors seulement, elle put constater le chaos qui avait envie la pièce.

A peine une dizaine de secondes s’étaient écoulées depuis que les explosions avaient ruinées cette soirée, et déjà les invités commençaient à réagir. Ceux qui avaient échappés aux déflagrations, par chance ou par talent, se mettant en mouvement face aux assaillants, usants de toutes les panoplies de pouvoir pour attaquer les personnes aux masques dorés. A chaque seconde qui passait de nouvelles personnes continuaient de retrouver leurs esprits, se joignant aux multiples combats qui éclataient un partout.
Et à la vue de ce champ de bataille, les réflexes de soldats commencèrent à reprendre le dessus.
Peu importait qu’elle ne connaisse aucun de ces invités personnellement, ou que l’ennemi soit encore inconnu ; cette bataille reste semblable à la centaine d’autres qu’elle a déjà connue. Des impériaux sont entrain de se battre, et son instinct le plus profond la poussait à ne pas rester les bras ballants.
Regrettant autant l’absence de son arme, déposé à l’entrée, que sa faible maîtrise de la Force, la jeune fille ne se jeta pas moins dans la mêlée. Sélectionnant sa cible, un combattant qui lui tournait le dos pour affronter une vague d’éclair, elle s’approcha rapidement de lui pour le frapper à l’arrière du crâne de ses deux mains jointes. Sonné, l’homme masqué tomba à la renverse, laissant son sabre laser glisser entre ses doigts.
Mais cela ne lui fut d’aucune utilité. Se penchant pour récupérer la précieuse arme, elle vit celle-ci lui échapper de quelques centimètres. L’autre sith ayant invoqué la Force pour s’emparer du sabre, repartant combattre sans un mot ou un simple regard pour celle qu’il venait de dérober.

*Espèce de…* commença-t-elle à jurer intérieurement lorsqu’un hurlement vint attirer son attention. Un son qui n’avait rien de particulier au sein d’un tel champ de bataille, mais qui parvint pourtant à capter son esprit, la forçant à en chercher l’origine.
Elle ne chercha pas longtemps, ses yeux comme guidés par son subconscient tombant instinctivement sur la scène. A quelques mètres de là, un des assaillants avait empoigné l’une des personnes, forçant sa victime à le suivre. Une victime qui n’était personne d’autre que la jeune Zakelienne, l’enfant se débattant furieusement contre l’adulte, tirant et griffant de ses petits doigts la poigne ferme qui tentait de l’entrainer.
Son sang ne faisant qu’un tour, la scène allumant une rage inexplicable qu’elle ne pouvait expliquer, Claire se jeta en direction du duo. Invoquant la Force, qui lui vint sans mal tant ses émotions étaient puissantes en cet instant, elle lança une vague de pouvoir vers le kidnappeur. La personne masquée, une Togruta s’il fallait se fier aux caractéristiques physiques qui étaient visibles, se retrouvant catapultée en arrière, lâchant l’enfant.
Malheureusement, ce fut à ce moment précis que la Sazraêl réalisa toute la folie de son action. Transformant sa chute en une pirouette, la Togruta atterris sur ses deux pieds dans une position parfaitement équilibrée. Un double sabre laser, à la lame jaune comme les autres, surgissant entre ses mains pour menacer la jeune sith…qui elle-même n’avait que ses poings nus pour se défendre.

Mais pas le temps de se maudire. Déjà son adversaire se mettait en mouvement, sa double lame tourbillonnante entre ses mains tandis qu’elle pivotait sur elle-même, donnant de la puissance et de la vitesse à son coup. Reculant rapidement, Claire réussis à esquiver le premier assaut en se jetant en arrière, évitant presque aussitôt une décapitation en se baissant au dernier moment.
Rapidement, leur échange prit de la vitesse. La sith sentant de grosses gouttes de sueur couler derrière son masque alors qu’elle tentait de garde le rythme.
Il ne s’agissait plus de chercher une solution, ou une échappatoire. Tous son univers, toutes ses pensées se résumant en une seule chose : éviter la prochaine attaque. Vivre un instant de plus ; survivre à une attaque, puis à une autre, et encore à une autre.
Ses réflexes affutés par le côté obscur, la peur devant cette mort imminente nourrissant son pouvoir, elle parvint à maintenir le rythme pendant de longues secondes. Mais c’était tout ce qu’elle pouvait gagner : des secondes. Chaque nouvelle esquive l’obligeant à faire un pas en arrière, et chaque nouveau pas en arrière l’obligeant à faire une esquive. Sa retraite se transformant en déroute, ses sens entièrement concentrés sur la lame jaune l’empêchant de percevoir le reste de son environnement.
Et ce qui devait arriver arriva. Ses pieds la portant jusqu’à une des nombreuses tables de la grande salle ; une table de plusieurs mètres de long, bien trop imposante pour qu’elle songe à la renverser ou la contourner. Le simple fait de se retourner une seconde pour voir cet obstacle sonnant sa perte. Sans lui laisser le moindre instant de répit, la Togruta releva brutalement son double sabre laser, frappant de bas en haut qui aurait au mieux défiguré Claire si elle ne s’était pas jetée en arrière, s’allongeant sur la table dont elle renversa les victuailles.
Le coup était passé tout près. Si près qu’il lui en avait découpé son masque dans le sens de la hauteur, les deux morceaux du précieux objet glissant le long de son visage, révélant ses traits à l’alien qui levait déjà son arme pour l’achever.

Est-ce que ce fut de voir le visage derrière le masque, ou bien quelque chose d’autre dans les traits de Claire ? Toujours est-il que la Togruta retint alors son coup, sa lame restant suspendue dans les airs sans aller au bout de son mouvement. Une brève hésitation qui vint tout changer.
Car bientôt, ce ne fut plus simplement l’hésitation qui vint retenir son attaque. Son corps tout entier se retrouvant tétanisé, sa tête s’agitant au rythme de spammes incontrôlables alors que les arcs électriques saillaient à partir de ses vêtements. Se glissant furtivement dans son dos, un petit droide sphérique avait déployé l’un de ses appendices, envoyant un fort courant électrique directement dans son dos.
Un droide que Claire aurait pu reconnaître entre mille.
— Dix-sept !
Mais le droide n’était qu’un répit, un gain de quelques secondes, le temps que l’alien parvienne à surmonter la tétanie de ses muscles. Les vrais secours vinrent quelques instants plus tard, lorsqu’un soldat vint percuter l’assaillante, l’envoyant s’étaler au loin grâce à un coup d’épaule magistral. Un soldat qui se retournait à présent vers elle, son opulente barbe rousse se retroussant en un sourire amusé.
— Décidément tu as le chic pour te faire des amis Claire. » dit Kenntrav, dont le manque total de protocole trahissait la tension qui l’animait en cet instant.
— A croire que même en soirée la guerre ne veut pas me lâcher.
Acceptant la main tendue de son ancien frère d’arme, Claire se saisit presque aussitôt des armes qu’il lui tendait. Pas uniquement son sabre laser, mais aussi une arme qui lui correspondait bien plus : l’épée du seigneur Asmodeus. Une antique lame sith qu’elle avait récupérée quelque mois auparavant, rajoutant à cette lame noire qui suintait le côté obscur une garde en or, prenant la forme d’un dragon rugissant.
— Qui sont ses personnes ?
— Je l’ignore » répondit la jeune femme tout en s’adossant au soldat, le duo reprenant instinctivement leurs réflexes forgés dans le feu d’une centaine de bataille « Mais peu importe qui ils sont, ils vont regretter amèreme d’être venus.
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Le prix du pouvoir - Chapitre III Empty Re: Le prix du pouvoir - Chapitre III

Message par Claire Sazraêl Ven 5 Jan - 19:02

Dos contre dos, leurs lames formant une seule garde, Kenntrav et Claire faisaient face. Reprenant instinctivement leurs habitudes, du temps où tout deux servaient dans la division Rakton, du temps où les choses étaient si simples. Laissant dix-sept sécuriser leur périmètre, le petit droide tournant sans interruption autour d’eux, ils se contentaient d’attendre. Observer, analyser, agir ; tels étaient les maîtres mots qu’on leur avait appris à l’armée, et ils les appliquaient à la lettre, observant la situation.
Et le moins qu’on pouvait dire, s’est que la situation était chaotique. Se remettant de leur choc initial, les forces impériales se réveillaient enfin. Des dizaines de gardes, portant la livrée des Asren, se déversant en un flot ininterrompu dans la grande salle. Leurs blaster crachant des traits rouges, de la même couleur que les sabres qui surgissaient entre les mains des sith, ramenés en urgence par les serviteurs.
Rapidement, ce qui devait être un assaut-éclair tourna en bataille rangée, comptant sans cesse plus de combattants. Cruellement dépassés en nombre, les assaillants réagirent pourtant avec une discipline qui ne pouvait que forcer le respect. Loin de se laisser abattre, ils foncèrent à la rencontre des impériaux, leurs sabres laser jaunes en main.

— Fait attention, ils arrivent.
Elle n’avait pas eu besoin de l’avertissement pour le voir. L’un des assaillants se détachant de son groupe pour leur foncer dessus, les cornes qui dépassaient du sommet de son masque l’identifiant comme un zabrak.
Malgré son imposante corpulence, faisant facilement une tête de plus que Claire, l’alien parvint à avaler la distance qui les séparaient avec une vitesse effrayante. Ses jambes le propulsant dans une série de sauts clairement exécutés grâce à la Force, son corps lui-même se mettant à tourbillonner comme pour faire gagner de la vitesse au sabre jaune qu’il avait entre les mains.
*Le style Ataru ?* Eut le temps de penser la jeune sith un instant avant que leur adversaire ne soit sur eux. Son premier coup, une attaque latérale alors qu’il tombait sur eux, parvenant tout juste à être interceptée par la lame de Claire avant de lui découper le bras. Et avant qu’elle n’ait pu réagir, l’ennemi attaquait à nouveau. Voltant, le Zabrak lui aurait découpé les jambes sans l’intervention de Kenntrav, sa vibrolame bloquant le sabre laser au dernier moment. Ce qui lui valut un violent coup de pied dans l’armure, le repoussant alors que l’alien se retirait juste avant de repasser à l’attaque.
Incroyablement rapide, le style Ataru ne présentait en apparence qu’une seule faiblesse : épuiser son utilisateur rapidement, pour peu qu’on tienne assez longtemps. Ce qui n’était malheureusement pas le cas de Claire, son propre Djem So ne parvenant tout simplement pas à suivre le rythme effréné. Surclassée, elle se retrouva bien vite un genou à terre, son sabre laser devant le visage encaissant les attaques descendantes qui se répétaient de plus en plus fort.
Ce fut à ce moment que dix-sept rentra enfin dans le combat, sauvant une fois de plus la situation. Fonçant avec toute la vitesse dont il disposait, il percuta de plein fouet le Zabrak qui l’avait jusque là ignoré, le sonnant l’espace d’un instant. Un petit instant qui fut pourtant suffisant.
Puisant dans sa colère un surplus de puissance, sentant le côté obscur nourrir sa puissance, Claire se releva d’un seul bond. Usant de toutes ses forces pour frapper la lame adverse dans un mouvement ascendant, brisant sa garde. Déséquilibrée par le choc, elle n’eut cependant pas besoin d’en faire plus. Un instant plus tard, trop tôt pour laisser le temps de réagir, et la vibrolame de Kenntrav vint frapper. S’enfonçant jusqu’à la garde entre le plexus et la gorge de l’alien, qui s’effondra dans un gargouillement ensanglanté.
— Beau travail sergent.
— Toujours un plaisir de répondre service. » lui répondit-il en inclinant la tête, un petit sourire satisfait animant sa barbe rousse alors qu’il observait le corps de sa victime. « Mais bon sang, s’est qui s’est type ? Des Zakeliens ? »
— Je crois plutôt que se sont de Jedi.
Depuis le début elle avait émis cette hypothèse, comme sans doute tous les autres impériaux présents, et les quelques minutes qui venaient de s’écouler n’avaient fait que confirmer son hypothèse. Malgré la violence de ses coups, le Zabrak n’avait jamais cherché à lui porter un coup fatal, visant toujours des endroits simplement handicapants, comme les épaules et les jambes.

Et cette conviction se renforçait lorsqu’elle observait la bataille qui se livrait devant elle. Malgré leur situation désespérée, les sabres jaunes refusaient obstinément de tuer leurs ennemis, se contentant de les assommer ou dans le pire des cas de leur découper un membre. Refuser de tuer, mais être prêt à briser la vie de son ennemi…seuls les Jedi étaient aussi cyniques dans leur raisonnement.
— Jedi ou pas, cela ne change rien. Une bataille est entrain d’être livrée, et nous on reste immobile comme des imbéciles…
— S’est une juste remarque. Prépare-toi, on va bouger.
— Formation habituelle ?
— Formation habituelle.
Epaule contre épaule, chacun assurant un flanc alors que dix-sept surveillaient leurs arrières, le duo se mit en mouvement.
Observer, analyser, agir.
Ce n’était qu’un champ de bataille parmi d’autre après tout. Une mission de recherche et de destruction, comme ils en avaient déjà fait des centaines d’autres auparavant. A ce détail prêt que leurs ennemis étaient cette fois-ci des Jedi, et non de simples soldats. Et que leurs « alliés » pour cette mission se montraient tout aussi dangereux que leurs ennemis, voir pire encore.
Pris dans une rage furieuse, se laissant entrainer par le plaisir d’un combat contre leurs ennemis séculaires, les sith étaient déchainés. Le fin vernit social, qui jusque là conditionnait leurs manières, ayant totalement disparus au profit d’une sauvagerie sans nom.
Rares étaient ceux qui pensaient à collaborer, à mettre à profit cet avantage numérique qui leur aurait pourtant offert une victoire facile. Au contraire, la plupart luttaient sans se soucier des autres, projetant coups de sabres et pouvoirs de Force sans s’inquiéter des victimes collatérales ; plus d’un sith tombant à terre, terrassé par le coup d’un autre impérial.
Face à cette rage bestiale, les jedi formaient quant à eux un front uni. Opposant à leur adversaire calme et discipline, se battant ensembles et non séparément, ils parvenaient ainsi à contenir les assauts désorganisés des sith, les repoussant comme un roc sur lequel venait s’abattre les vagues. Mais une telle situation ne pouvait durer bien longtemps, et ils le savaient : sous peu leurs ennemis parviendraient à les submerger sous leur nombre. Et plutôt que d’attendre cette fin inexorable, les jedi avaient simplement adapté leur stratégie, plusieurs groupes rompant les rangs pour se diriger vers d’autres objectifs, disparaissant à travers les coursives de la grande salle.

Ce fut l’un de ces groupes en particulier qui attira l’attention de Claire.

*Qu’est-ce que… ?* eut-elle le temps de penser, ne comprenant pas pourquoi ses sens la mettait soudain en alerte. Une pensée qui ne dura qu’un instant, le temps qu’une vague de Force ne vienne parcourir son corps. Une puissance sombre, la même qu’elle avait ressentie juste avant le début de l’assaut, qui lui donnait l’impression d’être entrain de suffoquer. Une seconde plus tard, et une tempête d’éclairs bleus roula à travers l’une des coursives, balayant les jedi qui se trouvait face à elle, les transformant en cadavres carbonisés.
Encore cette puissance effrayante…qui pouvait bien en être à l’origine ?
Oubliant toute prudence, mue par un désir irrépressible de percer ce mystère, Claire rompit la formation. Abandonnant Kenntrav et dix-sept, ignorant leur surprises et les hurlements qui lui demandait de revenir, elle fonça en direction des cadavres carbonisés. Filant aussi vite que possible, craignant d’arriver trop tard, elle ne prêta même pas attention au jedi qui vint s’opposer face à elle, se contentant de le balayer d’un mouvement d’épaule ; sans prendre le temps de l’achever.
Malgré toute sa célérité, elle ne fut pourtant pas assez rapide. La personne, ou la chose, à l’origine de ce massacre s’étant déjà retiré, laissant à Claire tout juste la vague vision d’une silhouette qui disparaissait dans les ombres.
*Oh non, pas cette fois !* hurla-t-elle intérieurement tout en continuant sur sa lancée, courant aussi vite que ses jambes pouvaient la porter afin de rattraper cette personne, cet être qui venait si aisément de balayer tant de jedi. Mais alors qu’elle dépassait les colonnes, espérant rattraper sa cible, ce fut tout autre chose qui vint l’accueillir.

Dans sa précipitation aveugle, elle n’avait même pas pris le temps de ressentir ce qui se passait autour d’elle, fonçant droit vers l’une des créatures qui s’étaient échappées de leur arène durant la confusion. Et pas n’importe quelle créature, mais la pire qui soit : un Lylek de Ryloth. Une immense créature insectoïde, dont les six pattes aussi hautes et épaisses qu’un homme soutenait un corps tout en long, bardé d’une carapace verte.
Figée par cette vision d’horreur, Claire resta sans réagir, le corps comme paralyser par le regard rougeâtre de la créature qui déployait une mâchoire pleine de crocs, agitant ses deux tentacules devant elle. S’observant l’uns et l’autres, le lylek et la sith restèrent à se toiser quelques secondes, avant que le charme ne se rompe enfin.
Soudainement tirée vers l’arrière, avec autant de force que l’aurait fait un grapin, l’impériale eut tout juste le temps de voir les tentacules la louper de peu ; s’enroulant à l’endroit exact où elle s’était tenue une demi-seconde auparavant. Son corps chutant lourdement sur le sol, elle vint ainsi atterrir aux pieds de cette personne qui venait de l’attirer par la Force, lui sauvant la vie.
— Mes excuses pour de telles manières, dame Sazraêl. Mais j’ai eu comme l’impression que vous aviez besoin d’aide.
Un sourire arrogant sur le visage, Teneb Asren s’avança en direction de la créature, laissant Kenntrav et Seu Ka’ann prendre soin de Claire.
Ignorant les rugissements furieux de la bête, qui voyait en lui une nouvelle cible, il y répondit en faisant apparaître son arme dans le creux de sa main, déployant deux lames rouges de part à d’autre de son manche.
— Aller ma grande…fait moi voir ce que tu as dans le ventre.
Suffisant, il ne prit même pas la peine de se mettre en garde, son sabre laser pendant négligemment le long de son corps lorsque la créature passa à l’attaque. Ses deux pattes avant tombant sur le jeune seigneur, qui de toute façon n’était plus là. Totalement immergé dans la Force il bougea au dernier moment, son sabre laser frappant alors même qu’il reculait, tranchant les deux pattes qui auraient dut le broyer.
Hurlant de douleur, le lylek réagit rageusement à cette morsure, fonçant tête baissée en direction du jeune seigneur à l’instant même où celui-ci posait pied sur le sol. Propulsé en arrière, Teneb eut heureusement le réflexe de lever un bouclier de Force qui encaissa la majorité des dommages. Glissant sur le sol, il se remit debout alors que la créature le chargeait de nouveau, ses tentacules claquant devant elle comme des fouets prêts à le mettre en pièce.
Mais cette fois-ci, il était prêt. Levant sa main gauche, laissant la colère monter naturellement en lui, il envoya une série d’éclairs bleutés surgir du bout de ses doigts pour frapper la créature. Des éclairs très loin de ceux qui avaient balayés les jedi, parvenant juste à arrêter la bête dont l’épaisse carapace encaissa les dommages.
Ce qui suffisait amplement à Teneb. Invoquant à nouveau la Force, il enferma dans une poigne invisible et immense la créature, l’attirant vers lui comme il l’avait fait avec Claire. Bondissant par-dessus le lylek, il atterrit sur le dos du monstre, qui eut à peine le temps de pousser un rugissement furieux avant que le sith ne termine le travail. Son sabre laser s’enfonçant profondément dans le crâne du prédateur, le seigneur se laissa ensuite glisser élégamment le long de son cou, atterrissant devant le reste de l’assistance tel un artiste ayant terminé son œuvre.

En cet instant seulement, l’arrogance de ce personnage vint frapper Claire. Tout en lui hurlait la haute opinion que ce seigneur avait de lui-même : ses cheveux bruns laissés volontairement longs et négligés, sa barbe de trois jours, sa musculature athlétique ; tout en lui était pensé afin de donner la meilleure image possible de lui. Son sourire triomphant qu’il adressait aux personnes devant lui ne venant que confirmer cette impression.
Mais bien sûr, elle se garda bien d’exprimer de telles pensées à haute voix.
— Excellent travail seigneur Asren » le complimenta-t-elle, adoptant parfaitement le ton de l’admiratrice « L’aisance avec laquelle vous vous êtes débarrassé de cette créature…cela force le respect. »
— Vous êtes bien aimable dame Sazraêl. Je suis ravi d’avoir put vous sauver la vie
Ouvrant déjà la bouche pour retorquer, une sourde colère envahissant son esprit, Claire n’eut pourtant pas l’occasion d’articuler le moindre mot. Toute parole se retrouvant soudain noyée par un bruit sourd qui vint secouer la salle, resonnant entre les murs avec autant de puissance que s’ils s’étaient retrouvés dans une cloche.
Un bruit d’explosion, reconnaissable en mille, qui vint fissurer une partie du plafond dont des pans entiers se détachèrent pour s’écrouler sur les sith en contre bas. Quelques crânes fracassés plus tard et les occupants de la grande salle commencèrent à paniquer, courant en tout sens comme une fourmilière.
Et face à cela, les Républicains se montrèrent encore une fois étonnants de discipline. Se repliant en bon ordre, quittant la grande salle en abandonnant leurs positions. De toute évidence ils avaient compté sur un assaut éclair pour remporter la victoire, sans penser essuyer une telle résistance. Et à présent que leur stratégie avait échouée, ils ne pouvaient que quitter les lieux avec le moins de pertes possibles.
+Excellence ? Allô, vous êtes là ?+
Emergeant de ses réflexions, Claire eut besoin de quelques instants pour réaliser que la voix venait de son com-link. Toujours fonctionnel, ce dernier émettait la voix de Miha, le ton pressant de la twi’lek laissant imaginer l’inquiétude qui l’animait en cet instant.
+Excellence ? Excellence ?! Aller, répondez !+
+Je suis là Miha. Qu’est-ce qui se passe ?+
+Qu’est-ce qui se passe ? Non mais vous vous fichez de moi ?+ explosa la voix de la twi’lek, abandonnant le peu de respect dont elle faisait habituellement preuve +La République nous attaque, voila ce qui se passe !+
+Sans blague !+ grogna Claire entre ces dents +Comme si les dizaines de jedi qui nous sont tombés dessus n’étaient pas un indice suffisant ?+
+Des jedi, qu’est-ce que… ?+
Le reste de la phrase fut noyé par une nouvelle explosion, résonnant avec tant de force que Claire dut coller le com-link contre son oreille afin de couvrir le bourdonnement qui l’assourdissait.
+Bordel, mais qu’est-ce qui se passe dehors ?+
+S’est ce que j’essaye de vous dire : une flotte Républicaine commence à sortir de l’hyperespace. Et elle bombarde le palais !+
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Le prix du pouvoir - Chapitre III Empty Re: Le prix du pouvoir - Chapitre III

Message par Claire Sazraêl Ven 5 Jan - 19:03

C’était une chose étrange à voir.

Tous ces grands seigneurs et ces belles dames, réduits au même niveau qu’un troupeau de bantha. Leurs élégantes tenues blanchie par la poussière qui s’élevait à chaque nouvelle explosion ; leurs visages paniqués lorsqu’une bombe venait fracasser les colonnes de marbre blanc et les statues des héros impériaux, faisant voler en éclats les grandes verreries et fondre les peintures. Le palais tout entier s’était transformé en un piège mortel.
Pourtant, bien plus que les batteries républicaines, s’était les impériaux eux-mêmes qui restaient le plus grand danger. Se piétinants les uns les autres dans leur empressement, n’hésitant pas à frapper de leurs lames rouges toute personne qui se montrait trop lente, laissant derrière eux une trainée sanglante.
Emportée par ce mouvement de foule, Claire aurait elle-même dut subir le même sort, sa frêle constitution et ses faibles pouvoirs ne lui permettant pas de survivre à pareille épreuve. Heureusement, elle n’était pas seule : percevant le danger, Kenntrav et Seu Ka’ann s’étaient immédiatement portés à ses côtés, lui faisant un rempart de leur corps massif tandis que dix-sept survolait le reste du groupe, électrocutant toute personne qui se montrait un peu trop insistante. Grâce à eux, elle put survivre à cette épreuve, atteignant les grandes portes de bronze sculpté qui marquaient l’une des entrées du palais.

Elle tomba en avant, le corps renversé par l’ultime poussée des survivants, ses deux genoux percutant l’herbe encore fraiche du jardin. Elle faisait peine à voir ; avec sa robe déchirée en de multiples endroit, révélant une peau pleine d’écorchures, couverte de sueur et de suie.
Son dos et sa poitrine, compressés par ses deux gardes du corps, lui faisant un mal de chien, l’empêchant de reprendre correctement sa respiration. Ses mains, douloureuses tant elles mettaient de force pour serrer son sabre laser, refusant de répondre au moindre de ses ordres. Et pourtant, elle pouvait s’estimer heureuse d’être dans cet état. Tous n’avaient pas eu cette chance.
— Par la Force…
Les oreilles bourdonnant encore du bruit des explosions, elle n’entendit pas la remarque de Seu Ka’aan. Mais elle n’en avait pas besoin ; à mesure que ses sens lui revenaient les signes de la situation lui apparaissaient de plus en plus clairement. L’odeur de la fumée et du sang qui venait lui agresser les narines, les flammes orangés qui dansaient en périphérie de sa vision, le goûts acre porté par le vent et les clameurs qui parvenaient à couvrir le bourdonnement de ses oreilles.

Le palais était en feu.
Les grandes galeries qui menaient à la salle de balle crachaient de fumée et de la braise, les flammes qui s’échappaient des arches brisées venant lécher les murs de la réserve. Au nord, les grandes coupoles qui surplombaient le mausolée familiale avaient volées en éclats, l’or fondu coulant le long des tours comme les larmes d’un géant. Partout où l’on portait le regard, tout n’était que feu et furie ; l’immense palais qui s’étendait grand comme une ville, avec ses dizaines tours et ses bâtisses innombrables semblant à l’agonie.
Mais le spectacle le plus imposant se trouvait au-dessus d’eux. Dans cette vision majestueuse des vaisseaux qui s’affrontaient dans la basse atmosphère, leurs immenses silhouettes de métal cachant le sol, le bruit qu’ils faisaient à chaque tir faisant voler les vitres en éclat, donnant l’impression que les dieux eux-mêmes s’affrontaient.
Miha n’avait pas menti, toute une flotte de la République était apparue au-dessus de la planète. Trois croiseurs de classe Valor, accompagnés par une dizaine de croiseurs Hammerhead, engageaient les défenses impériales. Une nuée de chasseurs, tourbillonnants tels des insectes autour d’un animal, piquaient et mitraillaient le palais, escortant le flot de navettes qui allait et venait entre les croiseurs et le sol.
— Des navettes de débarquement… » murmura l’un des sith
— C’est une invasion ! Il faut contacter Dromund Kaas d’urgence » renchérie sa compagne
— Taisez vous tous les deux, et observer un peu. Vous ne voyez donc pas ce flot qui sort du palais et qu’ils récupèrent ? Ce n’est pas une invasion, c’est une évacuation.

Seu Ka’ann avait raison. Concentrant son attention sur ce que le seigneur sith désignait, Claire vit qu’un flot continu de personnes s’échappaient du palais, leur retraite couverte par les tirs des chasseurs. Pas seulement des jedis, reconnaissables à leurs sabres laser et aux caisses que plusieurs d’entre eux portaient, mais aussi des aliens. Surtout des aliens même, des twi’lek et des togruta, des wookie et des mirialans, qui n’avaient en commun que les colliers fixés à leurs nuques. Leurs émotions, trop loin pour être visibles, étant si puissantes que toute personne sensible à la Force pouvait les percevoir à cette distance : de la peur bien sûr, mais aussi de l’espoir. Un espoir sauvage auxquels ils commençaient tout juste à croire.
— Des esclaves ?
— S’est aussi mon opinion dame Sazraêl.
— Mais enfin s’est ridicule. Pourquoi la République déploierait autant de moyens pour simplement libérer quelques esclaves ?
— Qui peut dire ce que souhaite réellement la République ? » intervint une voix dans son dos « Peut-être sont ils vraiment venus pour libérer ces esclaves. Peut-être pour nous porter un coup au moral. A moins que ce ne soit pour ces caisses avec lesquelles ils s’échappent ? Dans tous les cas, je ne compte pas les laisser voler ma maison sans réagir ! »
Emergeant des grandes portes en bronze qui continuaient de vomir des panaches de fumées, une petite troupe s’avançaient vers les survivants. Equipés de fusils blaster et de sabres laser, ils portaient tous l’emblème de la maison Asren sur leurs armures aussi noires que le charbon, détonant avec celui qui était à leur tête.
Encastré pour sa part dans une armure qui semblait faite d’argent, si polie qu’on pouvait y observer son propre visage, leur leader était un homme d’une trentaine d’année. Son visage prétorien, encadré par des cheveux blonds comme la paille, observant avec une froide colère le palais entrain de bruler, ses mains gantées serrant les deux sabres laser déjà dégainés. Un homme que plusieurs invités identifièrent rapidement comme Eorl Asren, le deuxième fils de la maison Asren et gouverneur de la planète Saldae.
— Ne craignez rien mes amis. » dit-il au reste de l’assemblée, son visage et sa voix marqués par la confiance « La vermine de la République ne sera pas tolérée ici. »

Force était de constater qu’il avait raison. Surmontant sa première vision pessimiste des choses, Claire commença à comprendre les raisons d’une telle confiance.
Malgré leur surprise face à cet assaut, les défenses du système se mettaient en place. Emergeant du sol, ou des tours qui avaient survécus, des dizaines de batteries anti-aériennes se mettaient en mouvement. Leurs canons pointant en direction des vaisseaux Républicains, tirant des salves qui venaient mettre à mal leurs boucliers qui devaient déjà lutter contre la flotte de défense impériale. Emergeants en basse altitude, reprenant exactement le même trajet que leurs ennemis, quatre cuirassés Harrower et une dizaine de croiseurs Terminus étaient apparu, leurs batteries se synchronisant déjà avec les défenses au sol tandis que leurs chasseurs émergeaient des hangars comme une nuée d’insectes, engageant la flottille de navettes.
— Cela ne sera plus très long. » commenta Eorl d’une voix où la détermination se disputait à l’assurance « Mais je ne vais pas simplement attendre que notre flotte fasse tout le travail. Mes hommes et moi nous allons engager l’ennemi au sol ; pendant ce temps rendez-vous tous au hangar et utilisez vos vaisseaux pour combattre l’ennemi dans le cile. »
Etrangement pour des sith, personne n’en trouva rien à redire. L’esprit de vengeance qui animait le cœur des invités, ou peut-être bien un certain charisme qui émanait du Asren, suffisant à les convaincre. Comme un seul homme, tous foncèrent en direction du spatioport, se dirigeant vers son vaste dôme noircit par les impacts des turbolaser.
Tous, y compris Claire.

— Excellence…
— Je sais Kenntrav, je sais.
— Parfait. Dans ce cas je ne fais qu’évoquer une évidence en rappelant que nous sommes arrivés dans une navette, qui ne possède aucune arme, pas de bouclier, et encore moins le blindage nécessaire pour résister à un tir de turbolaser. Je n’ai rien contre le fait de pimenter les choses, mais tout ça me semble un peu léger pour attaquer une flotte.
Elle savait tout cela bien sûr. Son propre Fureur était restée sur Dromund Kaas, afin de subir une révision durant son absence, la laissant sans vaisseau digne de ce nom. Mais comment aurait-t-elle put affronter le regard des autres sith en admettant cette faiblesse ?
— Et le Codex ? On pourrait le contacter, afin qu’il vienne nous prêter main forte.
+ Il est actuellement en orbite autour d’Er’kit, afin d’aider le seigneur Seraga dans sa campagne contre les forces républicaine maîtresse. Et même s’il pouvait se retirer du front, je doute qu’il puisse arriver à temps, en supposant bien sur que la République n’a pas brouillé nos communications avec le reste du système. +
— Formidable dix-sept, vraiment formidable. » grogna Claire entre ses dents, tout en dégainant son com-link. Heureusement, il lui restait un atout à jouer.
— Miha ? Miha, est-ce que tu me reçois ?
+ Cinq sur cinq excellence. Qu’est-ce que vous foutiez bon sang, ça a sacrément chauffé dans le coin ! +
— Cesse de te plaindre pour une fois et écoute moi esclave. » rugit Claire, faisant montre d’une autorité qui ne lui ressemblait pas « Nous allons arriver d’ici dix minutes au hangar. Dans cet intervalle je veux que tu ais trouvé un vaisseau digne de ce nom, et qu’il soit prêt à décoller. »

Coupant la transmission avant que la twi’lek n’ait eu le temps de protester, la Sazraêl ne prêta pas plus d’intérêt aux regards inquiets de Kenntrav, ou au sifflement désapprobateur du droide. Elle savait très bien ce qu’ils allaient dire, et refusait catégoriquement de les laisser s’en exprimer.
Sans ralentir, malgré la douleur sourde qui commençait à se sentir dans les jambes des deux humains, le trio continua son avancée. N’ayant qu’à suivre les dizaines de sith qui, comme eux, se rendaient au spatioport, piétinant ce qui autrefois avait été un jardin formidable. Mais comme tout le reste du palais, ce dernier avait vécu : l’herbe qui n’avait pas été piétinée ou brulée par les tirs était labourée par les explosions. Là où se dressaient autrefois des haies savamment taillées pour prendre la forme d’animaux exotique, et où d’insondables labyrinthe de verdures se présentaient comme autant de défis à l’intellect, il ne restait à présent qu’une terre ravagée.
Et alors qu’ils approchaient de leur objectifs, d’autres signes de batailles se faisaient voir. Non seulement le dôme lui-même, subissant de manières sporadiques les tirs des turbolasers auquel il répliquait avec ses propres batteries de défense, mais également tout le chemin qui menait au spatioport lui-même. Jonchée de corps et de droides détruits, de tourelles en morceaux et de dalles éventrées, la grande avenue qui accueillait les visiteurs faisait peine à fort.
— Bordel, ils n’ont pas rigolé par ici. Tu penses qu’ils voulaient également s’emparer du spatioport ? Histoire de préparer une invasion dans les règles ?
— Non, je penche plutôt pour une attaque de diversion, ou une volonté de se garder une porte de sortie. La République n’est pas assez nombreuse pour s’emparer d’un système aussi bien défendu.
Mais comme avait dit Eorl, qui pouvait deviner les intentions de la République en venant ici ? Toute cette attaque n’avait absolument aucun sens, hormis faire un immense gâchis de ressources. Etes-ce pour libérer des esclaves ? S’était peu probable : même les Jedi n’étaient pas assez altruiste pour se sacrifier en masse dans une telle entreprises, et de toute façon d’autres cibles auraient été bien plus intéressantes si ils souhaitaient libérer des esclaves.

A moins que les caisses qu’ils transportaient…

— Excellence, par ici !
Emergeant de ses pensées, Claire aperçue au loin la twi’lek à la peau rouge qui leur faisait de grands signes, battant des bras afin d’être remarquée. Quelques secondes plus tard et le trio vint la rejoindre.
— Miha ! Alors, tu as réussi à nous trouver un vaisseau ?
— Je pense que vous allez être contente excellence. Suivez-moi.
Lui emboitant le pas, les impériaux commencèrent à s’enfoncer dans les entrailles du spatioport. En temps normal, ils n’auraient pas pu pénétrer aussi loin sans subir une dizaine de contrôle, et franchir autant de poste de sécurité. Mais l’attaque avait totalement désorganisé cet endroit, et aucune des personnes qu’ils croisaient ne leur prêtait vraiment attention, tout occupés qu’ils étaient à fuir ou à faire décoller leurs appareils. Grâce à cela, il ne fallut que quelques minutes au groupe pour pénétrer profondément dans le dôme, jusqu’à pénétrer dans le hangar que Miha avait repéré où un vaisseau semblait presque les attendre.
— Et voilà ! Magnifique n’est-ce pas ?
Il l’était en effet. Un X-70B fantôme flambant neuf, un vaisseau habituellement utilisé par les agents des services secrets.
Un appareil déjà impressionnant à l’origine, mais qui en plus avec été modifié par son propriétaire : son revêtement chromé, sa tourelle supplémentaire sous le cockpit, l’épaisseur non standardisé de son blindage…autant d’atouts qui allaient leur être précieux dans la bataille qui s’annonçait.
— Magnifique, vraiment magnifique » répéta Claire « Et son système de sécurité ? »
— La rampe était déjà baissée quand je suis arrivée. Son propriétaire ne devait pas voir l’intérêt de verrouiller son vaisseau ici.
— Parfait Miha. Commence à faire chauffer les moteurs, on a une bataille à livrer.

— Une bataille ? » s’exclama la twi’lek, dont les lekkus s’agitèrent de panique « Vous voulez dire qu’on ne prend pas la fuite ? »
Claire Sazraêl
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Message par Claire Sazraêl Mar 9 Jan - 19:40

Confortablement installée dans un fauteuil de cuir noir, les mains posées sur les accoudoirs de bois sculpté en forme de dragons krayt rugissants, elle observe l’homme qui lui fait face.
Et pour la quatrième fois en moins de dix minutes, elle décrète intérieure que rien ne lui plait chez cet homme.

Ni son uniforme d’officier impérial, ni sa barbe grisonnante surmontée par des lunettes écailleuses, et encore moins ses yeux bleus qui demeurent aussi froids que la glace alors qu’il lit les données les données sur son datapad, les faisant défiler du bout de son index.
Mais ce qu’elle déteste encore plus dans cet homme, c’est le papier qu’il a posé sur la table devant lui, juste à côté d’un verre de vin qu’il a négligé de goûter. Ce papier qui porte le double emblème de la Citadelle et des Services Secrets, lui donnant le droit de venir ici même, dans sa propre forteresse de Dromund Kaas, pour la questionner comme une vulgaire criminelle. Et même s’il avait longuement argumenté sur le sujet, savoir qu’elle n’était pas la seule à subir pareil traitement ne rend pas la chose plus facile à accepter.
— Reprenons » dit l’homme après quelques secondes de silence, rajustant ses lunettes « Vous avez donc quitté le spatioport à bord d’un X-70B Fantôme, immatriculation 069A26-BZ, propriété…du seigneur Rhô, de la sphère de la Production et de la Logistique. C’est exact ? »
— C’est exact. » confirme-t-elle d’un hochement de tête, se retenant à grande peine de soupirer en voyant le fonctionnaire taper la réponse sur son datapad « Mais je tiens à signaler que j’ignorais alors totalement à qui appartenait ce vaisseau. Le seigneur Eorl Asren nous avais demandé de l’aide pour repousser la République, et la navette avec laquelle j’étais venu ne faisait clairement pas le poids. »
— Je vois je vois…parlez moi un peu de comment s’est terminée la bataille. »



— S’est…s’est enfin terminé ?
— Je crois que oui… » répondit le sergent d’une voix encore hésitante, ses mains demeurants crispées autour sur le manche du vaisseau.
— Oui, je crois que tu as raison ! Regardez, ils s’en vont enfin !
La twi’lek ne se trompait pas. Les uns après les autres, les vaisseaux restants de la République commencèrent à se replier en bon ordre, bondissants dans l’hyperespace pour échapper au feu nourris des batteries Impériales qui continuaient de les harceler, leurs lasers formant comme une pluie rouge qui s’écrasait sur leurs blindages.
Etrangement cette vision évoquait à Claire les léviathans, ces monstres titanesques créées par les anciens alchimistes sith. Tels des créatures vivantes blessées lors d’un combat, les immenses vaisseaux de la République saignaient. A travers les plaies dans leur peau de métal, révélant une chair faite de câbles et de duraciers, s’échappait leur fluide vital. Un sang fait d’hommes et de matériels, qui se déversait dans l’espace glacé.
+ Excellence ? Est-ce que tout va bien ? Vous avez l’air…absente. +
— Tout va bien, ne t’inquiète pas dix-sept. » répondit Claire en se massant les yeux « Je suis simplement un peu sonnée, il y a longtemps que je n’avais pas connue une bataille aussi intense. »
Mais avait-t-elle vraiment combattu ? Est-ce qu’une bataille venait vraiment d’avoir lieu sous ses yeux ? Elle aurait été bien incapable de le jurer. Tel un comateux reprenant soudain conscience, elle ne gardait que peu de souvenirs de ce qui venait de se dérouler. Le temps lui-même n’ayant plus vraiment de sens au milieu des tirs de turbolaser et des escadrilles de chasseurs pris dans leur ballet mortel.
Tirer, esquiver, survivre.
Pendant la durée du combat, son univers tout entier s’était résumé à ces quelques mots.
— Les vaisseaux de la République sont entrain de s’enfuir excellence. Qu’est-ce qu’on fait ?
Forçant son esprit à revenir sur le présent, la jeune sith releva la tête pour observer la flotte ennemie. Malgré l’état pitoyable de ses bâtiments, celle-ci s’en tirait relativement bien vu les circonstances. Seuls trois croiseurs avaient été coulés dans la bataille, et la grande majorité de leurs navettes étaient rentrées aux hangars sans trop de dommages. Ce fut donc sans doute avec un sentiment de victoire que les derniers vaisseaux purent passer en hyperespace, quittant le système.



— Vous avez donc décidé de ne pas les poursuivre ?
— Vu la situation, cela ne servait à rien. Mon vai…le vaisseau du seigneur Rhô ne disposait pas de l’armement nécessaire pour faire pencher la balance, j’ai donc estimé qu’il valait mieux ne pas tenter le diable.
— Une décision très pragmatique excellence.
— Une décision que n’importe qui aurait pris, même un petit fonctionnaire qui n’a sans doute jamais vu un champ de bataille autrement que par holo. » siffle Claire, ses émotions lui échappant l’espace d’une seconde.
Mais loin de battre en retraite, l’homme se contente de hocher la tête d’un air entendu, acceptant la remarque. Lentement il détache ses lunettes de son nez pour les essuyer avec un mouchoir sorti de sa poche, opposant à la furie de la sith un calme professionnel.
— Admettons. Vous avez donc décidé d’abandonné la chasse. Et ensuite ?
— Ensuite, nous avons reçu une transmission.



— Excellence, un vaisseau essaye de nous contacter. Un des nôtres.
— Accepte la transmission Kenntrav.
Approuvant d’un hochement de la tête, le sergent pressa le bouton rouge qui clignotait furieusement, activant du même coup l’holo-projecteur au milieu du tableau de bord. Rapidement, ce qui n’était qu’un halo bleu à peine perceptible se transforma en la vision claire d’un homme. Un jeune cadet portant l’uniforme traditionnel des officiers de transmission.
+ Immatriculation 069A26-BZ3, ici le cuirassé Ragnarök, des forces de défenses du système Galaan. Seigneur Rhô, me recevez-vous ? +
— Ici Claire Sazraêl, matriarche de la maison Sazraêl. Nous avons dû emprunter ce vaisseau pour venir en aide aux défenses planétaire, suite à la requête du seigneur Eorl Asren.
+ Excellence + salua le cadet + Pardonnez-moi, mais je vais avoir besoin de vos codes d’identification personnels. Avec ce qui vient de se produit… +
— Je comprends cadet, préparez-vous à recevoir les codes
Insérant son comlink dans l’orifice prévu à cette effet, Claire pianota une série de touche sur la console du vaisseau, transférant les codes qui permettraient de l’identifier…du moins en théorie. Dans le cas contraire, le cuirassé qui s’approchait lentement d’eux n’aurait aucun mal à les réduire en tas de cendres.
— « Emprunter ce vaisseau » ? L’expression me plait bien.
— La ferme Miha » réagirent en cœur Claire et Kenntrav, guère d’humeur à accepter ses traits d’humour.
+ Immatriculation 069A26-BZ3 ? + reprit soudain le cadet, sa forme bleutée réapparaissant en holo + Tout est en ordre. Encore une fois je vous prie de m’excuser pour cette mesure de sécurité dame Sazraêl, mais le chaos règne en bas. On est encore entrain d’établir une liste des victimes, mais je peux déjà vous confirmer que le seigneur Rhô n’a pas survécu aux affrontements à la surface. +
— S’est fort regrettable » répondit Claire, tout en tâchant d’ignorer le sourire amusé de Miha « Quel est le protocole mit en place ? »
+ Pour le moment, positionnez-vous en orbite stationnaire autour de la planète. De nouvelles directives ne devraient pas tarder à arriver. +



— A ce sujet, sait-on comment le seigneur Rhô est mort ?
— Son autopsie a révélé une crise cardiaque, provoquée par un choc électrique important.
— Un éclair de Force ?
— C’est probable, même si nous ne pourrons jamais le confirmer. Vous qui avez combattue dans la grande salle vous savez mieux que quiconque qu’un certain chaos régnait durant l’assaut préliminaire de la République. Mais reprenons si vous le voulez bien. Vous avez donc ordonné à votre esclave…la twi’lek dénommée Miha si je lis bien, d’aller se placer en orbite autour de la planète. Et ensuite ?
— Ensuite, je suis aller explorer le reste du vaisseau.



Il fallait reconnaître une chose à feu le seigneur Rhô : il ne regardait pas à la dépense.
De tous les vaisseaux que Claire avait vu dans sa vie, celui-ci était certainement l’un des plus richement décorés, faisant plus penser à un petit appartement. Du sol couvert de tapis rouges jusqu’au plafond avec ses lustres de cristal, en passant par les meubles en bois précieux et les fauteuils de cuirs qui habillaient l’ensemble, tout ici n’était que luxe. Un luxe gras et ostensible qui était loin de ses goûts personnels, mais elle n’allait pas s’en plaindre pour autant.
S’affalant lourdement sur l’un des fauteuils de cuir noir, dont les accoudoirs en bois prenaient la forme de dragons krayt rugissants, Claire se retrouva rapidement une bouteille à la main. Sans beaucoup d’originalité, le seigneur Rhô disposait dans son vaisseau d’une réserve conséquente d’alcools venus des quatre coins de la galaxie, dissimulés dans trois petites tables de bois verni, sculptées en forme de symbole impérial. Et puisqu’apparemment il était mort, alors Claire pouvait bien se permettre de piller un peu sa cave.
Mais alors que le bouchon sautait hors de la bouteille, déversant son écume, la jeune sith cessa soudain tout mouvement. Les muscles tendus comme pour le combat et les sens en éveille, cherchant à confirmer l’écho qu’elle venait de percevoir dans la Force. Laissant tomber dans le vaisseau un silence de mort, rompu uniquement par le ronronnement lointain du moteur…et par le grattement irrégulier venant d’une armoire en bois d’acajou, située environ trois mètres sur sa gauche. Exactement à l’endroit où elle venait de percevoir une présence dans la Force.
* Un espion ? * pensa-t-elle aussitôt. * Un jedi ? * lui répondit sa seconde pensée, faisant croitre son inquiétude.
Impossible à dire : son don n’était pas assez puissant le savoir, pas dans de telle circonstances. Et de toute façon cela ne changeait rien : jedi ou non son vaisseau avait un passager clandestin, et elle ne pouvait rester sans réagir.
Se relevant aussi délicatement que lui permettait son corps tremblant sous l’effet de la tension, incapable d’entendre le bruit de ses propres pas tant les pulsations de son cœur lui battaient les oreilles, Claire se rapprocha lentement de l’armoire. Ses mains rendues moites par la pression agrippant instinctivement son sabre laser, le pouce déjà posé sur le bouton d’activation. Une fraction de seconde…elle n’aurait qu’une fraction de seconde pour allumer l’arme et réagir à la menace.
Peu rassurée par cette pensée, elle rassembla son courage pour franchir les trois mètres qui la séparait de l’armoire. Sa main gauche se posant sur la poignée dorée tandis que sa main droite se levait avec son sabre, prête à frapper d’un coup descendant. Soufflant un dernier coup, elle ouvrit brutalement la porte de l’armoire.

Et laissa tomber misérablement $ la personne qui s’y cachait.

Prise de court par ce dénouement pitoyable, la Sazraêl mit quelques secondes à réaliser qu’il ne s’agissait pas d’un Jedi. Ce n’était pas plus un soldat, un espion, ou même un adulte. S’était simplement la plus humaine des enfants.
Une enfant, ou à peine une adolescente. Ses longs cheveux brun clair qui tombaient décoiffés sur son visage, dissimulant à moitié ses traits, ne rendaient pas la chose facile à estimer. Petite, maigre, elle portait sur elle les restes déchirés d’une robe bleu azur, qui parvenait encore à lui couvrir les épaules et la gorge, ayant sans doute réussie à la mettre en valeur sans la crasse et la suie qui tâchaient le vêtement et son visage plutôt commun. Un visage au milieu duquel brillaient deux grands yeux couleur noisette.
— Attend…tu ne serais pas…
Ne lui laissant par termine sa phrase, l’enfant bondit sur Claire comme un diable hors de sa boite, ses deux mains paumes ouvertes la frappant au bas ventre. Un coup manquant de puissance brute mais qui suffit pour faire reculer la sith, plus surprise que dominée physiquement. Son corps reculant de quelques pas, l’obligeant à reprendre son souffle pendant que l’enfant partait se réfugier deux mètres plus loin, se roulant en boule dans un coin du vaisseau tel un animal sauvage.
* Aya *
Aya Faurrel, tel était son nom. Si elle avait eu quelques doutes, ces derniers se trouvaient à présent balayés. Comment oublier cette enfant que Lazna Nillron pourchassait avec autant d’obstination ? Cette enfant dont le hurlement de tristesse lui revenait parfois en écho, souvenir du moment où Claire avait abattue Lazna, tuant le chevalier de Zakel avant de livrer l’enfant aux Asren.
De toute évidence elle avait profité de la confusion pour s’enfuir, faussant compagnie aux sith et aux jedis de la grande salle. Grâce au chaos provoqué par l’assaut Républicain, elle était parvenue jusqu’au spatioport sans que personne ne lui prête attention, embarquant dans un vaisseau au hasard pour s’y cacher, ou peut-être en espérant quitter la planète.
— Excellence, j’ai entendu du bruit, est-ce que tout va b…oh bordel de merde !
Arrivant du cockpit, le sergent Havern porta instinctivement la main sur le blaster qui battait son flanc, n’arrêtant ses doigts qu’à quelques centimètres de l’arme. Une seconde suffisant à son esprit de réaliser qu’il n’y avait aucun danger. Et une autre seconde pour que ses yeux reconnaissent l’enfant qu’il avait autrefois vu sur Dreshdae.
— Est-ce que s’est…
— Tout ce que s’est, ce sont des ennuis. » compléta Claire « Retourne au cockpit, et assure toi que Miha ne nous fasse pas s’écraser sur la planète. Cette catastrophe de twi’lek en serait bien capable. »
Rompu à obéir, le sergent ne pensa même pas à contester les ordres, s’exécutant après un salut de la tête, comme un bon petit soldat. Mais il lui restait encore assez d’humanité pour jeter un dernier coup d’œil vers l’enfant, son regard exprimant de la compassion pour son sort. Un instant plus tard et il disparut dans le cockpit, laissant Aya et Claire seules, se dévisageant l’une l’autre.

Cela était devenu si facile…
S’avançant vers l’enfant, Claire n’eut besoin que d’un instant pour prendre un visage de marbre, fermant son cœur aux doutes et aux émotions qui affluaient. Cela était devenu si facile…
Tous ces mois à jouer la parfaite petite sith. A acquérir des esclaves, comme Miha et Creeta, afin de les maltraiter en public. Toutes ses réunions à décider de la vie ou de la mort de centaine, voir de milliers d’individus, avec le même détachement que les autres impériaux. Toutes ces soirées mondaines où elle devait faire montre de tant de mépris pour les êtres inférieurs, et ce pour le plus grand plaisir de ses invités.
Tout cela avait forgé en elle une capacité de détachement effrayante. A force de le porter, le masque de « dame Sazraêl » qu’elle avait créé était devenu pour elle comme une seconde nature, une personnalité si souvent utilisée qu’elle remplaçait sa propre personnalité, sa propre identité. Un masque qui lui permettait d’approcher l’enfant sans une once d’hésitation ou de regret, sachant ce qu’elle devrait faire pour assurer son pouvoir.
— Tu n’as vraiment pas de chance. Si tu n’avais pas résisté à ce Jedi, il aurait sans doute pu t’emmener loin de cette planète. Mais il a fallu que tu t’enfuis, et que toi et moi choisissions le même vaisseau, parmi tous ceux présents dans le spartioport. Si j’étais plus superstitieuse j’y verrais sans doute l’action de la Force ; mais malheureusement pour toi ce n’est pas le cas. Alors je vais me contenter de te rendre aux Asren.

Recroquevillé dans son coin de vaisseau, la fille avait relevé la tête en entendant les pas de Claire se rapprocher. La sith la rejoignant d’un simple bond, sa main se renfermant avec force sur l’enfant.
Du moins, c’était l’idée.
Mais lorsque sa main se renfermant, ce que fut que pour agripper de l’air. Aussi vive qu’un chat nekarr, la gamine s’était glissée entre ses jambes écartées, filant déjà vers l’autre bout du vaisseau.
— Sale petite…
Pestant, la Sazraêl pivota sur elle-même avant que sa proie ne lui échappant, son corps se tendant d’un seul coup pour combler les quelques centimètres qui manquaient pour que sa poigne l’agrippe fermement par le bras. Sa victoire fut pourtant de courte durée : plutôt que de s’avouer vaincue, la zakelienne fit le choix exactement inverse ; lui bondissant littéralement au visage. Ses gestes agités et ses cheveux qui volaient en tout sens la faisant ressembler à un animal sauvage.
— Petit peste, attend un peu que je…aïe ! Mais s’est qu’elle me mord en plus !
Trop s’en était trop. Si elle voulait la guerre, alors elle allait l’avoir.
Les deux mains déjà levées, cherchant à se protéger des ongles qui venaient lui griffer le visage, Claire invoqua légèrement la Force. A peine plus qu’un murmure, ce qui fut néanmoins suffisant pour repousser la gamine, l’envoyant culbuter et s’étaler contre le sol du vaisseau deux mètres en arrière.
— Alors ? Tu as ta dose ou je dois continuer à te corriger ?
La réponse ne se fit pas attendre. Dardant ses yeux noisette vers la sith, avec tant d’intensité qu’elle semblait presque capable de lui transpercer la peau, l’enfant se remit sur ses deux pieds. Adoptant une posture de combat somme toute rudimentaire, visiblement copiée d’un holo qu’elle avait dû voir.
— Très bien petite furie, la manière forte alors…


Elle devait pourtant bien se douter n’avoir aucune chance. Elle était certes agile et rapide, faisant penser à un petit chat nekarr en bondissant dans tous les sens, mais Claire était un sith doublée d’un soldat vétéran. Chaque attaque se retrouvait inévitablement dévié, ses assauts ayant autant d’efficacité que si elle s’était confrontée à un mur. Mais de son côté la sith ne parvenait pas à un meilleur résultat. A cause de sa vivacité, ou peut-être de sa petite taille, l’enfant parvenait sans cesse à lui échapper, les doigts éraflant ses vêtements sans trouver la moindre prise.
Et ce petit jeu aurait pu durer longtemps si Claire ne s’était pas soudain résolue à changer la donne. Puisqu’elle refusait de se laisser calmement ramener, alors elle en assumerait les conséquences.
S’immergeant dans la Force, attirant Son pouvoir en elle, Claire fondit d’un seul coup sur l’enfant tel un rapace sur sa proie. L’attrapant fermement par sa robe de dentelle tout en lui frappant l’omoplate avec le plat de sa main. Pas assez fort pour la blesser, tout juste ce qu’il fallait pour la calmer un peu. Ou du moins le croyait -elle…
Contre toute attente, ce qui n’était qu’un petit coup provoqua chez l’enfant un hurlement de douleur comme elle en avait rarement entendu hors des champs de bataille. L’enfant hurlant une douleur qui allait bien au-delà des larmes, son corps soudain privé de toute force s’effondrant si lourdement que sa robe s’en déchira, de l’endroit que tenait Claire jusqu’au bas du dos, laissant tomber l’enfant face contre terre.

— Qu’est-ce que…
Relâchant la robe sous le coup de la surprise, Claire observa de ses yeux exorbités l’enfant, sans parvenir à y croire. Rares étaient les endroits de son dos qui n’avaient pas de bleus ou d’ecchymose, la couleur de sa peau elle-même ayant changée sous le poids des nombreuses cicatrices, se colorant en violet quand elle n’arborait pas une couleur rouge cramoisie sous une brulure récente.
— Qui ? Qui t’a fait ça ?
Elle connaissait déjà la réponse, même si elle refusait encore de l’admettre. Ces blessures n’étaient en rien hasardeuses, évitant les sections de sa peau qui pouvaient se voir en public. Il ne s’agissait pas d’accidents, mais d’une intention délibérée de punir ou de torturer. Et seule une personne pouvait être responsable de cela.
Kaleb Asren.
Le seigneur d’Aringill à qui elle avait livrée Aya, et qui en avait disposé comme bon lui plaisait, allant jusqu’à torturer cette enfant. Torturer une enfant…cette simple pensée lui faisait tomber un poids sur l’estomac, transperçant son détachement apparent aussi facilement que l’aurait fait un sabre laser avec une feuille de papier.
Elle était responsable. Tout autant que lui, tout autant que les Asren. Chaque blessure, chaque cicatrice, chaque blessure ; elle en portait la responsabilité. Elle avait livrée Aya à cette famille sans penser aux conséquences, simplement pour…pourquoi ? Pour la richesse ? Pour le nom des Sazraêl ? Pour le pouvoir ? Etes-ce vraiment le prix qu’elle était prête à payer pour ce pouvoir ? Etes-ce vraiment ce qu’elle était devenue ?!
Heureusement, Kenntrav revint juste à temps pour la sortir de ces pensées morbides, l’empêchant de s’enfoncer encore plus dans la culpabilité.
— Excellent, le Ragnarök a rétabli la communication. Selon le nouveau protocole, les invités sont encouragés à rentrer dans leurs domaines, afin de dégager l’espace pour les services de secours. Est-ce que…est-ce que je dois les prévenir que nous avons une cargaison indésirable ?

Silencieuse, Claire pencha son regard orangé sur sa victime. Des yeux marqués par le côté obscur la voyant pour ce qu’elle était réellement ; une Zakelienne, un membre de ce peuple qui avait ravagé Korriban et Dromund Kaas. Une ennemie, dont elle s’était servie de manière éphémère pour arriver à ses fins.
Mais était-t-elle simplement cela ?

— Excellent ? » questionna Kenntrav dans son dos, attendant une réponse

Non, bien sur qu’elle n’était pas que cela. La gamine était aussi un problème. Une entrave qui se mettait sur sa route, menaçant de lui faire perdre le soutien indispensable de la famille Asren si elle ne s’en débarrassait pas rapidement.

— Excellent ?

L’enfant était une menace. Une faiblesse potentielle, qui menaçait de faire s’écrouler tout ce pourquoi elle avait lutté. Un rappel de ce qu’elle était autrefois, de qui elle était autrefois. Du temps où elle n’était encore que Claire Crescent, un simple soldat, dont les faiblesses avaient failli la faire tuer un nombre incalculable de fois.

— Excellent ?




— Excellent ? Est-ce que tout va bien ?
Papillonnant légèrement, Claire revient brutalement à la réalité. Sortant de ses pensées pour voir le regard inquisiteur du fonctionnaire posé sur elle, ses yeux pleins de questions.
— Pardon, j’ai eu une absence. Vous disiez ?
— Je vous demandais simplement confirmation. Lorsque le Ragnarök vous a contacté pour la seconde fois, vous avez donc reçue l’ordre de quitter le système pour revenir dans votre domaine, s’est bien cela ?
— C’est exact. Je suis repartie avec le vaisseau emprunté au seigneur Rhô.
— Et donc, vous n’avez rien d’autre à déclarer au sujet de ces évènements ?
Cela l’effraie presque. De sentir son visage de raidir, et ses lèvres se coller l’une contre l’autre dans une expression neutre. De sentir le mensonge filer entre ses lèvres avec une facilité qui rendrait admiratif n’importe quel sith.
— Absolument rien d’autre à déclarer.




Aya.
Elle s’appelait Aya.
Pas une « zakelienne », un « problème », ou une « faiblesse ». Simplement une enfant. Une enfant qui tentait de se montrer forte et brave malgré la perte de toute sa famille, résolue à survivre même si la galaxie toute entière semblait résolue à s’y opposer. Une enfant qui n’en demeurait pas moins seule, perdue au milieu de ce monde hostile que constituait la société des sith.
Tout comme elle…
— Kenntrav, contact le Ragnarök et accuse réception du message. Puis dit à Miha de calculer un cap pour Dromund Kaas. Nous rentrons chez nous.








FIN DU CHAPITRE III
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